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Le clezio

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nées », « déserte », « rues silencieuses ».

Un paysage livré à « seulement quelques chiens au poil hérissé », qui « grogn[e]nt ».

La ville paraît donc hostile à l’étrangère qui nous communique son angoisse au moyen de deux métaphores filées.

La prison

Champ lexical de l’enfermement : « fermées », « tirés », « grillages », « barreaux » (2 fois), « prison » (2 fois avec la variante « prisonniers »).

Les hauts murs « gris » limitent le regard, les intérieurs restent inaccessibles. Il faut un porche pour que la vue puisse s’échapper.

À cause de l’absence de personnes visibles, Lalla passe de la geôle au tombeau. En effet, « elle croit que c’est une prison où les gens sont morts ».

Le tombeau

Champ lexical de la mort et des ténèbres : « os », « mort » (3 fois) , connotée par « froid », « noires », « pourris », « nuit », « caves » (qui évoque le caveau funéraire), le tout condensé dans le « tombeau » du dernier paragraphe.

Ainsi Lalla se sent-elle menacée dans sa liberté de voir et de se mouvoir.

Les peurs ataviques de Lalla

Lalla, en fille du désert habituée aux grands espaces où le regard peut se déployer, éprouve très vite une peur irrépressible.

Les origines physiques

La chaleur étouffante réverbérée par les murs et l’asphalte : « La sueur coule toujours sur son front, le long de son dos, mouille ses reins, pique ses aisselles. » Allitération de S qui renforce l’agressivité de l’air surchauffé.

Paradoxalement, cette chaleur fait ressortir le froid mortel des sous-sols.

C’est une nouveauté étrange exprimée par une hyperbole : « une haleine de mort qui souffle le long des rues, qui emplit les recoins pourris ».

Lalla ne peut supporter cette solitude déjà étudiée plus haut. Tout concourt à produire une atmosphère irrespirable.

L’asphyxie

En effet Lalla s’asphyxie, elle « respir[e] avec peine ». Allitération de R et de P qui traduit l’oppression. Sa marche devient celle d’un automate. Lalla ne peut plus trouver d’apaisement passager auprès de « l’étrange dôme rose qu’elle aime bien » et dont la forme de « nuage » lui rappelle sans doute le ciel de son pays. Il ne peut en résulter qu’une angoisse terrible qui évolue en peur panique.

La fuite irrépressible

Si au début « Lalla continue à marcher, en respirant avec peine », quand elle est parvenue au paroxysme de son angoisse, elle se lance dans une fuite éperdue vers le seul horizon libre : « sans se retourner, elle s’en va vite, elle redescend vers la mer, le long des rues silencieuses ».

Accumulation de verbes d’action, accélération du rythme.

Conclusion

Ce passage du roman rapporté selon une focalisation interne, nous permet de voir la grande ville étrangère au travers des yeux de l’héroïne. C’est la cité de la peur. Enserrée dans ses hauts murs, écrasée par le soleil, elle paraît abandonnée des hommes au point de sembler une prison, voire un tombeau. Lalla, asphyxiée, angoissée, ne peut que s’enfuir à toutes jambes vers le vaste horizon de la mer qui l’a portée jusqu’ici.

L’adolescente éprouve la nostalgie d’une terre pauvre, mais libre. Le titre du roman est Désert. Le Clézio nous fait comprendre où réside la souffrance de Lalla. La jeune fille languit de se retrouver dans le désert du grand port. Le terme est ici bien évidemment péjoratif, il signifie lieu désespérément vide. Il s’oppose à la terre aride et sauvage dont est issue l’adolescente.

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