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Analyse linéaire "les métamorphoses du vampire" de Baudelaire

Commentaire de texte : Analyse linéaire "les métamorphoses du vampire" de Baudelaire. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  15 Novembre 2021  •  Commentaire de texte  •  2 460 Mots (10 Pages)  •  26 228 Vues

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        Charles Baudelaire né en 1821 et mort en 1867, compose un recueil de poèmes intitulé «Les Fleurs du Mal», celui-ci illustre parfaitement la personnalité du poète. Spleenétique et mélancolique, il titube entre dépression et exaltation. Lors de sa première parution en 1857 ce florilège présente plusieurs sections: « spleen et idéal » la plus importante quantitativement, le poète est fasciné par le mal mais cherche désespérément une façon de lui échapper , « les fleurs du mal » section regroupant une grande partie des pièces condamnées , « le vin », section associée à la catégorie des paradis artificiels, » révolte » section consacrée à la recherche d’exemption du mal, une seule issue: la mort et enfin la section « la mort », dans ce chapitre, la mort est saluée sans horreur car elle est l’unique espoir d’un salut. Le recueil fais scandale est donne lieu a l’un des plus célèbre procès de la littérature, six des poèmes qui compose le recueil, principalement regroupés dans la section «  fleurs du mal », sont censurés et condamnés pour outrage aux bonnes moeurs en 1857. 

« Les métamorphoses du vampire » appartiennent à ces pièces condamnées qui composent « les épaves » dans l’édition que nous connaissons aujourd’hui.

Dans ce poème on retrouve évidemment le thèmes de la femme, présent dans la quasi-totalité de ce recueil. Une femme sensuelle, belle et voluptueuse parle à Baudelaire, sûrement une prostituée, souvent objet d’inspiration pour le poète. Puis vient une ellipse: ils ont fait l’amour. Ensuite, lors de la seconde strophe, le poète prend conscience que sa partenaire est morte. Ainsi ce poème mêle l’érotisme et le macabre. Dans cette oeuvre le surnaturel et l’irrationnel font leur apparition dans la réalité des évènements, ainsi ce poème s’inscrit dans un registre fantastique. La femme est foncièrement liée au vampire et à la mort. Le poème comporte deux strophes respectivement constitué de 16 et 12 vers écrit en alexandrin qui se terminent par des rimes suivies et suffisantes à l’exception des vers 19 et 20 qui ne comportent q’une rime pauvre. Ces deux vers sont écrit de manière performative car ceux ci présentent un bouleversement pour Baudelaire. On distingue une alternance entre rimes féminines et rimes masculines.

Le texte s’organise en deux mouvements qui s’opposent. La structure du texte est la suivante: la première strophe permet l’introduction de la femme-vampire, la femmes synonyme de sensualité, érotisme et animalité dans les premiers vers. « Les métamorphose du vampire » est explicite concernant cette idée et donne des traits de vampire à cette femme ensorceleuse et sensuelle.

La seconde strophe permet, suite a l’acte charnel, la révélation pour Baudelaire de ce qu’est réellement la femme-vampire, il en fait une description morbide et horrifique. C’est la fin de ces métamorphoses: après l’extase vient l’affreuse découverte d’un être décomposé et d’une réalité sinistre. Ainsi la vampire est tel un paradis artificiel qui lui a permis d’échapper au spleen le temps d’un instant mais la réalité revient ironiquement avec la mort qui est aussi le seul moyen d’échapper cette mélancolie. L’immonde et le sublime se lie dans ces vers.

La femme est donc l’allégorie baudelairienne de la mort et est le poison de l’homme.

Il s’agit donc de révéler comment Baudelaire, poète alchimiste, parvient à créer un contraste entre  la transmutation de la boue en or, de la mort en sublime et le retour à leur état originel.

Titre : « les métamorphoses du vampire ». L’emploie de l’article défini « les » indique plusieurs étapes de métamorphoses : la femme-vampire, prédatrice sensuelle, dangereuse et tentatrice. et la femme allégorie de la mort. La réification de la femme en vampire.

Étude de la première strophe (v.1 à 16)

Mouvement 1: une femme prédatrice, puissante et sensuelle.

Cette strophe est principalement consacrée au discours de la femme-vampire comme l’indique les guillemets et l’emploie de la première personne « moi »; « j’ ».

Charles Baudelaire nous initie à son poème en faisant une généralité sur les femmes: utilisation du pronom personnel « la » devant « femme », Baudelaire affirme le pouvoir de la femme. Ensuite une métaphore avec l’adjectif « fraise » qui qualifie la bouche de la femme: la fraise est associé à la passion ,à l’amour et à la beauté mais est aussi de couleur rouge symbole de cruauté et couleur du sang qui rappelle la femme-vampire.

Le vers 2 compare cette femme a un « serpent » avec l’outil de comparaison « ainsi qu’un » alors Baudelaire associe les femmes au mauvais, à la fourberie, car les serpents changent de peau, mais aussi à la tentation comme le serpent biblique. Cette comparaison est renforcé grâce à l’allitération en « s », présente dans la totalité du poème, qui renvoie au sifflement du serpent. De plus la connotation négative du serpent est amplifié par le mot « braise » qui renvoie au feu ardent et aux flammes de l’enfer.

Le vers trois renvoie une image de la femme violente presque animale l’emploie du participe présent « pétrissant » ainsi que «sur le fer » indique un érotisme ardent comme les « braises » de l’enfer.

Le verbe a l’infinitif « couler » laisse penser à un liquide venimeux qui ramènerait au venin de la femme-serpent ou vampire , ainsi elle attaque ses proies a l’aide de ses mots. De plus le « musc » est un parfum  d’origine animale, d’une odeur forte et violente tel la femme que décrit Baudelaire.

Le vers cinq est le début du discours de la femme-vampire indiqué par les guillemet on trouve une synérèse « sci-ence » cela allonge le vers et accentue le sifflement du « s » qui renforce la réification de la femme en serpent. La « lèvre humide » a une connotation sexuelle.

Dans le vers six le cadre spatio-temporel a un caractère sexuel « lit » de plus le nom « conscience » precédé de l’adjectif qualificatif « antique » indique un problème de temporalité « antique » appartenant au passé tandis que la « conscience » est ancrée dans le moment présent. Ainsi le temps ne passe pas.

Dans le septième vers, les « seins triomphants » renvoie à la domination de la femme sur l’homme. Le groupe verbal « je sèche tous les pleurs » indique la passivité et l’impuissance de l’homme et le réconfort de la femme qui domine.

Dans le vers numéro huit le terme « rire » indique le pouvoir de la femme qui fait oublié la mélancolie elle est le temps d’un instant le remède au spleen. Le parallélisme « rire…rire » renforce l’idée de la femme vue comme une consolation pour l’homme. Elle détient aussi le pouvoir d’éternité et de rajeunissement démontré grâce à l’antithèse  « vieux » et « enfant ».

Dans les vers neuf et dix, il y a un coté érotique de la femme « nus et sans voile » qui détient le pouvoir divin elle « remplace la lune, le soleil, le ciel et les étoiles ». Elle compare son corps aux éléments célestes, créations de dieu, ainsi le corps de la femme devient blasphème. La femme convainc le poète de sa grande volupté et de sa grande beauté grâce au point d’exclamation « ! » et à l’accumulation des termes du champ lexical de l’espace qui est d’une immensité et d’une beauté sans pareil. Le narcissisme, l’égocentrisme et la vanité de la femme se font ressentir.

Lors du vers onze, l’emploie des termes « savant » et « docte » indique l’expertise de la femme de la délectation et du plaisir sexuel. L’emploi de « mon cher » a une connotation ironique, l’homme est soumis à la femme et à ses savoirs charnel.

Dans le vers douze, le verbe conjugué à la première personne du singulier au présent de l’indicatif « j’étouffe » montre la cruauté de la femme et son pouvoir sur l’homme.

Dans le vers treize, le nom commun « morsures » renvois au serpent et au vampire, à la réification de la femme cependant le « buste » vient nuancé cette idée et permet d’humaniser la femme dans l’acte charnel.

Dans le vers quatorze, on trouve une double antithèse entre les adjectif qualificatifs « timide et libertine »,« fragile et robuste » qui introduisent un double jeu: la douceur et la violence, l’amour et la domination. Une polysyndète en « et » accentue l’image de la femme polymorphe et antithétique.

Dans le vers quinze, l’allitération en « m » renforce le coté mou du martelas. L’hypallage « les matelas se pâment d’émoi » vient personnifié ces matelas qui se font aussi ensorceler par cette femme. On peut voir un jeux de mot entre « se pâment de moi » et « se pâment d’émoi ».

Dans le vers seize, le groupe verbal « les anges … se damneraient » indiquent qu’ils seraient prêt à aller en enfer pour cette femme, ainsi elle représente un pouvoir divin surpuissant.

Entre la fin du discours et la deuxième strophe se place une ellipse: l’acte charnel est passé.

Dans le vers dix-sept, la phrase "elle eut de mes os sucé toute la moelle" montre l'affaiblissement du poète face à la métamorphose de la femme.

Dans le vers dix-huit, l’adverbe « languissamment » allonge le vers et montre la faiblesse du poète, il a aussi une connotation sexuelle.

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