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Anthologie Poetique

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ant tout à l’Homme lui-même : Ce soleil pâlissant (Lamartine) devient dès lors une image du déclin de notre vie, alors que le vent qui gémit, le roseau qui soupire, symbolise la propre émotion du poète. La Nature peut donc aussi favoriser un "retour sur soi", qui élargi considérablement les possibilités d'écriture d'un poète. Il ne faut pas oublier qu'elle est aussi la seule chose qui ne subit pas l'empreinte de l'homme (du moins en principe), et que les endroits ou réside cette nature sauvage s'opposent aux créations humaines et à une société que de nombreux poètes veulent fuir. La nature symbolise donc à leur yeux la liberté, la pureté et la paix. Une nouvelle fois, ce sont avant tout les romantiques qui adoptent ce thème et qui privilégieront, suite à cette conception, les paysages sauvages, dénués de toute trace d’activités humaines. La nature a été une source d’inspiration sans égale pour de nombreux poètes. Elle devient une sorte d’immensité ; quelque chose qui domine l’homme de très loin : elle est éternelle et ne vieillit jamais, contrairement à l’homme qui est éphémère. Ainsi, dans le Lac de Lamartine, l’éternité des éléments naturels souligne le pouvoir de permanence de cette même nature. Dans Le Soleil s'est couché, Hugo anticipe sa vieillesse et sa mort. Il est face à cette nature, représentée par le couché du soleil, qui contrairement à lui se renouvelle perpétuellement et échappe à sa mort. En un mot, la nature fournit un cadre privilégié à l’expérience et à l’expression de certains sentiments : la solitude, la rêverie sentimentale, le bonheur, l’amour. De plus, elle suscite ou favorise certains états d’âme tels que la mélancolie, la joie ou la sérénité, l’amour, l’effroi, l’angoisse, le souvenir et l’admiration. Un tel sujet a donc très vite prit une place importante au sein de la poésie. Les poèmes présents dans cette petite anthologie sont pour la1

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plupart écrits par des poètes romantiques et rentrent parfaitement dans le cadre que nous venons de décrire. 2

Néanmoins on remarque que même avant le XIXe siècle la Nature est un thème déjà évoqué.

Prenons le poème de Ronsard, Quand je suis vingt ou trente mois, écrit en 1550 et pourtant, en avance de trois siècle sur le mouvement romantique. En effet, à cet époque Ronsard a 26 ans. On peut donc penser que le temps qui passe n'est pas encore un sujet qui le concerne. Seulement, le poète, loin de son pays vendômois, éprouve la mélancolie et la tristesse. Jeune précurseur, son poème est construit autour de la nature, qui est rendue vivante grâce à une personnification. On remarque que le poète entretien une relation avec les éléments naturels auxquels il se confit : Rochers, bien que soyez âgés /De trois mil ans, vous ne changez/ Jamais. L'auteur envie cette nature immortel, qui contrairement à lui, ne change pas, ne vieilli pas. Ce poème s'inscrit donc bien dans le thème traité ici.

Le second poème, Le Chêne et le Roseau de la Fontaine, aborde le thème de la nature sous un autre aspect. En effet, le fabuliste privilégie avant tout l'aspect ludique et didactique à travers des éléments naturels tels que les plantes et les animaux. Nous pouvons donc penser qu'ici, contrairement à Ronsard, le poème s'écarte du romantisme. Cependant, on remarque facilement que les procédés sont les mêmes : la personnification reste un élément majeur, permettant de mettre en scène le poème. Il y a tout d'abord la parole du chêne, puis celle du roseau. Reprenons à présent le thème abordé dans cette petite anthologie : "le spectacle de la nature", et la définition de spectacle : domaine d'activité lié au théâtre, cinéma.. Le chêne et le roseau a donc une place non négligeable parmi les autres poèmes, car il offre une réelle situation théâtral, avec un dialogue et un coup de théâtre (l'arrivé du vent).

Nous arrivons à présent aux auteurs du XIXe siècle, siècle de tous les plus grands poètes français et siècle majeur pour le romantisme. Il était inévitable de ne pas avoir recours aux poètes romantiques en abordant ce sujet. Commençons par le poème de Lamartine, L'Automne, écrit en 1820, parfaitement imprégné des idées et des principes du romantisme. L'auteur fuit un monde qui ne peut comprendre sa douleur. Il erre « solitaire » sur un sentier « solitaire » c’est-à-dire sans présence humaine, ni même animale. D'un pas "rêveur" il est prêt à quitter ce monde et profite une dernière fois de cette nature qu'il aime tant. Ici, la nature est un moyen pour le poète de s'isoler et de méditer.

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Dans la même année, l'auteur écrit Le Lac, où l'on retrouve cette obsession du temps, une nouvelle fois en confrontation à la nature et son immortalité. Néanmoins, si l'on se penche sur l'histoire de ce poème, on comprend que le titre qui lui a était donné orque un lieu aimé, qui a été le refuge du poète de de sa compagne. Ici, la Nature est la seule chose capable de conserver une trace du bonheur qu'il a connu et favorise l'état d'âme de Lamartine : la mélancolie.

Le soleil s'est couché (1829) de Victor Hugo, chef de file du romantisme, joint agilement la fuite du temps et son impact sur la Nature. Une nouvelle fois, elle est décrite comme immuable, semblable à elle même au fil du temps. Victor Hugo lui attribut même le pourvoir de se rajeunir, s'iront rajeunissant, grâce au cycle des saisons et leur renouvellement. L'auteur fait référence aux quatre éléments : le terre (montagnes),eau (fleuve), feu (soleil) et air (orage, nuée, vapeur) d'où la référence dans le dernier vers au monde. Ici, la nature fait l'objet d'une fascination du poète, qui comme les autres, impuissant face au temps qui s'échappe, l'envi.

Deux ans plus tard, Victor Hugo écrit Le Poète s'en va dans les champs. La nature est ici un lieu d'isolement, comme le suggère le titre avec le verbe "s'en aller". Cependant, dans ce poème la nature éprouve elle aussi un sentiment à l'égard du poète. La nature en vient à saluer le poète ; une nouvelle fois, on remarque le procédé de personnification, visant à montrer l'union de la Nature et du Poète.

Nous passons à présent au texte de Baudelaire, Correspondance, qui suggère un véritable échange entre le Poète et la Nature. Tout d'abord, cette dernière est comparée à un temple, lieu divin. Elle semble être un lieu privilégié de la communication mystique avec le divin. On remarque ensuite qu'elle laisse échapper des confuses paroles, qui laisse comprendre que le poète doit déchiffrer un message qu'elle lui envoie. Les deux "personnages" sont vivant (piliers vivants) ; leur communication doit donc être possible. Dans ce poème, la Nature est en fait comparée à une chose divine, indépendante de l'Homme.

L'automne (1820)

Salut ! bois couronnés d'un reste de verdure !

Feuillages jaunissants sur les gazons épars !

Salut, derniers beaux jours ! Le deuil de la nature

Convient à la douleur et plaît à mes regards !

Je suis d'un pas rêveur le sentier solitaire,

J'aime à revoir encore, pour la dernière fois,

Ce soleil pâlissant, dont la faible lumière

Perce à peine à mes pieds l'obscurité des bois !

Oui, dans ces jours d'automne où la nature expire,

A ses regards voilés, je trouve plus d'attraits,

C'est l'adieu d'un ami, c'est le dernier sourire

Des lèvres que la mort va fermer pour jamais !

Ainsi, prêt à quitter l'horizon de la vie,

Pleurant de mes longs jours l'espoir évanoui,

Je me retourne encore, et d'un regard d'envie

Je contemple ses biens dont je n'ai pas joui !

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Terre, soleil, vallons, belle et douce nature,

Je vous dois une larme aux bords de mon tombeau ;

L'air est si parfumé ! la lumière est si pure !

Aux regards d'un mourant le soleil est si beau !

Je voudrais maintenant vider jusqu'à la lie

Ce calice mêlé de nectar et de fiel !

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