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Commentaire Composé Mme Bovary

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comme blancs et petits, se trouve un « gros crucifix ». L’adjectif qualificatif « gros » détonne et contraste avec la modestie des autres éléments. Ensuite, l’attachement d’Emma aux actions religieuses est décrite d’une manière qui la décrédibilise. Elle arrive à être totalement obnubilée par un tissu « elle tourna sa figure lentement et parut saisie de joie à voir tout à coup l’étole violette ». Cette description peut rappeler une scène de film au ralenti, scènes qui sont de nos jours fréquemment caricaturées. La comparaison d’Emma à « quelqu'un qui a soif » prouve encore sa dévotion pour la religion, tout comme ses « visions de béatitudes éternelles ». Le mot « béatitude » est péjoratif et occasionne l’oubli de sa fragilité qui avait pu émouvoir, tout comme « ce geste hideux » qui rompt avec « ses pauvres mains ». Puis on apprend qu’elle déposa sur le déposa sur le corps de « l’Homme-Dieu » « le plus grand baiser d’amour qu’elle n’eut jamais donné ». Cela ridiculise évidemment Charles, son mari mais également ses amants, Rodolphe et Léon dont elle se disait passionnément amoureuse. Madame Bovary qui est donc présentée comme faible puisque, malgré sa foi, elle ne parvient pas à tenir un cierge, arrive tout de même à demander d’une « voix distincte » un miroir et s’y contemple « quelques temps ». L’image narcissique que l’on avait d’elle ressurgit alors.

Enfin, pour les personnes les plus croyantes trouvant un exemple en sa soudaine foi, le fait qu’elle survienne après un suicide rompt définitivement la moindre chance de compassion.

L’attitude ridicule d’Emma est ensuite reprise par le prêtre, Monsieur Bournisien et Charles, son mari, qui représentent respectivement la religion et la médecine.

Il a donc été vu que la religion occupe une place importante dans les éléments qui ridiculisent Emma. Flaubert pousse sa satire sur le sujet en dénonçant l’hypocrisie du prêtre qui, malgré le recours au suicide d’Emma, lui apporte de nombreux soins. Tout d’abord, au moment où le prêtre adresse une prière, l’auteur écrit « le prêtre, appuyé sur un genou, marmottait des paroles basses ». Le verbe « marmottait » dévalorise l’action de la prière. Ensuite, au moment de faire les onctions, Flaubert rappelle les mauvaises actions correspondant aux endroits du corps d’Emma. Un parallélisme est observé : un antécédant, désignant la partie du corps concernée, puis une subordonnée relative, relatant ce qui s’était autrefois produit. « Les yeux, qui avant tant convoité toutes les somptuosités terrestres », « la bouche, qui avant gémi d’orgueil et crié dans la luxure ». Après avoir effectué ce soin, qui n’était en fait rien d’autre que de passer des « brins de cotons trempés d’huile », monsieur Bournisien lui demande de « joindre ses souffrances à celles de Jésus-Christ et s’abandonner à la miséricorde divine », ce qui remet en question l’utilité de l’action précédente si le sort d’Emma est d’ores et déjà scellé par Dieu. Le prêtre lui tend ensuite un cierge bénit qu’elle ne parvient même pas à saisir.

La médecine est-elle aussi critiquée par Flaubert par le biais de Charles Bovary. Alors qu’il est docteur, il ne vient pas en aide à sa femme et reste statique, plaçant ses espoirs dans la religion « Charles (…) se tenait en face d’elle au pied du lit, tandis que le prêtre… » Le connecteur d’opposition « tandis que » souligne le manque d’action de Charles. Ce dernier est infantilisé par le prêtre malgré son âge et ses connaissances puisqu’il est écrit que M. Bournisien lui « expliqua même ». Le mot « même » lui retire toute crédibilité.

En anticipant le reste du récit, nous comprenons que la médecine qui n’est pas vraiment active et la religion qui elle, joue un rôle majeur dans cet extrait, ne sont pas efficaces face à l’état de Madame Bovary et qu’elles ne peuvent lutter contre sa mort.

Même lors d’une scène tragique, puisqu’il s’agit de la mort de l’héroïne, Flaubert ne ménage pas Emma et accumule les éléments ridicules à son égard. Durant le récit, il l’a mariée avec un homme mou, peu soucieux des envies de sa femme et des bonnes manières. Il l’a faite souffrir en la confrontant à la vie dont elle rêve sans jamais la laisser appartenir à ce monde. Il lui a fait subir de nombreuses désillusions

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