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Commentaire du liminaire d'Olympe de Gouges

Commentaire de texte : Commentaire du liminaire d'Olympe de Gouges. Rechercher de 54 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  23 Octobre 2025  •  Commentaire de texte  •  1 284 Mots (6 Pages)  •  8 Vues

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Dans la lignée de la pensée des Lumières et de son engagement en faveur de toutes les oppressions, Olympe de Gouges rédige et publie en 1791 ce texte pour les femmes, oubliées de la célèbre Déclaration des Droits de l’homme et du citoyen adoptée en août 1789. Avant d’entrer dans la déclaration elle-même, Olympe de Gouges s’adresse aux hommes afin de les interpeller. Cette apostrophe est déjà une façon d’entrer dans l’argumentation.

 

Problématique : comment par cette apostrophe liminaire Olympe de Gouges défend-elle déjà la cause des femmes ?

 

Mouvements du texte :  

Lignes 1 à 6 : apostrophe aux hommes

Lignes 7 à 12 : l’argument de la nature

Lignes 13 à 18 : l’homme une exception dans la nature

 

1)

L’apostrophe généralisant « homme » introduit le propos . L’utilisation du tutoiement marque l’égalité entre tous. Le mot « homme » crée d’emblée une manière d’entrer dans le propos en opposant l’homme à la femme. Et la question rhétorique qui suit est provocante car elle suppose implicitement le contraire : « es-tu capable d’être juste ? » pointe au contraire une insuffisance dans ce domaine et elle interpelle le lecteur pour le faire réfléchir. La phrase qui suit :  

« C’est une femme qui t’en fait la question » oppose volontairement l’homme à la femme. Elle pose les termes du débat, voire d’une sorte de duel. L’expression « du moins » à la ligne 2 suggère que l’homme a dû enlever beaucoup de droits à la femme. Mais elle refuse qu’on l’empêche de poser des questions, présentant ce droit comme inaliénable.  Elle entre dans la revendication avec l’emploi du vocabulaire juridique : « droit ». Elle se lance ensuite dans une série de 4 questions rhétoriques : « Dis-moi ? » / « Qui t’a donné le souverain empire d’opprimer mon sexe ? ».

 La question « dis-moi » a davantage une valeur impérative. L’expression « souverain empire » est ironique à l’égard de ce pouvoir masculin. Enfin sur les deux dernières questions rhétoriques, l’ellipse du verbe renforce l’ironie : « Ta force ? » / « Tes talents ? »et diminuant la valeur de ces mots.

 Enfin l’auteure utilise une série d’impératifs pour lancer au lecteur une injonction : « observe / parcours / donne » :il s’agit d’observer la création pour trouver des exemples justifiant un tel pouvoir.

 L’emploi du mot valorisant « grandeur » donne plus de majesté aux lois de la nature, qui semblent un modèle pour l’homme. On peut y voir à la fois une allusion à la notion de droit naturel, ou à l’idée de la complémentarité des sexes à l’intérieur des espèces, qui va suivre. La formule en incise « si tu l’oses » met l’homme au défi de pouvoir s’appuyer sur des exemples de la nature pour justifier son « empire tyrannique ». On remarque au passage la transformation de la formule « souverain empire » ligne 3 à « empire tyrannique » plus incisif,  moins ironique. =>On a donc ici une prise à parti franche et assez provocatrice de l’homme sur la justification de sa domination.

 

Le paragraphe suivant va insister sur cette opposition entre l’inégalité des sexes chez les humains et l’équilibre entre eux dans le monde animal.

 

2) Olympe de Gouges semble bien ne pas relâcher la pression sur le lecteur : elle s’adresse à lui sur un ton injonctif en employant une série d’impératifs : remonte consulte, étudie (l. 7), jette (l. 8) , rends-toi (l. 9), cherche, fouille, distingue (l. 10) pour insister sur le défi qu’elle lui a lancé : trouver dans les exemples naturels l’équivalent de la domination d’un sexe sur l’autre pour justifier par la nature leur propre domination. La nature est évoquée à travers trois termes : « animaux » végétaux » et « matière organisée » : trois pistes de recherche pour l’homme. C’est une invitation à l’étude, à l’analyse des comportements naturels qui correspond tout

à fait à l’esprit du XVIIIème siècle, celui de l’Encyclopédie . Le double sens de l’impératif « rends-toi » est assez explicite sur les rapports instaurés avec le lecteur masculin, et la proposition circonstancielle de temps « quand je t’en offre les moyens » souligne encore le rôle actif et moteur de la femme. À la ligne 10, la subordonnée de condition « si tu peux » est une sorte de défi. La phrase finale du paragraphe est écrite au futur de l’indicatif : « tu les trouveras » et au présent de généralité : ( ils coopèrent » ce qui traduit sur une certitude. La répétition de l’adverbe « partout » insiste sur le caractère universel de cette leçon de la nature. Le champ lexical de l’harmonie (confondus, coopèrent, ensemble harmonieux » renforcé par le préfixe

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