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Commentaire linéaire La chanson du mal aimé Zone de Guillaume Apollinaire

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Par   •  15 Juin 2022  •  Commentaire de texte  •  1 396 Mots (6 Pages)  •  4 592 Vues

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Lecture linéaire 4

Alcools, 1913, « La Chanson du mal aimé »

G.Apollinaire  (1880-1918)

Introduction :

        Poème écrit en 1903, à la suite du refus d’Annie Playden de se marier. Publié le premier mai 1909 dans le Mercure de France. Poème le plus long du recueil : 295 octosyllabes répartis en 59 quintils. Le poème tire son titre des deux voyages qu’a effectués Apollinaire à Londres en novembre 1903 et en mai 1904 pour retrouver Annie Playden, la jeune gouvernante anglaise de la fille de madame de Millau chez qui Apollinaire séjourne comme précepteur (d’août 1901 à août 1902). Parti de Londres au début du poème, où le poète a cherché en vain son amour perdu, le voilà au terme du poème errant dans Paris, solitaire. L’extrait est composé de cinq quintils à la disposition régulière. L’errance décrite le long du poème s’achève sur une prise de conscience, à travers l’expression de la douleur d’amour, et de l’extrême vitalité de la ville moderne, nouveau ferment de poésie.

        Comment le poète , tout en guérissant de sa douleur d’amour, trouve-t-il dans le paysage urbain le renouvellement de son inspiration ?

        

1) Strophe 1 : la plainte amoureuse

        A) Vers 1  à 3 : l’expression de la douleur

-Apostrophe du mois de Juin « Juin ton soleil ardente lyre » : c’est au mois de juin qu’Apollinaire rentre de Londres après le refus définitif de son amante Annie. Par le jeu des  appositions, Apollinaire passe de la description de l’atmosphère extérieure (chaleur ) à celle , psychologique de sa situation de poète souffrant : la douleur est aussi intense que la chaleur. (procédé des « correspondances » baudelairiennes).  Il donne aussi  à entendre sa souffrance : assonance en [i] : « lyre », « endoloris », rimes en [i] et diérèse « mélodieux » : sonorité récurrente , renforcée par la rime inclusive « lyre »/  « délire » qui évoque la poésie.

-Expression de l’intensité du feu : le feu est l’élément qui détruit (« brûle » les doigts du poète tant son chagrin est intense ) mais aussi ce qui purifie (cf l’épigraphe qui évoque le Phénix et la renaissance « Et je chantais cette romance / En 1903 sans savoir/Que mon  amour à la semblance/ Du beau  Phénix s’il meurt un soir/Le matin voit sa renaissance » ). La souffrance est aussi celle de l’écriture : l’évocation de la « lyre e» et du « soleil » renvoie à Apollon, le dieu solaire de l’inspiration poétique. Mais cette lyre est devenue si « ardente » qu’elle ne peut plus inspirer les poètes modernes. C’est donc dans le feu consumant l’antique tutelle du dieu inspirateur que le poète élit une autre muse, et c’est dans la souffrance que s’effectue la régénérescence de l’inspiration poétique.

        La métaphore du feu est filée dans le texte : vers 12 on retrouve les effets du feu mais sous son aspect moderne : « l’électricité », nouvelle source d’inspiration.

        B) Vers 4 et 5 : l’errance

-changement d’énonciation : émergence du « je » du poète, qui exprime son errance rendue par les sons , le chiasme sonore « J’erre à travers », qui combine deux sons qui donnent à voir et à entendre le ballottement du poète qui déambule sans but.

-la ville : devient un nouvel objet lyrique Relation affective du poète et de la ville qui tend à la personnification « mon beau Paris » . L’errance est un mouvement plus fort que le désir de mort (vers 5)

2) Strophes 2,3,4 : la ville : nouveau sujet de poésie

        A) Deuxième quintil : la perception douloureuse du temps, l’empathie de la ville :

-Vers 6 : la perception douloureuse du temps

        -la souffrance amoureuse s’inscrit dans la durée : ce vers amplifie ce sentiment d’un temps ralenti par l’évocation au pluriel de « dimanches » (4 accents toniques) , et par l’emploi du présent d’habitude .  Le cadre spatio temporel de l’errance inscrit celle-ci dans le temps figé de l’habitude. Le dimanche étant le jour où le temps est suspendu, où l’on s’abandonne au désœuvrement. L’emploi de l’article défini pluriel renforce cette aspect de généralité.

-Vers 7,8,9,10 : la ville : réconfort du poète :

        -Personnifications : « les Orgues de Barbarie sanglotent», « Les fleurs penchent» : l’emploi du pluriel amplifie la résonance des pleurs que donne à entendre une allitération en [g] . Une autre image exprime l’empathie du décor urbain : le regard du poète voit d’en bas les balcons et les fleurs qui « penchent » vers lui : l’allitération en [p]. La lettre elle-même, est mise en évidence à chaque occurrence en majuscule (« Paris », « Pise » sont à la rimes, « Penchent » est en début de vers) , l’écriture en italique « penchée » aussi renforce ce mouvement d’empathie.

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