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Commentaire linéaire, Les dangers de la cour

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Par   •  24 Mars 2021  •  Commentaire de texte  •  2 092 Mots (9 Pages)  •  3 730 Vues

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Texte 1 : Les dangers de la cour

Introduction :

        Mme de La Fayette est une romancière classique du XVIIème siècle, de sensibilité janséniste (rappel : le Jansénisme est un mouvement religieux catholique du XVIIème siècle, très strict et moral). Amie de moralistes célèbres comme le duc de La Rochefoucauld, elle inscrit ses idées morales dans son œuvre littéraire. Son roman La Princesse de Clèves raconte l’amour impossible entre la princesse et le duc de Nemours, un séducteur volage. Mme de Clèves a été éduquée de manière stricte par sa mère vertueuse, mais elle vit un coup de foudre avec le duc de Nemours.

Situation du passage dans l’œuvre :

- Présentation de la cour (nouvelle historique)

- Arrivée de Mlle de Chartres (nouvelle galante)

- Scène de 1ère rencontre chez le joailler avec Monsieur de Clèves (elle rougit du désir qu’elle suscite). Ce dernier loue sa beauté à la Cour sans connaître son identité le soir même chez Madame, sœur du roi ;

- Madame de Dampierre reconnaît alors Mlle de Chartres et la nomme enfin pour le prince de Clèves.

- Le jour suivant, Madame sœur du roi raconte à Mlle de Chartres l’étonnement de Monsieur de Clèves, et les fait se rencontrer chez elle.

- Mlle de Chartres suscite aussi l’admiration du chevalier de Guise.

- Elle devient ainsi le sujet de toutes les conversations.

- La reine dauphine fait de Mlle de Chartres sa favorite, cette dernière est aimée et admirée de toute la cour (excepté de Madame de Valentinois par haine du vidame de Chartres favori de la reine).

- Le prince de Clèves devient passionnément amoureux de Mlle de Chartres, ainsi que le chevalier de Guise.

Composition de l’extrait :

- Quel est l’intérêt du texte ? Quelle impression se dégage du texte ? Comment ce texte est-il écrit ? → Relevez les procédés d’écriture et interprétez.

- Divisez le texte en deux mouvements ; Donnez un titre à chaque mouvement.

- Quel est le point de vue narratif adopté dans ce passage ?

Composition de l’extrait :

        La narratrice interrompt son récit pour une description ambiguë des mœurs de cette Cour dominée par le point de vue de Mme de Chartres (protéger sa fille des dangers de la Cour). Deux mouvements s’enchaînent : une représentation générale des plaisirs dangereux de la Cour et une description particulière des intrigues – historiquement véritables – des rivalités qui agitent la Cour des Valois à l’automne 1558… le tout hésitant entre l’éloge et le blâme.

1er mouvement : Une cour pleine de mystères.

        L’incipit du roman célébrait la « magnificence et la galanterie » de la Cour d’Henri II. Le point de vue narratif se déplace sur le plan moral : « l’observation des passions dominantes «  l’ambition et la galanterie ».

Relevés

Procédés d’écriture

Interprétation

Mme de Chartres qui avait  eu tant d’application pour inspirer la vertu à sa fille

Observez le temps verbal et interprétez son emploi.

Plus-que-parfait.

« Tant d’application » → Adverbe d’intensité.

Retour en arrière sur l’éducation de Mlle de Chartres par sa mère. (analepse)

Ne discontinua pas de prendre les mêmes soins dans un lieu où ils étaient si nécessaires et où il y avait tant d’exemples si dangereux.

- Observez le verbe « discontinua » et interprétez

son emploi (temps verbal et sens).

- Observez la description du lieu et interprétez. (Pour cela, analysez l’expansion du nom « lieu ». Que remarquez-vous ?)

- Observez les temps verbaux dans cette phrase et interprétez.

Rappel du zèle éducatif de Mme de Clèves  qui « ne discontinua pas » « de prendre les mêmes soins » avec « application ».

– Expansion du  nom « lieu »  (référence à la cour): 2 prop. Sub. relatives qui décrivent  ce lieu comme étant dangereux où il était nécessaire d’avoir une bonne éducation = lieu oxymorique = agréable mais aussi dangereux.

– Imparfait : description, action habituelle dans le passé, ici règle commune, usage.

Ces dangers mettent en péril la « vertu » de Mlle de Chartres.

L’ambition et la galanterie étaient l’âme de cette cour, et occupaient également les hommes et les femmes.

- Que suggèrent  les mots « ambition » et « galanterie » ?

- Quel est la fonction du mot « âme » dans la phrase ? Interprétez.

- « occupaient » : observez le temps verbal et donnez la valeur. Que signifie ce verbe ?

- Observez la référence aux hommes et aux femmes. Interprétez.

« ambition » et « galanterie » : passions négatives = provocation = moyen de parvenir, de se placer ; introduit la corruption de la cour.

– « âme de la cour » : passion qui a envahi l’intériorité des sujets); âme = principe actif (// corps), donc passion tendue vers un but, instrumentalisée, finalisée.

– « occupaient » = principale fonction, véritable métier (ajoute au caractère manipulateur).

– Touche tous les sujets (« également les hommes et les femmes »).

Cette phrase donne le ton ambivalent du texte : elle condamne et célèbre en même temps.  Ces deux périls sont liés, ce qui renforce les craintes de Mme de Chartres.

Il y avait tant d'intérêts et tant de cabales différentes, et les dames y avaient tant de part, que l'amour était toujours mêlé aux affaires, et les affaires à l'amour.

- cabale = intrigue.

- Observez et nommez la construction syntaxique de « l’amour étaient[…] mêlé aux affaires, et les affaires à l’amour ».

- Combien y a-t-il de propositions dans cette phrase ? Observez le lien entre elles. Qu’en déduisez-vous ?

- Trouvez un synonyme du mot « affaire ». A-t-il un sens péjoratif ou mélioratif ?

 – Cabale = « fig. Une pratique secrète de plusieurs personnes qui ont même dessein & font un complot ensemble ».

– Chiasme : amour affaires / affaires amour = imbrication, fusion + adv. toujours = impossible donc de les démêler.

– Phrase de 3 Prop. Sub. Circonstancielles de conséquence introduites par « tant ...que » : elles quantifient au superlatif l’imbroglio formé en permanence par les « intérêts », « les cabales » et le  rôle des « dames » qui en sont à la fois les instigatrices et l’enjeu : La cour est un piège auquel personne n’échappe.  Le chiasme de la dernière proposition résume bien l’atmosphère de la cour et confirme les inquiétudes de Mme de Chartres

Personne n'était tranquille, ni indifférent ; on songeait à s'élever, à plaire, à servir ou à nuire ; on ne connaissait ni l'ennui, ni l'oisiveté, et on était toujours occupé des plaisirs ou des intrigues.

- Que suggèrent les expressions « les hommes, les femmes, personne, on » ?

- Combien y a-t-il de propositions dans cette phrase ? Observez le lien entre elles et interprétez.

- Relevez les oppositions. Interprétez.

- Quel est le rythme de cette phrase ? Interprétez.

– « les hommes et les femmes » + les pron. indéfinis « personne » et « on » : figures de la cour = masse indifférenciée, organisée en groupes génériques.= Comportements collectifs  au détriment de la volonté individuelle.

– 4 prop. juxtaposées = fuite vers le « divertissement » : un tourbillon d’activités amplifié par une série  de procédés stylistiques – accumulation des formes de l’ambition : « s’élever, plaire, servir, nuire ».  

- L’énumération des verbes à l’infinitif montre que le bien et le mal règnent à égalité dans cet univers.

– Des rythmes binaires montrant un courtisan « ni tranquille, ni indifférent » = le divertissement : lutte contre « l’ennui » et « l’oisiveté », nourrie « des plaisirs et des intrigues ».

L’ensemble du passage obéit à un rythme vif  qui dénote la vivacité du lieu décrit.

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