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Corpus de poèmes

Commentaire d'arrêt : Corpus de poèmes. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  24 Juin 2018  •  Commentaire d'arrêt  •  1 500 Mots (6 Pages)  •  1 119 Vues

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Draou Ynes                                                                                            1ère S3

Corpus

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        La légende d’Orphée, prince des poètes, raconte qu’accompagné des sons de sa lyre, celui-ci enchante la nature et les hommes en évoquant la tristesse liée à la perte de la femme aimée, Eurydice, retenue dans les Enfers. C’est ainsi que la poésie est souvent perçue comme un genre littéraire propice à l’effusion des sentiments de l’auteur. Le corpus proposé est composé de trois poèmes qui ont pour thème commun l’amour perdu. Ces poèmes datent du XVIème et XVIIIème siècle. Le premier poème est « Mon rêve familier » issue des Poèmes saturniens(1866) de Paul Verlaine, c’est pour lui l’occasion d’évoquer dans son sonnet la dure condition de poète meurtri par son hyper sensibilité et d’exprimer son ressenti intérieur. Le deuxième poème est « Les séparés » issue de Poésies inédites(1860) de Marceline Desbordes-Valmore, il s’agit d’une complainte d’amour dans laquelle la poétesse supplie son amant lointain, de l’oublier et de ne plus lui écrire car cela lui cause de la peine. Et pour terminer le troisième poème est le sonnet Je vis, je meurs(1555) de Louise Labé, il commente la variété des sensations, des émotions, ressenties par la poétesse, l’amour l’envahit, lui fait perdre tous ses repères, triomphe de sa raison. Comment s’exprime l’absence de l’être aimé dans ces trois textes ?  Nous le verrons dans un premier temps dans quelle mesure le lyrisme constitue une dimension essentielle de la poésie et sous quelle forme se manifestent les émotions du poète. Puis nous déterminerons le moi intime du poète face à cette absence.  

        La poésie est principalement et par essence un genre lyrique. On trouve dans le registre lyrique des émotions intimes, des sentiments personnels. L’auteur exprime ses états d’âme : épanchement ou exaltation, regret, tristesse, joie… On remarque ainsi que les trois poèmes sont lyriques car le ton et les moyens littéraires le démontrent. Tout d’abord la place prépondérante de la première personne du singulier dans les textes, puisqu’elle est plus apte a traduire l’intimité « je » v1 ; « mon » v7 pour Paul Verlaine, « mes » v3 ; « je te » v11 pour Marceline Desbordes-Valmore et pour Louise Labé « j’ai » v4 ; « ma » v12. Le jeu de la ponctuation et des enjambements accentuent le rythme, la musicalité et les mouvements de l’âme. Notamment l’emploie fréquent de points exclamations dans le poème de Marcelline Desbordes-Valmore : « ! » v1, 5, 6, 10, 11, 15, 16, 20 ; pour Verlaine, on retrouve l’utilisation de plusieurs enjambements : entre tout les vers du premier et dernier quatrain ; tandis que le poème de Labé est plus neutre, il y a une répétition de point : «. » v1, 3, 8, 11, 14. Et pour terminer l’emploie d’un lexique des émotions et des sentiments qui révèle le caractère personnel des poèmes et vient confirmer l’idée du registre lyrique : « joie » v4, « peine » v11 (Labé) ; « aime » v2, 4 (Verlaine) ; « triste » v1, « peur » v11 (Desbordes-Valmore).

        Les trois poèmes sont donc lyriques mais présentent un lyrisme nuancé de part les différentes formes d’émotions manifestées par les poètes. Par le biais du sonnet, avec les quatrains qui décrivent la contradiction des sentiments amoureux alors que les tercets en donnent une explication. Verlaine a voulu exprimer un manque : « Son nom ? Je me souviens qu’il est doux et sonore » v10 ;  «Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, » v13. Verlaine semble aussi inquiet comme le souligne le mot « étrange » v1, ce trouble est souligné par l’opposition entre l’étrange et le familier, son incertitude renforce cette inquiétude avec ces interrogations partielles sur cette femme « inconnue » v2. Quant au sonnet de Labé, on peut le qualifier d’élégiaque, car il laisse paraître un sentiment de mélancolie lié aux tourments que provoque l’amour, comme en attestent les antithèses qui exposent les sensations extrêmes qu’elle ressent : « je vis, je meurs », « je me brûle et me noie » v1, « je ris et je larmoie » v5, « je sèche et je verdoie » v8. Marcelline Desbordes-Valmore rejoint Verlaine dans son pantoum, en faisant ressortir sa souffrance, elle est perdue et a le sentiment d’être abandonné « j’ai refermé mes bras qui ne peuvent t’atteindre » v3. Pour ce défendre de cette souffrance elle utilise l’anaphore « N’écrit pas ! » qui entame et clôt toute les strophes, comme une demande, une prière.

La poésie lyrique est une mécanique de strophes, de vers et de rimes mais derrière cette mécanique se cache la volonté du poète de parler d’un sentiment ou d’une émotion intime. Quelque chose qui les touchent directement, une souffrance intérieure, qu’ils évacuent par l’écriture de ces textes. Nous verrons ici que cette souffrance semble être l’absence de l’être aimé.

L’absence mentionnée dans ces trois poèmes est relative, elle est décrite et ressentie différemment selon les auteurs. A travers son rêve, Verlaine partage une intimité avec la femme rêvée qui est caractérisée dès le vers 2 comme « inconnue », une femme mystérieuse, qui incarne un idéal irréel. Cette quête de la femme parfaite, plonge l’auteur dans une solitude profonde par la reprise anaphorique «elle seule» v. 6 à 8. Ces souvenirs semblent s’être estompés avec le temps et Verlaine lutte contre l’oubli. Dans le poème de Marcelline Desbordes-Valmore, où elle évoque un amour passé. Dans un premier temps elle fait ressentir des sentiments de nostalgie « sans toi » v2 et de regret « Ne demande qu’à Dieu… qu’à toi si je t’aimais » v7. Et dans un deuxième en faisant ressortir sa souffrance à travers ses strophes, notamment dans la 4ième, où elle parle des mots de son amant à la fois réconfortant mais douloureux ce qui exprime tout l’ambigüité et l’incomplétude de leur amour « N’écris pas ces doux mots que je n’ose plus lire » v16. Enfin dans le poème de Louise Labé, où il n’est pas fait mention de l’être aimé, ce qui confère au sonnet une dimension universelle de la souffrance qu’engendre l’absence d’Amour. L’utilisation des différentes antithèses en témoignent et donnent aussi un aspect de tourment et d’inconstance « Ainsi, Amour inconstamment me mène » v9.

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