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Jacques Le Fataliste

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n un discours deux fois indirects : « Jacques disait que son capitaine disait que… ». Le narrateur intervient encore directement [l.8], «après une courte pause », et tout à la fin de notre passage en nous interpellant, en nous prouvant sa toute puissance : « Vous voyez, lecteur, que je suis en beau chemin et qu’il ne tiendrait qu’à moi… » Il ouvre devant nous des pistes qu’il pourrait suivre et qu’il ne suivra pas (le mariage du maître, …). Il pose ainsi implicitement la liberté de l’écrivain.

Le lecteur est désorienté mais Diderot veille à nous donner des indices nécessaires pour la compréhension de l’histoire.

2/ Un récit, un dialogue

Malgré les refus du narrateur nous pouvons reconstituer l’histoire de Jacques, et même sa chronologie : nous sommes en France, le jeune Jacques est entrain de boire au cabaret. Le vin est dans, Il oublie de s’occuper des chevaux, son père le frappe, il s’engage dans l’armée, il participe à la bataille de Fontenoy (nous sommes quelques années après le 11 mai 1745). Il reçoit une balle au genou, il sera boiteux…

Tout cela est présenté dans le désordre, Diderot fait appel à notre intelligence, nous comprenons que le roman est presque contemporain de l’écriture du roman. Nous comprenons aussi a posteriori la malédiction du cabaretier, l’histoire du capitaine, son fatalisme : « c’était écrit là-haut ».

Ainsi nous voyons que se pose doublement dans l’ensemble du passage la question de la liberté, celle de l’écrivain et celle de l’homme face aux conventions et au déterminisme.

II UNE INTERROGATION SUR LA LIBERTE

Le titre Jacques le fataliste nous annonce que c’est l’interrogation centrale

1)La liberté du romancier

Diderot la revendique sous toutes ses formes, à travers le narrateur qui fait ce qu’il veut :

-La narration est interrompue par un dialogue de théâtre, la chronologie est perturbée, les informations lacunaires.

-Il joue avec son lecteur et se jouera de lui : il le fera attendre, « ce délai », il l’égard, « qu’il est facile de faire des contes ».

-Il a la liberté du choix « Qu’est-ce qui m’empêcherait de marier le Maître […] le faire cocu […] embarquer Jacques pour les îles ? ».

De même que le romancier nous donne une leçon de liberté créatrice, Jacques nous en donne une autre :

2) La liberté de Jacques

Par un jeu symétrique à celui du narrateur vis à vis du lecteur, Jacques joue avec son maître :

-Dès le titre nous observons un renversement de la relation Maître-Serviteur ; le héros est éponyme et ’son’ maître est défini par rapport à lui (Cf. Don Quichote)

-Le comportement des personnages confirme cette inversion : -Le Maître pose des questions, parle peu, n’a pas d’individualité propre (Cf. pas de nom). Il rappelle la position du lecteur face à Diderot.

-Jacques en revanche à la langue bien pendue ;

c’est son histoire que l’on va suivre, c’est son récit que l’on attend

-Le serviteur se moque de son Maître et le fait languir. « le moment est-il venu ? Qui le sait ? »,« Tu as donc été amoureux ? Si je l’ai été ! »

-Enfin Jacques et Diderot ont le même goût du langage, la même vivacité. (Cf. jeu de mots : « coup de feu » pour coup de foudre.)

Cependant cette liberté demeure paradoxale associée qu’elle est à l’idée de fatalité morale sociale philosophique.

3) Le paradoxe de la liberté

-Si Diderot revendique sa liberté de créateur, il faut aussi qu’il respecte la cohérence du récit.

-De la même façon Jacques paraît libre mais son père le bat, son Maître lui donne le fouet. « Le Maître […] tombant à grands coups de fouet sur son valet »

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