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Jean-Luc Lagarce, Juste la fin du monde, scène 9, partie 1

Dissertation : Jean-Luc Lagarce, Juste la fin du monde, scène 9, partie 1. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  17 Juin 2023  •  Dissertation  •  1 641 Mots (7 Pages)  •  733 Vues

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Analyse linéaire:

Jean-Luc Lagarce était un comédien, dramaturge, metteur en scène et un directeur de troupe du XXème siècle. En 1990, il crée la pièce Juste la fin du monde avant de mourir à l’âge de 38 ans du sida en 1995. La pièce a été jouée pour la première fois en 1999 mise en scène par Joël Jouanneau. Elle est rentrée au répertoire de la comédie française en 2008. Depuis elle continue d’être jouée “Juste la fin du monde” est d’ailleurs adapté en film par Xavier Dolan en 2016.

Louis, le personnage principal, est un écrivain qui a quitté sa famille des années plus tôt. Il décide de revenir leur annoncer sa mort irrémédiable. L'histoire traite de la famille, du retour, des relations de famille, et surtout du tragique de l'incommunicabilité. Des tensions apparaissent avec la présence de louis réveillant ainsi les complexes et les souffrances de chacun des membres de la famille.

Dans la scène 9 de la partie 1, les 5 membres de la famille se retrouvent autour de la table à la fin du repas. Ainsi Louis, son frère Antoine, sa petite soeur Suzanne, leur mère et Catherine la femme d’Antoine discutent autour d’un café dans une atmosphère tendue. Je vais maintenant procéder à la lecture.

LECTURE

Comme vous avez pu le constater à la lecture de cet extrait, il convient de s’interroger sur en quoi cette scène est révélatrice du conflit et de la crise familiale.

Pour cela, nous pouvons observer selon moi que le texte se compose de 3 mouvements. Le premier assez court, du début de la scène à “comme ils veulent” met en évidence un début d’après midi banal comme le calme avant la tempête. Tout naturellement, le second, de “Mais merde, toi à la fin” à “Elle reviendra” permet de montrer la rebellion de Suzanne ainsi que sa querelle avec Antoine. Enfin, le dernier mouvement présente quant à lui une rivalité entre Antoine et Louis qui se finit par un éclatement de la famille avec le départ des personnages.

La mère évoque un après-midi du dimanche et insiste sur le caractère habituel avec “toujours été ainsi”. Elle veut créer un moment atemporel, une bulle autour de sa famille pendant ce moment qu’est le café. Le “toujours” montre qu’elle évoque cet après midi mais aussi d'autres dimanche après midi dans le passé avec les mêmes personnes qu’à cet instant. En effet elle utilise le pronom impersonnel “on” a la troisième ligne comme si elle désignait les personnes autour de la table, ou peut -être qu’elle parle de n’importe qu’elle famille comme si la situation de la sienne était habituelle ordinaire, or nous le savons qu’elle ne l’est pas. Cett volonté de faire durer l’instant est également visible par l’adverbe “longtemps” ou l’utilisation du verbe “durer”. De plus, Lagarce emploie un parallélisme de construction avec “on n’a rien à faire on étend ses jambes” qui nous apporte une sensation de langueur. Ainsi pour la mère il s’agit d’un moment complètement normal voire coutumier, selon moi cela montre le déni dont elle n 'arrive pas à se sortir. Elle se voile la face et ne voit pas la dispute arriver. Catherine est le seul personnage qui n’est pas directement lié à Louis, c’est la première fois qu’elle le rencontre, ainsi elle le vouvoie. L’utilisation de l’adverbe “encore” montre comme une volonté de rester dans la même dynamique de la mère, pour faire durer l’instant. Cependant le vouvoiement de Catherine et Louis ne plait pas à Suzanne. La réplique de Suzanne sert de didascalie à celle de Catherine puisqu'on comprend qu'elle s'adressait à Louis. La répétition avec “Tu vas le vouvoyer toute la vie, ils vont se vouvoyer toujours ?” montre l’agacement et l’impatience de Suzanne. Elle ne voit pas ou ne supporte pas les conventions sociales comme ce vouvoiement. Elle reproche de manière excessive à Louis et Catherine d’être trop distant. Antoine apostrophe ensuite Suzanne et s’exclame. Il lui fait indirectement comprendre qu’il veut qu’elle se taise et que sa remarque était inutile. La réplique de Antoine met le feu aux poudres.

Suzanne ne se tait pas et au contraire elle s'énerve ce qui débute le second mouvement. Elle commence son discours par un langage très familier avec l’interjection grossière “mais merde toi à la fin”. Elle utilise ensuite beaucoup de négations totales avec “ne pas”, de plus la gradation “Je ne te cause pas, je ne te parle pas, ce n'est pas à toi que je parle !” comme si sa colère montait de plus en plus et allait éclater. Elle s’oppose à l'autorité de son frère et rattache ainsi son personnage à l’image d’adolescente immature. Elle continue dans ses paroles hyperboliques avec “tout le temps”. Le côté méprisant pour Antoine est retranscrit par l’utilisation de la personne du singulier pour le désigner le mettant ainsi à distance. Dans cette réplique, la parole de Suzanne se libère. La querelle s’envenime avec une question rhétorique de Antoine “Comment est-ce que tu me parles ?”. Puis “jamais je ne t'ai entendue.” montre que Antoine trouve la réaction de Suzanne pas naturelle et ne comprend pas ce changement soudain de comportement. Il explique donc l'attitude de Suzanne par la présence de Louis. Pour cela il utilise un chiasme. Il insiste sur la cause qui est la présence louis et sur la conséquence qui est “elle veut avoir l'air”. Il répète en inversant l’ordre de ces propositions pour davantage accuser Louis. Suzanne reprend à nouveau le conflit, elle commence par des questions elle utilise le verbe “raconter” de façon à accuser Antoine de mentir. Toutes ces questions insistent sur le manque de communication entre les deux. L’énervement de Suzanne est d’autant plus visible avec la répétition à plusieurs reprises de merde. De plus, les trois interrogations “Compris ? Entendu ? Saisi ?” ne sont pas de réelles interrogations évidemment, elles sonnent plus comme des reproches.

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