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La Bruyère, Les Caractères, Livre VIII

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Par   •  14 Janvier 2024  •  Commentaire de texte  •  1 884 Mots (8 Pages)  •  46 Vues

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LES CARACTERES, LA BRUYERE, 1688

«  De la Cour », Livre VIII, 74.

PARCOURS ASSOCIE : La comédie sociale

I/ Situation  de l’auteur et de ses œuvres

 Il est né à Paris, en 1645, dans la cité. Fils d'un contrôleur général des

rentes de la ville, il devint, après avoir fait son droit à l’université

d'Orléans, avocat au Parlement de Paris. Puis il acheta, en 1673, un

office de trésorier des finances à Caen. Mais il continua de vivre à

Paris, en philosophe, tout en restant titulaire de sa charge jusqu'en

1686.

En 1684,  il  fut précepteur du jeune duc de Bourbon, petit-fils du Grand Condé. C'était un jeune homme de seize ans, et La Bruyère ne lui enseigna l'histoire, la géographie et les institutions de la France que pendant deux ans et quelques mois. Vite libéré de cette tâche ingrate, qu'il remplit d'ailleurs à la satisfaction de la famille et de Bossuet, La Bruyère reste à Chantilly comme gentilhomme de M. le duc. Alors, il a des loisirs, et il les emploie à observer et à écrire. Il allait souvent à Paris, chez le libraire Michallet, pour y voir les nouveautés. Un jour, il tira de sa poche un manuscrit, et dit au libraire : « Voulez-vous me prendre ceci ?... Je ne sais si vous y trouverez votre compte : mais en cas de succès, le produit sera pour ma petite amie. » Cette petite amie était la fille du libraire, une enfant ; et ce manuscrit était celui des Caractères.

La première édition parut en 1688 ; elle fut suivie de plusieurs autres .Le succès des Caractères lui attira, comme le lui avait prédit M. de Malézieu, « beaucoup d'approbateurs et beaucoup d'ennemis ». La Bruyère se présenta à l'Académie française en 1691, et ne fut pas élu ; il réussit deux ans plus tard, et son discours fit sensation. Il préparait la neuvième édition de ses Caractères et il travaillait, sous l’inspiration de Bossuet, dit-on, à des Dialogues sur le quiétisme, lorsqu’il mourut subitement à Versailles, le 11 mai 1694.

II/ Situation de l’oeuvre

Le mouvement du classicisme à l’époque de Louis XIV possède un fort aspect moral.

Les fables de la Fontaine, les Maximes de la Rochefoucauld et les Caractères de La

Bruyère font partie de cette catégorie de textes argumentatifs et instructifs.

Après dix-sept années de travail, la Bruyère publie Les Caractères ; l’oeuvre se

compose de maximes et surtout de plusieurs portraits satiriques qui visent à dénoncer,

souvent grâce à une argumentation indirecte, certains comportements de son époque

et plus généralement des travers humains universels.

III/ Projet de lecture (enjeux)

- La Cour est un enjeu principal pour La Bruyère ; elle est présentée comme un

  « pays » ( l.9) ou une « région » (l.1).

- La Bruyère se propose d’en relater les mœurs et d’en expliquer les structures et les

  principes sous la forme d’une métaphore filée.

- Sorte d’analyse ethnologique qui fait une satire cruelle de la Cour.

IV/ Mouvements

1/  Du début à...les hommes à leur visage. » : une peinture moqueuse des mœurs des

     courtisans.

2/  De «  Ces peuples...à … et des Hurons » : une peinture ironique de leurs croyances

     religieuses.

V/ Problématique

En quoi la fiction permet-elle la satire de l’édifice monarchique ?

VI/ Explication linéaire

 

   A/ Une peinture moqueuse des mœurs de la Cour.

         - La Bruyère se place dans une perspective ethnologique : il marque les

           distances avec ce lieu incompréhensible et qui repousse : « région » (l.1),  

           « pays »  (l.8), « contrée » (l.13) = Distance plaisante du géographe pour

           désigner la Cour.

 

         - Opposition entre deux catégories : les vieux et les jeunes. La brutalité semble

           être la nature dominante des jeunes ( semblables à des sauvages)

         - Les choix de vie déterminent cette catégorie de courtisans : «  repas et

           viandes » (l.4), «  eaux de vie ...liqueurs les plus violentes » (l. 7). Ces

           exemples renforcent l’idée de bestialité.

   

         - Cette débauche de plaisirs les conduit à l’excès : le vin est remplacé par « les

           liqueurs les plus violentes », l’hyperbole ici s’accordant bien avec leur nature

           bestiale. Cf. bacchanales romaines.

           Ainsi, un paradoxe est crée par le fait qu’en l’absence de mœurs, les courtisans

           connaissent cependant les raffinements bizarres de la boisson et des repas et

           qu’ils remplacent l’amour simple des femmes par des « amours ridicules » que

           la pudeur empêche de préciser.

         - Les femmes à la mode jouent avec de dangereux artifices du maquillage pour

           acquérir une beauté fabriquée, transitoire et discutable. De plus, elles

           abandonnent toute réserve naturelle pour une provocation impudique.

         - La perruque est non seulement une chevelure d’emprunt mais aussi une

           manière d’être autre chose que ce que l’on est.

           Ce qu’il faut reprocher à la Cour, c’est de produire des êtres insensés ou

           extravagants, loin de la mesure et de la vérité. Ils en seront aussi plus proches

           de la mort comme le montre leur vieillissement accéléré. Cf. Champ lexical du

...

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