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La Bête humaine - La mort de la Lison

Dissertation : La Bête humaine - La mort de la Lison. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  6 Avril 2017  •  Dissertation  •  1 521 Mots (7 Pages)  •  3 821 Vues

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(Source : http://www.bac-facile.fr/commentaires/1227-emile-zola-la-bete-humaine-chapitre-x.html )

Mise en contexte : Flore, amoureuse de Jacques Lantier, est devenue folle de jalousie depuis qu’elle a découvert la liaison du jeune homme avec Séverine. Pour se venger, elle provoque un spectaculaire accident de train qui doit entraîner la mort des 2 amants. Nous assistons ici à la mort de la Lison, la locomotive de Jacques à laquelle, il est très attaché et nous constatons aussi par un effet de miroir l’effet que produit cette mort sur ceux qui y assistent. 


I ) La mort de la Lison 
Cette mort est à la fois dramatique et pathétique. 

1°) Personnification de la Lison 
C’est une personnification constante. Jacques entretient avec elle des rapports privilégiés : la Lison lui permet d’échapper à sa folie et il est débarrassé de ses pulsions meurtrières qu’il a avec les femmes. Tout son affection est sur la machine. C’est pour ça qu’il a donné un nom de femme à sa locomotive. 
Il assimile la Lison à un être humain à travers les métaphores et les comparaisons. 
l.14 : « l’âge arrive, qui alourdit les membres » 
l.20 : « une petite plainte d’enfants » 
l.28 : « des bras convulsifs » 
l.37 : « le cadavre humain » 
Elle est aussi assimilée à un animal. 
l.19 : « ses flancs » 
l.23 : « bête de luxe » 
De façon générale, elle est présentée comme un être vivant. 
l.19 : « le souffle » 
l.26 : « cœur » 
l.27 : « le sang de ses veines » 
l.31 : « l’haleine » 

2°) Une mort douloureuse 
On a l’impression que la Lison souffre de cet accident. Le paragraphe se termine par « douleur » (l.39) 
Le vocabulaire est très expressif : 
l.24 : « foudroie » 
l.25 : « entrailles crevées » 
l.35 : « tronc fendu » 
On a des allitérations en « r ». 
l.36 : « membres éparts » 
l.36 : « ses organes meurtris » 

3°) Une mort dans la déchéance 
La plupart du temps, les personnages sont représentés par une déchéance dans ce roman et dans tous les œuvres de Zola. Ici, on assiste à la dégradation de la Lison. 
l.12 : « depuis sa maladie contractée dans la neige, il n’y avait pas de sa faute, si elle était moins alerte » 
On a de nombreuses antithèses qui marque la déchéance. 
l.21-22 : « souille de terre et de bave » s’oppose à 
« elle, toujours si luisante » s’oppose à 
« dans une mare noir de charbon » 
l.23 : « bête de luxe » s’oppose à 
« souillée de terre et de boue » (l.21) 
On a aussi des oxymores : 
l.32 : « géante éventrée » 
l.35 : « colosse broyé » 
On a aussi un effet de decrescendo. 
l.19 : « le souffle qui s’était échappé si violemment de ses flancs » 
devient l.20 : « une petite plainte d’enfant » 
l.25 : fonctionnement de la machine : « fonctionner ses organes, les pistons battre comme deux cœurs jumeaux, la vapeur circuler dans les tiroirs » devient « des tressaillements, les révoltes dernières de la vie » (l.29). Les mouvements deviennent de plus en plus lent. 
Le rythme des phrases est de plus en plus court. 
« la glande éventrée s’apaisa encore » (l.32) : 11 syllabes 
« s’endormait peu à peu d’un sommeil très doux » (l.33) : 11 syllabes 
« finit par se taire » (l.33) : 5 syllabes 
« elle était morte » (l.34) : 4 syllabes 
La mort de la Lison a quelque chose d’indécent. 
l.22 : « elle est vautrée sur le dos » 
l.36 : « ses organes meurtris, mis au plein jour » 
La mort de la Lison est donc à la fois dramatique et pathétique et cette mort va éveiller en écho la souffrance de l’assistance. 


II ) Réactions de l’entourage 

1°) Jacques 
On a une focalisation interne : on voit à travers Jacques l’agonie de sa machine et son point de vue sur la scène. 
l.1 : « enfin Jacques ouvrit les paupières » 
l.40 : « alors, Jacques, ayant compris que la Lison n’était plus, referma les yeux » 
On a le regard de Jacques mais aussi son discours intérieur : c’est une technique employée par Zola : discours indirect libre. 
On a le langage simple (l.12-13) : « il n’y avait pas de sa faute ». 
On ressent directement ses sentiments, son émotion… il se désintéresse complètement des deux femmes. Dès le début, Zola précise qu’il détourne son regard : 
l.3 : « elles ne lui importaient pas » 
Zola montre le seul intérêt que Jacques a sur la Lison. 
l.6 : « Elle, la Lison, il la reconnaissait bien » 
Elle a un statut particulier : antiposition. 
Le chagrin est en crescendo. 
l.6 : « l’émotion croissante » 
l.44 : « des larmes lentes coulaient maintenant, inondant ses joues » 
Il s’identifie avec la machine : 
l.8 : « ce broiement qu’il avait senti à la fois en elle et en lui. 
Il ne supporte pas cette séparation : on a un chiasme. 
l.9 : « qu’il avait senti à la fois en elle et en lui, dont lui ressuscitait, tandis qu’elle, sûrement, allait en mourir » 
Il pense mourir avec elle. 
l.41 : « avec le désir de mourir lui aussi » 
l.42 : « il croyait être emporté dans le dernier petit souffle de la machine » 

2°) Pecqueux 
Pecqueux, dans cette scène, est le double de Jacques. Il ressent les mêmes sentiments que lui. On a aussi le monologue intérieur de Pecqueux. 
l.47-53 : « C’était donc fini … quand elle luisait au soleil » 
On a un parallélisme dans la position des personnages dans le texte. 
Jacques ouvre et ferme le premier paragraphe. 
Pecqueux ferme les 2ème et 3ème paragraphe. 
l.54 : il se met à pleurer comme Jacques. 
l.48 : Pecqueux évoque leur ménage à trois. 
l.49-51 : leur compréhension totale. 
Jacques évoque l’union entre eux deux et Pecqueux évoque cette même union à trois. 

Pecqueux est conscient que ça marque la fin d’une époque : Jacques et Pecqueux vont commencer à se détester à partir de ce moment. 
l.47-48 : « c’était donc fini » 

Plusieurs éléments annoncent la fin du roman. Déjà, à travers son comportement et l’évolution de sa force : 
l.55 : « son grand corps » 
l.75 : « d’un seul coup en plein crâne » 
Les sanglots de Pecqueux (l.54) sont violents alors que Jacques a des larmes lentes. Le personnage nous paraît fort et brutal. On a ici l’évocation de son ivrognerie : 
l.53 : « qui pourtant n’avait pas bu » 


3°) Les femmes 
Ce sont les 2 rivales acharnées et pourtant, ici, elles sont unies dans leur amour pour Jacques et uni dans l’indifférence qu’il a envers elle. 
l.2-3 : « Ses regards se portèrent sur elles » ; « elles ne lui importaient pas » 
Elles sont mises sur le même plan : désespéré et inquiète. 
l.56 : « Séverine et Flore, elle aussi » 
l.60 : « les 2 femmes » 
On a un comportement paradoxal de Flore : elle voulait le tuer et maintenant, elle fait tout pour le sauver : 
l.57 : « la dernière courut chez elle » 
On a la symétrie entre les deux hommes et les deux femmes. 

4°) Effet de miroir : le cheval / les blessés 
La Lison est comparée à un animal et à un être humain. Le cheval, ici, fait écho à la mort de la machine. Il est comparé lui-même à un être humain : 
l.64 : « un cri presque humain » 
Les blessés sont comparés à des bêtes. 
l.66 : « ainsi que des bêtes » 
La souffrance est générale, frappe tout le monde. C’est le cheval lui-même qui va exprimer cette souffrance commune. 
l.73 : « la lamentation dernière de la catastrophe » 
Le titre représente à lui seul le mélange entre animaux et hommes. 
Il utilise le même vocabulaire, expressif et violent, pour le cheval et pour la Lison. 
l.64 : « un cri si retentissant » 
l.67 : « jamais cri de mort n’avait déchiré l’air » 
De façon générale, la violence des termes et l’usage des hyperboles font de cette tragédie une scène épique. 
l.32 : « la géante éventrée » 
l.35 : « le colosse broyé » 
l.44 : « les larmes inondant ses joues » 
l.68 : « glaçait le sang » 
l.75 : « le champ de massacre » 
On a transfiguration et exagération des éléments. 
Au départ, on est concentré sur la Lison puis, peu à peu, le champ s’élargit. On a une vision progressive qui s’élargit : un effet dramatique répercuté su l’assistance. 


Conclusion 
La mort de la Lison est un moment-clé du récit. A partir de là, tout bascule : le suicide de Flore, l’assassinat de Séverine par Jacques, le combat mortel entre Jacques et Pecqueux. Cette scène-clé est orchestrée comme une scène de tragédie. A travers la mise en scène, le jeu de symétrie qui multiplie la violence dramatique de l’épisode. 

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