Les Banlieues Continuent-Elles à Brûler ?

et sans travail) et les forces de l’ordre. Les émeutes urbaines sont devenues chroniques dans la société française.

Avec ces divers évènements de troubles sociaux ou d’émeute qui se sont relayés en France, la peur du « jeune », de « l’immigré », de « l’islamiste », du « terroriste » n’a rien arrangé. En effet, une sorte de politique d’apartheid s’est installé et à ce jour on peut remarquer qu’il y a « deux France ». La deuxième France ou « insécurité », « précarité » et « exclusion » sont des facteurs majeurs. Dans leur livre « les quartiers d’exil », les sociologues François Dubet et Didier Lapeyronnie disent que « les marginaux des banlieues et les jeunes qui galèrent sont ignorés et méprisés, ainsi la violence telle que les émeutes qui se passent dans les quartiers traduisent la brutalité de l’exclusion subie ».

La colère de ces jeunes, ce qui leur donne « la rage et l’envie de tout casser », est avant tout une révolte contre une situation d’humiliation qui peut remonter à l’école, ou cela peut être des expériences de discriminations à l’embauche. La vengeance et la haine envers les policiers peuvent être également considérées comme la principale motivation immédiate des jeunes qui expriment leurs colères. A cela vient s’ajouter tous les autres types d’humiliations tels que « l’échec scolaire », « l’absence de travail », le sentiment d’être des citoyens de seconde zone »…

C’est bien cela le fond de leur révolte, ce sont des sentiments d’injustice, d’abandon, d’absence d’avenir et de cynisme du reste de la société, qui finissent par constituer une « victimisation collective », qui justifie et qui libère leur colère.