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Marguerite Yourcenar Et Orient

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n article intitulé ‘’L'Homme’’. En 1929, son père mourut à Lausanne. Parut alors le premier de ses ouvrages publié par une vraie maison d'édition :

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‘’Alexis ou le traité du vain combat’’

(1929)

Nouvelle

Dans une longue lettre adressée à Monique, son épouse qu'il quitte et qu’il prend à témoin, Alexis relate le «vain combat» de sa volonté, de sa tendresse conjugale, contre des désirs dont il découvre qu'ils ne le portent pas vers les femmes. Mettant ainsi fin au mensonge, il cherche à sortir d'une situation fausse qui est l'échec de son mariage et reprend sa liberté.

Commentaire

Comme tous les héros de Marguerite Yourcenar, Alexis s'interroge pour mieux comprendre le monde et mieux se comprendre lui-même. Sur l'inaptitude à aimer, sur le thème jusqu'alors interdit de l'amour homosexuel, ce petit texte cruel et pudique est une sorte d'Adolphe des années vingt qui affirme, dans la lignée de l'écrivain André Gide, la liberté des préférences sensuelles.

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Marguerite Yourcenar connut alors les années les plus intenses de sa vie de femme, non sans connaître des difficultés financières. Elle aimait, elle écrivait, elle vagabondait à travers l'Europe, qui se préparait au cataclysme sans en être toujours consciente. Yourcenar fut un peu moins inconsciente que beaucoup d'autres. En 1931, elle passa plusieurs mois en Grèce, travaillant avec Constantin Dimaras à une traduction des poèmes de Constantin Cavafy.

Elle publia :

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‘’La nouvelle Eurydice’’

(1931)

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‘’Pindare’’

(1931)

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‘’La Mort conduit l'attelage’’

(1934)

Recueil de trois nouvelles

Commentaire

Ce sont des esquisses d'après trois peintres.

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‘’Denier du rêve’’

(1934)

Roman de 200 pages

À Rome, au temps de Mussolini, le passage de main en main d'une pièce de dix lires fait découvrir successivement toute une série de personnages qui sont parfois proches les uns des autres, parfois liés par le hasard, mais tous enfermés dans leur propre rêve : le provincial qui oublie sa femme auprès d'une prostituée qui doit se faire soigner par un médecin fasciste dont la femme, Marcella Ardeati commet un attentat contre le dictateur qui a fait mourir en exil son amant, Carlo Stevo, dont la femme est la fille du coiffeur auquel la prostituée a laissé la fameuse pièce, etc..

Commentaire

Le roman, qui passe brusquement du drame à la comédie ou à la satire, est né de personnages que Marguerite Yourcenar a vus durant un séjour à Rome peu après l’assassinat de Matteoti. C'est un livre presque politique puisqu'il évoque, d’une façon mi-réaliste, mi-symbolique, un attentat antifasciste à Rome en 1933. Le fascisme parut grotesque à la romancière qui n’était pas dupe d’une prétendue unanimité. Son roman fut un des premiers romans français à regarder en face la creuse réalité cachée derrière la façade boursouflée du fascisme. Par ce denier, symbole du contact entre des êtres humains enfoncés dans leurs propres passions et leur intrinsèque solitude, passent le rêve, l'amour, l'événement important de l’existence des personnages. Marguerite Yourcenar a voulu montrer la vie populaire et les réactions populaires, mais aussi assimiler les personnages à des mythes : Marcella se rattache un peu à Phèdre, un peu à Némésis ; Massimo est naturellement Thanatos, l’ange de la mort et aussi l’Arlequin de la commedia dell’arte et des légendes du Moyen Âge,l’ivrogne Marinuzzi est Dionysos. L’Italie lui a imposé ce qu’elle appelle l’opéra, le baroque, cette espèce de chant dans le cri qui est particulièrement italien. Ce livre réaliste est sauvé du sordide par la musique de la langue. Mais on peut remarquer, au fil du texte, quelques mots ou expressions qui, curieusement, semblent être des anglicismes : face (14), bien fin (123), position pour situation, emploi (162), être à charge aux autres (166), il s'interrompt de penser (171).

En 1959, Marguerite Yourcenar en donna une deuxième version, où l’on retrouve « les mêmes faits décantés ou développés ».

Elle en aussi a tiré une pièce, ‘’Rendre à César’’.

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‘’Anna, soror...’’

(1935)

Nouvelle

Dans la Naples de la Contre-Réforme, entre Anna et Miguel s'embrase et se consume l'amour. Leur passion porte aussitôt les stigmates du péché et de l'enfer car ils sont frère et sœur., Pourtant, nul regret ne tourmente Miguel, et Anna éprouve jusqu'à sa mort un amour irrepentant, voire religieux pour son frère.

Commentaire

‘’Remous’’ fut le premier titre de cette nouvelle qui tend à rappeler l'étrange état de toute existence : celui où «tout flue comme l'eau qui coule, mais où les faits qui ont compté émergent à la surface et gagnent avec nous la mer». On y trouve l'obsession héraclitéenne du temps qui passe et sculpte les êtres. Surtout s’imposent le thème de l'inceste entre frère et soeur et la punition de cette transgression, de cette passion exceptionnelle, hors de toute morale et même inavouable, la notion sociale de l'interdit se doublant de la notion chrétienne de la faute.

Marguerite Yourcenar confia : «J'ai goûté pour la première fois avec ‘’Anna, Soror...’’ le suprême privilège du romancier, celui de se perdre tout entier dans ses personnages, ou de se laisser porter par eux.»

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Ces années furent surtout celles d’une passion impossible que Marguerite Yourcenar connut pour un homme qui ne l'aimait pas et qui, comme Alexis, préférait les hommes. Le fruit de cette crise passionnelle fut :

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‘’Feux’’

(1936)

Recueil de poèmes en prose

Commentaire

Ces proses lyriques sont reliées entre elles par une certaine notion de l'amour absolu. Au centre de chaque poème, se trouve un personnage, le plus souvent une femme sortie des mythologies ou d'un réel passé à la dimension mythique, et bouleversée par une passion dévorante : Antigone, Phèdre, Clytemnestre, ou Marie-Madeleine. Le livre mêle l'évocation de ces grands mythes à des aphorismes raciniens, torrides, nés d’une crise passionnelle, d’un amour scandaleux pour un homme tyrannique dont Marguerite refusait obstinément de parler... l’homme fou, celui du bel accident passager, aujourd’hui exorcisé, sacralisé et triste (Robert Lalonde, Un jardin entouré de murailles, 62, 76) et à la lamentation personnelle de l'autrice. Moins connu du public que les chefs-d'oeuvre de la maturité, ce cri de douleur, de désillusion, cet effort de lucidité qui passe par un cynisme auquel on ne se résout qu'à contrecoeur car on préfère tous, d'emblée, se livrer corps et âme, sans réserve à l'amour, fut plus tard renié par la Yourcenar mûre (J'espère que ce livre ne sera jamais lu.) qui condamnait ce type d'amour (L'amour est un châtiment), emporté, possessif, imbu de désir, sentiment peu honorable, habité de possessivité et d'amour de soi.

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En 1937, Marguerite Yourcenar se rendit à Londres et, le 23 février, rencontra Virginia Woolf dont elle traduisait ‘’The waves’’. On constate, dans le journal de l’Anglaise, qu’elle n'a pas mémorisé son nom : «Mlle Youniac (?) Non» ; mais elles se

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