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Poésie Le mariage de Roland

Commentaire de texte : Poésie Le mariage de Roland. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  5 Mars 2020  •  Commentaire de texte  •  2 551 Mots (11 Pages)  •  3 686 Vues

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Explication de texte, La Légende des siècles, Les Petites Épopées

Le poème Le mariage de Roland, offre à La Légende des siècles une nouvelle dimension de l’épique et réinvente le genre. En effet, Victor Hugo change de perspective pour apporter du renouveau à l’épique dans le poème. Victor Hugo est un poète appartenant au mouvement des romantiques. Il publie plusieurs recueils de poèmes dont Les Châtiments et La légende des siècles, Les Petites Épopées. Nous allons étudier un poème du premier recueil de La légende des siècles, Le mariage de Roland, qu’il écrit en 1846.  Le poème Le mariage de Roland, composé en alexandrins, fait partie du cycle héroïque chrétien, il pose trois grands axes de réflexion. Le premier axe est qu’il est un texte épique. En effet, Victor Hugo s’inspire du texte préexistant Girart de Vienne. Par ailleurs, Victor Hugo modifie le texte originel pour se concentrer sur le combat entre Roland et Olivier. Ce combat prend des dimensions surhumaines et cosmiques en faisant trembler la nature tout entière. Victor Hugo dresse aussi dans son poème Le mariage de Roland, une description contrastée. Notamment, les deux personnages qui sont à la fois anonymes « Deux masques » et semblables vus de l’extérieur. Victor Hugo ne révèle l’identité des deux combattants que dans le vers 22 du poème. Toutefois, Victor Hugo distingue les deux rivaux avec leurs armures. Enfin, le dernier axe de réflexion est la valeur symbolique que Victor Hugo cherche à donner à son poème. Le récit du poème Le mariage de Roland, se passe dans le Moyen Âge, mais un Moyen Âge revisité par Victor Hugo et influencé par les romantiques. Le mariage de Roland, est un titre que l’on peut contester à la suite de la lecture du poème. En effet, si le lecteur avec un titre comme celui-là s’attend au récit du mariage de Roland, il se rend compte que Victor Hugo choisit une tout autre approche pour le poème. Toutefois, Victor Hugo entretient avec ce poème les principes qui compose la chanson de geste et l’épopée, étant donné que le mariage arrive à la fin du récit en récompense du courage et de l’honneur de Roland. Il s’agira de voir comment Victor Hugo dans son poème Le mariage de Roland, clôt le récit et prône le collectif au détriment de l’individu. Le premier mouvement de cet extrait met en avant le dure combat que mènent Roland et Olivier. Le deuxième mouvement souligne une nouvelle dimension de la lutte des deux hommes. Enfin le dernier mouvement marque le dénouement heureux du combat.

Dans le premier vers de ce mouvement, nous pouvons remarquer que le poète utilise le passé composer « sont passés » pour signifier que le combat dure toujours. L’énumération qui vient ensuite, nous dépeint le paysage dans lequel évolue le combat. L’enjambement du vers 111 au vers 112, souligne le verbe « trembler » et accentue la dimension cosmique que prend la bataille des deux hommes. En effet, ce combat nous semble surhumain, puisque l’auteur nous affirme avec le complément circonstanciel de temps « quatre jours », que l’affrontement continu. Victor Hugo nous figure avec « fracas monstrueux », que le combat entre Olivier et Roland est difficile. Car les hommes étant de force équivalente, ils ne se lassent pourtant pas de se battre. La rime plate en fin des vers 111 et 112, permet de nous représenter l’environnement dans lequel évolue l’affrontement des deux hommes, avec la présence de « sauvage » et « rivage ». La présence de nombreuses virgules dans le vers 113, peut nous faire penser aux deux héros cherchant à reprendre leur souffle. En effet le rythme saccadé du vers et la répétition de l’adverbe « jamais », permet d’entrer un peu plus de ce récit de combat. La proposition « jamais fuyant » dans ce même vers, nous montre bien le caractère de ces deux héros, malgré plusieurs jours de lutte, ils ne se dérobent pas. C’est un des critères du héros dans l’épopée, que Victor Hugo cherche à transmettre à travers les valeurs citées tout au long tu texte. L’enjambement au vers suivant, nous figure que le combat se poursuit à l’épée, et plus précisément avec des « glaives ». La proposition « sautent les fossés », nous souligne que l’affrontement n’est pas statique, en effet, Olivier et Roland se déplacent sans cesse. Nous pouvons le constater avec l’enjambement sur le vers 115, où les deux protagonistes évoluent dans un terrain hostile avec la présence de « ronces ». Le mot « remuées », nous dévoile la dimension que prend le combat. Car les deux hommes ne font pas que se battre, ils détruisent aussi le décor à cause de leur combat. Nous avons une double comparaison dans le vers 116. En effet, Victor Hugo compare ces hommes à « deux tourbillons », mais la comparaison suivante celle des « deux nuées », donne une dimension plus grande au combat des deux hommes ; si toutefois ils ne sont que deux. La présence du mot « nuée », invite le lecteur à visualiser les deux hommes comme plus nombreux qu’ils ne le sont, comme on pourrait le voir sur un champ de bataille. Dans le vers 117, l’effet de gradation permet à Victor Hugo de souligner toute la violence du combat. En effet, « affreux », fait écho à « terreur », et « tumulte étincelant », nous renvoie aux deux armures que portent Roland et Olivier dans le début du poème.

Avec la rime plate des vers 117 et 118, Victor Hugo place Roland comme une figure lumineuse avec l’adjectif « étincelant ». Par ailleurs, nous pouvons supposer que ce combat à une dimension plus grande que les simples protagonistes du récit. D’une part nous avons la lumière, et de l’autre l’obscurité ou bien l’éternel combat du bien contre le mal. Au vers 118, l’adverbe « enfin », marque une rupture dans l’affrontement de Roland et Olivier. Cela nous démontre que le récit prend un nouveau tournant avec le déclin de Roland face à Olivier avec l’appui de la proposition « saisir au corps ». En effet, et pour la première fois du récit, Olivier prend le dessus sur Roland et leurs forces ne sont plus égales. Dans le vers suivant, le poète nous indique que Roland est à bout de forces. En effet, la présence du mot « sang », vient renforcer cette dimension de combat et de souffrance qu’endure Roland. La rime plate avec dans le vers suivant le mot « fleuve », qui fait écho au verbe « abreuver », nous laisse penser que Roland va perdre le combat. En relevant en amont dans le vers 120, l’action d’Olivier, celle de jeter l’épée de Roland, le voici à la merci de son adversaire. Et de nouveau en dessous de lui. La présence de la personnification de l’épée de Roland, « Durandal », nous renvoie aux épopées médiévales et à la tradition de nommer les armes des héros. En effet, Victor Hugo avec cette démarche, replace le récit du mariage de Roland dans le Moyen Âge, réinventé par les romantiques. Et donne ainsi la dimension héroïque à son récit. Pour conclure ce mouvement, Victor Hugo emploi différents procédés pour apporter une dimension épique à son poème et place Roland comme le héros héroïque de son récit.

        Le deuxième mouvement commence par l’introduction du discours d’Olivier, du vers 121 à 126. L’adverbe « maintenant », donne une nouvelle temporalité à l’action et ancre le combat dans le présent et l’immédiat. Avec l’enjambement du vers 121 au vers 122, Victor Hugo nous présente le comportement chevaleresque d’Olivier envers son rival. En effet, les deux hommes avec des actions comme celles-ci, prône le comportement de héros propre aux épopées. Victor Hugo introduit le nom « Sinnagog », et avec l’évocation de son « sabre », donne une nouvelle dimension à son poème, puisque le terme exact dans la chanson de geste était « Sinagos » pour désigner les sarrasins qui portaient des sabres. Le terme de « géant », permet la déformation de la temporalité du récit. La ville de « Vienne » est mentionnée dans le vers 123, Victor Hugo reprend ainsi la ville originelle du texte Girart de Vienne. 

Pour la seconde fois, « Durandal » est citée dans le vers 124. Elle prend ainsi une place de personnage dans le poème. Dans le vers 125, la présence de la figure paternelle d’Olivier renforce sa supériorité naissante vis-à-vis de Roland. En effet, Olivier mentionne son père et ses faits d’armes pour mettre en avant une certaine légitimité. L’intervention de Roland dans un discours de réponse à Olivier dans le vers 126 et 127, introduit une assonance en « it » avec les verbes « sourit » et « suffit ». Le discours de Roland fait ressortir son courage, puisqu’il refuse l’arme d’Olivier au profit d’un bâton. À la fin du vers 127, l’emploi du mot « chêne », créer une hyperbole qui fait écho au mot « bâton », et introduit du comique et la dimension surhumaine de Roland, capable de « déraciner un chêne ». Le quatrain que compose les vers 128 à 131, introduit la modification du combat entre les deux hommes. L’effet de gradation avec « bâton », puis « chêne » et « orme », peut nous faire penser aux personnages arthuriens, qui avaient comme attribut des massues et se comportaient comme des hommes sauvages. Cela nous renvoie au premier mouvement avec le mot « sauvage ». Le rejet qui intervient dans le vers 130, donne un effet de surprise à Olivier avec le verbe « attaquer ». En effet, Roland prend les devants et par la même occasion essaye de reprendre le dessus sur Olivier. Toute cette prolifération d’actions renvoie encore une fois à l’écriture des épopées, et rend le récit vivant. Dans le vers 131, Le refus de Roland démontre sa bravoure, Roland fait preuve de grandeur et de noblesse, ce qui renforce son statut de héros dans le poème. De nouveau, l’adverbe de temps « maintenant », signifie un changement dans leur façon de se battre. En effet, la proposition « plus d’épées en leurs mains », souligne que Roland et Olivier abandonne le statut de chevaliers, au profit d’un combat qui revient aux sources avec les arbres. Toujours dans le vers 132, la proposition « plus de casque à leurs têtes », nous dévoile non plus les hommes anonymes en armures du début du poème, mais maintenant bien deux hommes et leur force surhumaine. L’énumération du vers 133 et l’enjambement sur le vers 134, permet de donner un rythme saccadé aux vers, et ainsi récréer le récit du combat avec ses pauses et revirements. La proposition du vers 134, « À grand coups de troncs d’arbre », présente le déchainement de violence des deux hommes durant leur affrontement. Enfin la présence de la comparaison épique de Roland et Olivier à des « géants », permet à l’auteur une distorsion du temps, puisqu’il fait continuer les géants aux temps des chevaliers. Victor Hugo avec ce mouvement fait rentrer un peu plus son poème dans l’épique, avec la présence de « géants », figurant dans les récits épiques et le comportement exemplaire de ses héros.

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