DissertationsEnLigne.com - Dissertations gratuites, mémoires, discours et notes de recherche
Recherche

La Castration Dans « Sz » De Roland Barthes

Commentaires Composés : La Castration Dans « Sz » De Roland Barthes. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires
Page 1 sur 7

la différence infinie. Il est évident que Barthes tente d’approcher le texte scriptible en récrivant le texte lisible de Balzac. D’après les réflexions de Brian Gill sur S/Z de Barthes, on peut constater la présence de Balzac dans Sarrasine ainsi que la présence de Barthes dans S/Z :

Le texte paraît donc comme un lieu où l’auteur est condamné à se fixer, qu’il le veuille ou non (Balzac le voulait, Barthes résiste). Et le lecteur, pour peu qu’il lise bien, c’est-à-dire pour peu qu’il relise et récrive, est obligé, comme Barthes, de rejeter le corps de l’auteur et de le remplacer par le sien, par un anticorps. S/Z est une célébration exemplaire de ce processus. Barthes ramasse toutes les traces de la culture de Balzac dans Sarrasine, les empaquète proprement dans son code culturel, puis les fustige bien (ce sont des fatrasies, etc.) ; le corps de l’auteur est exhumé, violenté, abandonné. En même temps, la culture de Barthes essaime dans son texte, vient habiter les métaphores, les commentaires, le titre, la structuration même du livre: elle occupe tout le terrain, il n’y a de place pour rien d’autre. La lecture est bien agression, substitution (de sens et de corps), victoire sur l’Autre.

Il faut comprendre que Barthes devait ignorer les constructions de sens de Balzac qui limiteraient les sens de Sarrasine pour ouvrir une nouvelle voie qui permet d’apprécier la pluralité du texte. Dans ce processus de pluraliser le texte, Barthes voudrait démontrer « une galaxie de signifiants » au lieu d’une structure de signifiés. Toutefois, il est inévitable qu’en donnant cette libération du sens dans le texte de S/Z, Barthes retombe dans « le lieu où l’auteur est condamné à se fixer .» Alors tous les textes sont incomplètements pluriels, simplement polysémiques. Nous allons examiner ensemble les cinq codes par lesquels Barthes interprète le texte.

Premièrement, nous avons la voix de la Vérité, ou codes herméneutiques. Le code herméneutique est « un ensemble des unités qui ont pour fonction d'articuler une question, sa réponse, ou de formuler une énigme et d'amener son déchiffrement. » On appelle tous ces unités les herméneutèmes ou « les noyaux ». Dans le code herméneutique, Barthes note l'abondance de morphèmes dilatoires: le leurre, l'équivoque, la réponse partielle, la réponse suspendue et le blocage. Deuxièmement, il y a la voix de l'Empirie, ou le code proaïrétique; ce sont des séquences qui impliquent une raison des comportements humains. La séquence a un fondement empirique qui est la logique du déjà-fait ou du déjà-lu. L'apparence d'une logique des actions crée une illusion de continue. Troisièmement, c’est la voix de la Science ou codes culturels : ce sont les citations d’une science ou d’une sagesse. On les appelle aussi des codes de références puisqu’il permettent au discours de s’appuyer sur une autorité scientifique ou morale. Ensuite, c’est la voix de la Personne ou codes sémiques : C’est le réseau des connotations. La connotation est un outil pour laisser entrevoir le pluriel des textes puisque les sèmes disperse dans un texte comme un miroitement du sens. Lorsque des sèmes identiques traversent à plusieurs reprises le même Nom propre et semblent s'y fixer, il naît un personnage, un produit combinatoire comportant des traits congruent et contradictoires. Enfin, nous avons la voix du symbole, ou codes symboliques. C’est un espace de substitutions, de variations; autrement dit, des relations d’équivalence et d’homologie. Barthes montre que le champ symbolique est le lieu propre de la multivalence et de la réversibilité. Par example, le classement des personnages selon leur sexe est inefficace selon Barthes, il les reclasse à partir du champ symbolique de la castration. Ainsi, avec les cinqs codes, le texte est réorganisé au gré de sa imagination.

À propos du thème de la castration, Barthes remarque que la castration se formule comme une condition statique du désir pour quelque chose absente, alors il aura une présence et cette présence est bien concrète à force de la castration personnifiée. Comme Jean Reboul illustre dans son article «Sarrasine ou la castration personnifiée» :

Sarrasine, porteur d’un pénis mal assuré pour ne pas l’avoir reçu deux fois, ne peut que le remettre en question sitôt que confronté, dans le réel, à un homme amputé chirurgicalement du sien. Sarrasine est frustré de la castration symbolique et cette confrontation à la castration réelle ne peut que produire l’angoisse de la subir aussi.

Dans Sarrasine, la castration est d’autant plus vive et se précipite par la privation de contact sexuel. L’objet de son désir est vide. C’est le vide, le rien, le manque central du castrat qui fait châtré Sarrasine et abolit tous les sens. En plus, la castration est présentée dans l’analyse de Barthes comme une mystérieuse maladie. « La castration est paradoxalement sur-active : elle touche de son néant tout ce qu’elle rencontre : le manque est irradiant. » La transmission du virus de la castration s’origine de Zambinella et touche Sarrasine, Mme de Rochefide et le narrateur comme le vide pandémique du désir. D’après Bremond, Mme de Rochefide est contaminée par « mariage » avec le vieillard, par la contemplation de l’Adonis de Vien et par le récit. Les gens qui s’écartent devant Mme de Rochefide qui se fait une nouvelle victime de la castration par le contact avec le vieillard centenaire ont peur d’être infligés par ce même force contagion de la castration.

D'un point de vue critique, il est raisonable de voir la castration comme un moyen de réorganiser le corps de texte. Dans S/Z, Barthes démembre le texte de Balzac dans la mesure où il fait bouger les relations instable entre les différents systèmes de significations. Pour Barthes, il imagine un texte scriptible idéal et il le désir. Ce texte est comme un corps qui peut être récrit à l’infini une fois devient des signes purs. Cependant, en dépréciant l’idéologie de l’époque de Balzac, Barthes fait naître une nouvelle série des idées reçues, puisque l’idéologie est un lieu sans extérieur, il n’y a pas de lecture innocente. En plus, il est vrai que la métaphore ouvre le texte tuteur

...

Télécharger au format  txt (9.9 Kb)   pdf (95.5 Kb)   docx (8.8 Kb)  
Voir 6 pages de plus »
Uniquement disponible sur DissertationsEnLigne.com