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Rire

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au vestige d’anciens cultes païens. Le rire n’a donc pas sa place dans cette société ; celui qui l’utilise est envahi par le diable ; c’est le péché qui dérègle la création et le rire est l’outil du diable. Du coup le rire devient moqueur, méchant, laid et celui qui rit devient indécent, grotesque, agressif, méprisant… Ce type de rire désacralise le monde à l’inverse du rire divin. Mais comme la chair est faible, la religion tolérait tout de même dans les règles monastiques quelques moments de plaisanteries pour peu qu’elles soient innocentes. Le rire est, à cette époque, un instrument de subversion : la fête des fous (Victor Hugo dans Notre‐ Dame de Paris) qui se situe au Moyen Age, les fables (La Fontaine) les comédies (Molière) les parodies religieuses sont autant de moments où l’on se moque des grandes institutions et des pouvoirs en place. Ceci est admis comme soupape de sécurité. Mais Bossuet rappelle dans ses Sermons que « nous n’avons point sur terre, depuis le péché, de vrai sujet de nous réjouir » Néanmoins le pouvoir est conscient que le peuple doit se défouler et le rire populaire prend toute sa place, le peuple s’amuse des scènes grotesques et burlesques que propose la commedia dell’arte où un mari bat sa femme par exemple ; tous les personnages rossés ou fessés provoquent une véritable jubilation. Si la comédie est d’abord la cible de l’Eglise, ce sont bientôt les philosophes qui sont objet d’attaques : en effet Rabelais avec Pantagruel ou Descartes font l’éloge du rire et de sa place au sein

G. VALLEE – ESUP Saint‐Germain

LES TROIS GRANDES PERIODES DU RIRE DE LA MYTHOLOGIE A L’HISTOIRE CONTEMPORAINE

des émotions humaines ; l’Eglise dénonce « le rire philosophique » comme ayant un caractère sacrilège et rompant le lien social. En cela elle est sur la même ligne de pensée que les puritains. Bien qu’on trouve à l’époque de la Renaissance de nombreux tableaux, dont celui de Léonard de Vinci, la Joconde, représentant des personnages souriants, ne nous méprenons pas, à cette époque le sourire est considéré comme sublime, lié aux joies que procurera la Vie Eternelle alors que le rire est tourné en ridicule.

III. Le rire humain

Il apparait vers le XVIIIème siècle à l’occasion des interrogations liées à différentes prises de conscience. Les philosophes du siècle des Lumières reprennent le débat et le déplacent sur un autre terrain : au lieu de s’interroger sur la nature du rire ils se demandent comment le rendre vertueux. Ils le moralisent donc en le retournant : on se moque de ceux qui ne sont pas vertueux. Malgré tout, à cette époque, alors que les larmes sont toujours signe de vertu, le rire est terriblement ambivalent, car la beauté morale au sens antique du bel et du bon, rejette du côté de la laideur les convulsions du visage liées au rire ; l’âme sensible, au contraire chantée par Rousseau ne rit pas, elle sourit tout au plus et le plus souvent, pleure. On commence à rire de l’absolutisme sous Louis XVI, et de la religion ; la satire et la caricature apparaissent. A cette époque, la médecine s’intéresse au rire dans le cadre de recherches sur les maladies nerveuses et y trouve des vertus thérapeutiques. Le rire assouplirait les fibres et faciliterait ainsi le lien entre l’intellect et les sens, entrainant un équilibre vital. A la révolution française, il devient l’arme des royalistes lors des débats à l’Assemblée : ils manient les bons mots et mettent les rieurs de leur côté. Le recul des certitudes, la montée des grandes peurs, des angoisses s’accompagnent d’une montée du rire. Au fil du temps, les valeurs s’effondrent et le rire les remplace. Nietzsche, du reste va jusqu’à noter : « J’irais jusqu’à risquer un classement des philosophes

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