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Spleen - Baudelaire

Dissertation : Spleen - Baudelaire. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  16 Avril 2019  •  Dissertation  •  850 Mots (4 Pages)  •  2 405 Vues

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"Spleen" est un anglicisme pour un état de dépression et de mélancolie. Dans le monde de la poésie, Jules Laforgue et Charles Baudelaire ont chacun écrit un poème parlant de ce sujet. Leurs noms, respectivement, sont Litanies de mon cœur et Spleen. Dans cet essai, nous allons comparer ces deux poèmes afin de déterminer leurs ressemblances et leurs différences.

Dans les deux poèmes, le spleen est partout. Dans Litanies de mon cœur, Jules Laforgue interprète le spleen en 13 versions différentes, en utilisant tous ses sens. En effet, pour la vue, il écrit: " Mon cœur repu de tout est un vieux corbillard / Que traînent au néant des chevaux de brouillard (v. 1-2)", pour l'odorat: « Mon cœur est un gourmet blasé par l'espérance / Qui trouve tout hélas! plus fade qu'un lait rance » (v. 7-8), pour le goût: « Mon cœur est un ivrogne altéré bien que saoul / De ce vin noir qu'on nomme universel dégoût » (v. 13-14), pour toucher: « Mon cœur est un terreau tiède, gras, et fétide / Où poussent des fleurs d'or malsaines et splendides » (v. 15-16), et pour l'ouïe: « Mon cœur est un cercueil où j'ai couché mes morts... / Taisez-vous, airs jadis chantés, lointains accords » (v. 17-18). Dans toutes ces citations, l'auteur utilise une variété d'images se combinant avec beaucoup de chiffres de style. Par exemple, il y a la métaphore dans « chevaux de brouillard », la personnification dans « mon cœur est un ivrogne altéré », et la comparaison dans « un gourmet blasé par l'espérance qui est tout hélas! plus fade qu'un lait rance ». Cela prouve que le spleen absorbe l'être entier de différentes manières. Dans le poème Spleen, Baudelaire montre la présence obsédante de du spleen en décrivant à la fois les paysages intérieurs et extérieurs de son esprit. Par exemple pour la scène extérieure, l’auteur écrit: « quand le ciel est lourd et pèse comme un couvercle » (v. 1), « il nous verse un jour noir et triste que les nuits » (v. 4), « quand la terre est changée en un cachot humide » (v. 5), « Où l'Espérance, comme une chauve-souris / S'en va battre les murs de son fils aile timide » (v. 6 à 8), et « quand la pluie étalant ses immenses traînées / D'une grande prison imite les barreaux » (v. 9-10), tout en décrivant ce qui se passe dans son esprit, Baudelaire écrit: « Sur l’Esprit gémissant en long ennui » (v. 2), « et qu'un peuple muet d'influences araignées / vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux » (v. 11-12), et « Et de longs corbillards, sans tambours ni musique / Défilent lentement dans mon âme; l'Espoir » (v. 17-18). En combinant des paysages intérieurs et extérieurs, Baudelaire crée une peinture universelle sur sa tristesse, sa douleur et son angoisse. En résumé, Jules Laforgue et Charles Baudelaire nous montrent l'image du spleen qui est extrêmement accablante, hante tous les coins de leur âme.

Bien qu'ils parlent du même sujet, les deux poèmes ont des fins très différentes. Dans la première, intitulée Litanies de mon cœur, Jules Laforgue, après avoir énuméré différentes manières de représenter sa spleen, a choisi de terminer la narration par plusieurs questions. En effet, les deux derniers vers du poème sont: « Mon cœur.... Ah! pourquoi donc ai-je un cœur ? Ah! Pourquoi / Ma vie et l'Univers ? la Nature et la Loi ? » (v. 25-26). L'auteur s'interroge sur son existence, exprime ses remords envers le fait qu'il a un cœur, ce qui signifie qu'il a des sentiments qui le mènent à la douleur et à l'épuisement. Cela suggère son attitude insatisfaite et résistante, imputant tout sur l'Univers, la Nature et la loi, tout en exprimant son effort désespéré pour se sentir mieux. Au contraire, la fin de Spleen montre que l'auteur, Charles Baudelaire, se rend totalement sous le pouvoir de sa spleen. La scène de la mort est montrée dans le dernier paragraphe: « - Et de longs corbillards, sans tambours ni musique, / Défilent lentement dans mon âme ; l'Espoir, / Vaincu, pleure, et l'Angoisse atroce, despotique, / Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir (v. 17-20) ». Dans cette scène, « l'Espoir » et « l'Angoisse » sont personnifiés en deux combattants. Dans cette image finale, « l'Espoir » est celui qui est vaincu. L'auteur utilise la synecdoque du « mon crâne » sous-entendu, tué par « l'Angoisse ». Pour Baudelaire, le combat est terminé et il est perdu. Il n'y a donc aucun moyen de sortir de son état de spleen. En bref, les deux poèmes se terminent différemment, l'un en résistance et l'autre en résignation.

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