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Droit De Vote

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ce qui signifie que la France a accédé au suffrage universel en 1944 et non en 1848 comme le disent les livres d’histoire. Depuis 1945, date à laquelle elles ont voté pour la première fois, le vote des femmes a effectivement évolué. En étudiant l’évolution de ce vote, on peut repérer 3 périodes. Une première période, celle de l’apprentissage, jusqu’à la fin des années 60, où elles se familiarisent avec ce nouveau droit. Leur vote comporte alors durant toutes ces années deux caractéristiques par rapport à l’électorat masculin : l’abstention est plus forte, et leur vote est nettement plus orienté à droite. Ainsi, lors de l’élection présidentielle de 1965, 51% des hommes ont voté pour François Mitterrand au deuxième tour contre seulement 39% des femmes - soit un écart important de 12 points, vérifié lors de toutes les élections de la période. La deuxième période, celle du décollage, couvre la période des années 70. Les femmes se mettent à participer aux scrutins autant que les hommes, et l’écart observé sur le vote de gauche diminue pour passer, à la fin de la période, au-dessous de la barre des 10

Comment sont-elles parvenues à cette autonomie ?

L’explication de ce basculement réside dans l’évolution socioéconomique et culturelle de cette période. Trois facteurs entrent en jeu. Tout d’abord, leur entrée en nombre à l’Université. En 1950, sur 125 000 étudiants, il n’y avait que 44 000 femmes. En 1971, elles deviennent plus nombreuses que les hommes dans l’enseignement

supérieur. Or, l’intérêt pour la politique croît avec le niveau d’études. Leur investissement dans le champ politique électoral n’est donc pas étonnant. La deuxième raison, plus importante, tient à leur entrée massive et dans le monde du travail. Les femmes qui formaient 34,6% de la population active en 1954 , représentent aujourd’hui 46% de l’ensemble. Elles progressent aussi dans les couches socio économiques plus favorisées, c’est-à-dire les cadres supérieurs et les professions libérales, même si, par ailleurs, elles sont encore plus nombreuses que les hommes à être au chômage, à avoir des emplois typiques et précaires, et des bas salaires. L’enquête menée pour le CEVIPOF par TNS Sofres en 1978 à l’occasion des élections législatives a mis en évidence l’importance de ce facteur travail (1). Les femmes qui ont une activité professionnelle sont davantage politisées et engagées à gauche que celles qui, soit sont toujours restées au foyer, soit ont occupé une position intermédiaire : les ex-actives (ces femmes qui à un moment ou un autre de leur vie ont travaillé puis se sont arrêtées). Le rôle de ce facteur a depuis toujours été vérifié. Lors du 1er tour de la présidentielle de 1988, 47% des femmes travaillant à temps complet, 44% des femmes travaillant à temps partiel et 40% des ex-actives ont voté pour des candidats de gauche contre seulement 29% des femmes depuis toujours au foyer (enquête TNS Sofres/Cevipof). Lors des élections législatives de 1997, 40% des femmes actives et 30% des femmes depuis toujours au foyer ont voté pour des candidats de gauche (TNS Sofres). Le fait de se " rendre en entreprise " change les comportements, et développe des attitudes plus axées sur les questions politiques que celui d’être confiné au foyer. La baisse de la pratique religieuse constitue la troisième raison de cette évolution. En 1952, 52%

Page 2 des femmes étaient des pratiquantes régulières contre 29% des hommes (Ifop). Au début des années 1990, cet écart s’est considérablement réduit, principalement parce que le nombre de pratiquants n’a cessé de chuter. Or la pratique religieuse régulière est associée à un vote conservateur. Aujourd’hui dégagées de l’emprise de l’Eglise, les femmes n’ont plus de complexe à diversifier leurs votes, à gauche notamment. Ces trois facteurs - éducation, travail, désaffection à l’égard de la religion - vont dans le même sens. Le sens d’une plus forte politisation et d’un plus grand engagement à gauche. du chômage. En même temps, elles sont plus sensibles que les hommes aux questions de sécurité. Les femmes, dans leurs attitudes par rapport à la société, sont plus sécuritaires, plus pessimistes. D’une façon générale, elles ont peur de l’avenir. Elles sont sensibles aux questions des violences dans l’espace public, simplement parce qu’elles se sentent plus vulnérables d’un point de vue physique et que dans la société. Certains considèrent encore les femmes comme étant à la disposition des hommes. Il existe des chiffres objectifs : par exemple, l’enquête ENVEF sur les violences faites aux femmes montre que, chaque année en France, 48 000 femmes sont violées. Tout cela concourt à rendre les femmes plus sensibles aux questions de sécurité.

L’article 3 de la Constitution française affirme que « La loi favorise l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives ». La parité en politique est-elle respectée ?

Le bilan de la loi sur la parité est mitigé. En ce qui concerne les élections à la proportionnelle, notamment les élections locales (municipales, régionales), les partis n’ont pas eu le choix puisque si les listes n’étaient pas paritaires, et notamment alternées, elles n’étaient pas enregistrées. Aujourd’hui, dans les conseils municipaux et régionaux, il y a 47% de femmes. En revanche, cela n’a pas fonctionné pour les législatives. La loi sur la parité n’est pas une contrainte : elle est incitative et précise que si les partis ne présentent pas 50% de femmes, ils auront un manque à gagner financier. L’Assemblée Nationale ne comporte que 12,3% de femmes, l’un des chiffres les plus bas d’Europe. Aux dernières législatives, l’UMP a présenté moins de 20% de candidates et le PS en a présenté 36%. C’est donc un échec pour les législatives car les principaux partis préfèrent perdre sur leurs financements politiques plutôt que de présenter 50% de femmes. Cela signifie que pendant les cinq années de la législature, chaque année, l’UMP a eu un déficit d’un peu plus de 4 millions d’euros et le PS d’un peu plus d’un million d’euros. En 2007, la donne devrait être différente car le PS s’est engagé à présenter 50% de femmes aux élections législatives et l’UMP 30%. Pour autant, cela ne veut pas dire que nous aurons une même proportion d’élues car les femmes sont souvent candidates sur des circonscriptions difficilement gagnables.

Existe-t-il des spécificités du vote féminin ?

Parmi les jeunes, les femmes sont nettement plus nombreuses que les hommes à dire qu’elles votent à gauche. On observe que les femmes plus âgées sont moins enclines à voter pour la gauche que ne le sont les plus jeunes. Il y a là un effet générationnel important lié notamment au fait que dans cette partie âgée de la population féminine on a une partie de catholiques pratiquantes. Or nous connaissons les relations entre religion et politique. Cet aspect ne prédispose donc pas ces femmes à voter à gauche,

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