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Etre Catho

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nné avant la décision de lever l’excommunication de quelques évêques intégristes, on aurait évité beaucoup de difficultés et de polémiques. !

Vivre catholique, c’est donner la priorité au relèvement des hommes et des femmes écrasés par la misère, et dont nous devons briser la solitude. Enfin, pour agir, nous devons vivre et risquer des alliances avec des sociétés différentes, hors du monde chrétien. C’est ce que nous faisons au CCFD...

La rencontre de l’Eglise et du monde

Guy Aurenche : L’Eglise a un problème... On ne la perçoit pas comme une interlocutrice. Elle a pourtant une parole à dire sur des questions graves. Notre priorité, à nous chrétiens ? Ouvrir le monde à cette parole. Mais parlons net : si les médias ne comprennent pas ce que dit l’Eglise, ce n’est pas la faute des journalistes, mais de celui qui parle ! Lorsque le pape écrit dans sa récente encyclique « un humanisme sans Dieu est un humanisme inhumain », je comprends ce qu’il veut dire : il refuse de faire de l’Homme le début et la fin. Or le plus grand nombre ne peut entendre ces raccourcis dogmatiques. Trop souvent, nous chrétiens, nous utilisons une parole inaudible, sans vraiment chercher à toucher le cœur.

Mgr Barbarin : Attention à ne pas trop idéaliser... Il existe chez l’homme de fortes résistances, des blocs de refus, il n’a pas envie d’entendre certaines paroles. Jésus lui-même s’est heurté à cette surdité. Saint Paul a été écouté à Thessalonique, mais rejeté à Corinthe... Beaucoup s’en prennent à l’Eglise, lui adressent des reproches. Lorsque quelqu’un crie, c’est parce qu’il souffre, et nous devons l’écouter. Au mois de mars, lors de l’affaire des déclarations du pape sur le préservatif, une centaine de manifestants est venue crier devant la basilique de Fourvière, à l’heure de la messe : « Benoît XVI assassin, Barbarin complice ! ». Je les ai invité à boire l’apéritif à l’évêché. Une quinzaine sont venus, la discussion a duré une heure et demie. Ils ont dit ce qu’ils avaient sur le cœur. Et ensuite, direz-vous ? Ensuite, la foi est plus puissante que la souffrance.

Les jeunes prêtres

Guy Aurenche : J’avoue être effrayé par certains jeunes prêtres, qui s’enferment dans une fonction d’autorité, dans leur rôle de clercs !. Il regardent les laïcs comme des concurrents, des inférieurs. Ils refusent de voir en eux des co-responsables de la communauté. Parfois, le travail en commun devient même impossible. D’où cela vient-il ? De leur formation ? D’une difficulté à entrer en relation ? Peut-être de leur isolement. Je suis sidéré de la solitude dans laquelle ils vivent.

Mgr Barbarin : Il y a quarante ans, nous avons vécu exactement le contraire. On parlait alors des « nouveaux prêtres ». Ils portaient des pull-overs rouges, roulaient en moto et fumaient avec les jeunes au pied des immeubles des cités. Certains s’en scandalisaient. Aujourd’hui, de jeunes prêtres souhaitent remettre la soutane et le surplis. Est-ce si important ? Les générations se suivent et ne se ressemblent pas. Les plus anciens ont du mal à voir arriver des plus jeunes en rébellion contre ce qu’ils ont été... Sur le fond, il nous faut retrouver le sens du sacerdoce, sous peine de lendemains douloureux.

L’Eglise tient un discours très normatif sur les questions de morale et de bioéthique. Or il y a un décalage entre le discours et la vie...

Guy Aurenche : Il n’est pas anormal qu’existe un décalage entre le discours du magistère, et la manière dont je le reçois. La parole de l’Eglise a une vocation universelle. Mais la tonalité de la parole doit s’améliorer. Sur les divorcés remariés, par exemple, pourquoi ne pas dire : « ton appétit d’amour, je l’ai entendu, nous allons creuser ensemble, prendre des risques. » Laissons la porte ouverte, avec des mots d’encouragement, pas seulement d’interdiction. Ne poursuivons pas le diptyque permis/défendu.

Mgr Barbarin : Cessons de croire que tout débat est clos d’avance ! Mgr Pierre d’Ornellas, l’archevêque de Rennes, a beaucoup travaillé, avec son équipe, sur les questions de bioéthique. Il a écouté toutes les propositions contradictoires. La position de L’Eglise n’est pas d’un bloc. Reprenez les textes : elle dit oui aux transplantations d’organes. Elle se prononce contre le clonage reproductif, mais pas contre celui qui réplique des cellules. Je n’aime pas que l’on présente la pensée de l’Eglise comme une succession de slogans.

La

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