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La Vie Quotidienne Dans Sa Fonction Educative

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oi nous proposons chaque semaine à un enfant d’être le responsable du bonjour.

Le responsable du bonjour doit accomplir plusieurs petites tâches. La première est de compter jusqu’à trois pour lancer une petite chanson sur l’air de « Y’a d’la joie » qui démarre ce temps d’échange. Même si des enfants ne parlent pas, nous leur laissons tout de même la possibilité d’émettre de sons ou des vocalises.

Ensuite le responsable du bonjour se lève de sa chaise et doit aller serrer la main de tous les enfants puis de tous les adultes. Cette ébauche de socialisation est importante pour la prise de conscience de l’autre. Ces enfants étant malvoyants ou aveugles, nous favorisons le développement de l’approche tactile. Se serrer la main n’est pas un exercice évident pour les enfants du groupe, nous intervenons donc pour les aider dans leurs gestes. Après avoir serré toutes les mains, le responsable du bonjour peut se rassoir sur sa chaise.

Puis nous proposons au responsable du bonjour une corbeille avec différents objets. Ces objets sont en rapport avec les différents jours de la semaine. Les enfants ont bien repéré les différents objets. Par exemple si nous sommes un Jeudi, il s’agit d’un jeu en plastique. Une fois que l’enfant a pris le bon objet, il le passe à son voisin pour que l’objet passe dans toutes les mains. Lorsque l’objet arrive dans les mains d’un adulte, nous verbalisons en annonçant la date du jour et nous confirmons le choix de l’enfant en lui disant : « Tu as raison d’avoir pris le jeu du Jeudi ». Pour compléter ce passage de l’objet du jour, nous chantons la comptine du Petit Prince « Jeudi matin l’empereur, sa femme et le petit prince… ».

Le jour énoncé, nous annonçons le planning de la journée. Nous leur rappelons les activités et les prises en charge de chacun.

Après avoir bien écouté le programme de la journée, un enfant sort de la salle, accompagné d’un adulte, pour aller observer et/ou ressentir le temps qu’il fait à l’extérieur. Nous utilisons un cadran en bois où sont représentés en relief les phénomènes atmosphériques (pluie, soleil, vent, orage, neige et nuage). Pendant ce temps nous questionnons les autres enfants, restés dans la salle, sur leurs ressentis par rapport à la météo. L’enfant qui est à l’extérieur place l’aiguille sur le temps qui lui semble être bon et nous revenons dans la salle pour en informer le reste du groupe. L’horloge de la météo circule dans toutes les mains pour confirmer le ressenti de chacun.

Enfin pour clôturer le temps du bonjour, nous proposons à chaque enfant un moment d’échange où nous lui posons des questions sur son week-end, sa soirée, sa nuit… Nous utilisons des pictogrammes tactiles symbolisant « oui » et « non ». La personne qui se situe à côté de l’enfant sert d’intermédiaire, propose les pictogrammes et transmet la réponse du jeune. Même si parfois la réponse ne nous semble pas correspondre à la réalité nous n’intervenons pas car nous favorisons l’échange et la démarche de réponse plutôt que la vérité de la réponse. Après quelques questions, nous laissons à chaque jeune un moment où il a la possibilité de réagir et de s’exprimer sur ce qu’il veut.

2- La collation

La collation est un moment où l’équipe d’Alizé propose aux enfants de se restaurer avant le passage aux toilettes. Il suit le temps du bonjour. Pour partager ce moment, les enfants quittent la salle où nous nous sommes dit bonjour pour passer dans la salle d’à côté où des tables et des chaises sont disposés. Chacun s’assoie où il le souhaite. Ce moment débute vers 10h30 et se termine vers 11H.

Ces enfants ayant d’importantes difficultés pour communiquer et pour faire des demandes, la collation n’est pas seulement un moment de plaisir, il s’agit aussi d’un travail et d’un apprentissage. L’équipe d’Alizé a mis en place, en collaboration avec une orthophoniste, un plateau aimanté sur lequel sont disposés plusieurs pictogrammes tactiles en relief représentant un gâteau, de l’eau, du sirop, un bonbon, jouer et les toilettes.

Nous mettons sur une desserte tous les éléments de la collation et non au milieu de la table car sinon certains enfants ont tendance à montrer du doigt ce qu’ils veulent plutôt que d’utiliser les pictogrammes. Les jeunes passent leurs mains sur les pictogrammes, parfois certains les mettent sur le rebord de leurs lèvres pour découvrir de quel pictogramme il s’agit. Les enfants prennent un par un le pictogramme traduisant ce qu’il leur fait envie. Ils nous transmettent le pictogramme et en échange nous leur donnons ce qu’ils nous ont demandé. Les enfants ont vite intégré le système et en général ils prennent tous sans hésitation le pictogramme du gâteau.

Les pictogrammes sont des outils nécessaires au vue du handicap de ces enfants. Il permet de compenser ce déficit dans leur communication et cela nous permet de répondre plus rapidement à leurs demandes.

Parfois certains enfants prononcent clairement ce qu’ils désirent, nous prenons donc en compte leur demande verbale mais nous confirmons grâce aux pictogrammes ce qu’ils viennent de demander. Si la demande de l’enfant n’est pas très claire, nous utilisons les pictogrammes du « oui » et du « non » pour essayer de rendre plus compréhensible sa demande.

3- Les finalités éducatives au sein de ce groupe

« La première caractéristique de la vie quotidienne est le temps : continu, linéaire, permanent. C’est un facteur essentiel de la prise en charge des résidents. […] Des ruptures dans la prise en charge entraineraient chez eux un surcroit d’insécurité contraire à tout projet éducatif ou thérapeutique. » « La vie quotidienne se découle également dans un espace, celui du connu (les locaux du groupe de vie) […] C’est toute la symbolique de la « maison » qui se joue ici, avec ce que cette notion implique en termes de sécurité et de protection » Ces deux citations montrent l’importance d’un cadre rassurant dans une institution. Au sein du groupe Alizé, les locaux ont été aménagés de telle sorte à ce que les enfants aient le moins de difficultés possible pour se déplacer et s’orienter dans la pièce. L’espace est structuré de manière à ce qu’aucun objet ne se trouve à un emplacement gênant et dangereux pour les enfants. En ce qui concerne le repère temporel, l’équipe a mis en place un planning hebdomadaire structuré et adapté aux handicaps de ces enfants. D’une semaine sur l’autre les enfants savent ce qu’ils vont faire et chaque matin nous leur rappelons les activités journalières.

Cependant dans cet emploi du temps bien organisé, il se peut qu’il y ait des imprévus tels que des prises en charges annulées, des activités ponctuelles (fête de Noël, Mardi-Gras…), des sorties improvisées… « Ce qui nous parle, me semble-t-il, c’est toujours l’évènement, l’insolite, l’extraordinaire. Les trains ne se mettent à exister que lorsqu’ils déraillent, et plus il y a de voyageurs morts, plus les trains existent. Il faut qu’il y ait derrière l’évènement un scandale, une fissure, un danger, comme si la vie ne devait se révéler qu’à travers le spectaculaire. Ce qui se passe vraiment, ce que nous vivons, le reste, tout le reste, où est-il ? […]Ce qui se passe chaque jour et qui revient chaque jour, le banal, l’évident, le commun, l’ordinaire, l’infra-ordinaire, le bruit de fond, l’habituel, comment en rendre compte, comment l’interroger, comment l’écrire ? » Chaque jour se ressemble : même personne, même activité… Pourtant aucun jour ne se passe exactement pareil. De nombreux éléments interviennent dans le déroulement de chaque jour. L’humeur et l’état d’esprit des professionnels et des enfants, des phénomènes extérieurs tels que le climat peuvent influer sur ce quotidien. J’ai pu remarquer de certains jours de grands vents, l’ambiance et l’atmosphère électrique du groupe, il faut donc adapter notre prise en charge en étant plus contenant et rassurant que d’autres jours. L’état physique (enrhumé) et psychologique (énervement) des enfants est un facteur décisif dans l’approche du quotidien car si l’enfant n’est pas disponible à l’activité nous le sollicitons un peu moins que d’habitude pour qu’il puisse récupérer et être d’avantage disponible pour l’activité suivante. Pour exemple, en début d’année, un enfant du groupe avait du mal à rester assis sur sa chaise car il semblait être lassé d’être assis et cela se traduisait généralement par des cris et des coups. L’équipe lui a donc proposé de s’isoler quelques instants dans la pièce d’à côté pour se calmer et revenir apaisé. Depuis nous avons pu constater une amélioration dans son attitude et sa capacité d’attente durant le temps du bonjour. Désormais, il arrive qu’occasionnellement (surtout lors des jours de grands vents ou si son état général est fébrile) que nous lui proposons de s’isoler.

« Le problème quand tout tourne comme une mécanique bien huilée, c’est qu’il y a deux risques majeurs. Que ça tourne en rond ou que ça tourne au vinaigre. Si ça tourne en rond, les gens s’épuisent, ils s’usent. Les personnes prises en charge et les accompagnants, s’ennuient. La routine s’installe. On accomplit les tâches quotidiennes comme un robot. » L’équipe d’Alizé fonctionne de manière intéressante car elle est constituée de professionnels qui interviennent de manière

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