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Lid design

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rf, elle découvrit qu’elle avait le talent de sentir les nouvelles tendances et un don exceptionnel pour prévoir ce que les consommateurs allaient acheter quelques années plus tard.

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DE PARIS À NEW YORK

En 1975, Li Edelkoort s’établit à Paris comme consultante indépendante. La prévision des tendances était depuis longtemps une donnée essentielle à l’industrie de la mode et apportait un contenu raisonné aux collections. Car on ne peut créer sans prévoir. Edelkoort s’entoura de plusieurs visionnaires dans ce domaine. Dans les années 1980, elle dynamisa son réseau avec la création de Trend Union, un bureau de coopération entre organisations qui, comme elle, anticipaient les tendances et élaboraient des bases de réflexion pour les bureaux de style. Le bureau fournit des conseils stratégiques et individualisés, publia des magazines et des recueils consacrés aux tendances futures, et lança des projets sans but lucratif visant à soutenir de jeunes créateurs et stylistes dans les pays en voie de développement. Li Edelkoort e¤ectua un parcours professionnel époustouflant. Elle se distingua par ses idées d’une grande richesse, ses qualités exceptionnelles de communicante et ses talents hors pair de manager. Elle créa avec beaucoup d’entregent de nouvelles entités. En 1991, elle fonda à Paris le Studio Edelkoort, centre de réflexion créatif axé sur la prospective. Le studio fournit des services sur mesure, répondant à la demande et aux besoins spécifiques des clients. Les collaborateurs du studio réussirent parfaitement à traiter les paramètres liés à chaque problème présenté et à élaborer une réponse cohérente et durable, basée sur le respect mutuel et la confiance, le holisme, l’audace et l’exclusivité. Le studio s’entoura d’une remarquable équipe de créateurs graphiques, d’artistes, de stylistes et de conseillers. En 1999, ce fut le tour de New York. Edelkoort y établit avec Emmanuelle Linnard le bureau Edelkoort Inc., pour satisfaire les besoins de la clientèle américaine. Outre le travail qu’elle e¤ectua pour ses entreprises satellites, Lidewij Edelkoort mena sa propre activité à partir d’Edelkoort Etc. Dans le cadre de cette société, elle organisa des sessions de remueméninges avec des entreprises, des spécialistes et des associations sans but lucratif, donna des conférences sur les styles de vie et les tendances et anima des ateliers. Elle prédit l’avenir de l’automobile pour le compte de Nissan dans les années 1990 et accompagna la production d’une petite voiture ludique amenée à devenir la Volkswagen du siècle à venir. Elle désigna la dinkytoy comme l’auto du futur, une petite voiture amusante qui se gare facilement. Ce fut, à sa grande fierté, la Nissan Micra. Li Edelkoort travaille maintenant sur la deuxième génération. Dans les années 1990, Lidewij Edelkoort marqua un intérêt croissant pour les aspects culturels et sociaux du design. En voyant de plus en plus de stylisme dans les pays d’Afrique, d’Asie et d’Europe de l’Est, elle acquit la conviction que ces modes d’expression allaient devenir une force déterminante dans le développement culturel du monde. Aussi créa-t-elle en 1993 Heartwear, une organisation sans but lucratif, au nom évocateur, engagée dans le développement durable des savoir-faire artisanaux. Heartwear a pour vocation d’aider les artisans sur le plan des connaissances de manière à ce qu’ils puissent commercialiser leurs produits sans compromettre l’originalité du produit, leur façon de travailler, leurs connaissances et la culture dans laquelle le travail est e¤ectué. Li Edelkoort reçut en 1995 le Lifetime Achievement Award (prix récompensant l’œuvre de toute une vie) de l’ONG Aid for Artisans pour son engagement en faveur du design comme expression d’un monde alternatif dans lequel l’économie est déterminée par le mélange de l’industrie mondiale et de l’artisanat local.

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LA «DESIGN ACADEMY» : UNE ÉNERGIE POSITIVE

En 1999, Lidewij Edelkoort accepta la proposition de Jan Lucassen, alors directeur de la Design Academy d’Eindhoven, qui lui avait demandé de lui succéder. Elle considéra l’académie comme un projet cohérent avec ses autres activités. Chaque mois, elle passa une semaine à Eindhoven pour s’occuper de l’école. La Design Academy, déjà très réputée dans les années 1990 pour son cursus et une manifestation organisée chaque année à la Bourse de Berlage à Amsterdam, prit son essor grâce à l’action promotionnelle de Li Edelkoort. Il y a environ trois ans, l’académie reçut le surnom de School of Cool. Selon le Time Magazine, cet établissement parlait aux jeunes en raison des designers qui en étaient issus comme Hella Jongerius, Job Smeets, Jurgen Bey et Piet Hein Eek, qui mêlaient l’artisanat à la production industrielle. Ce fut un cercle vertueux d’énergie positive: des stylistes connus sortirent de l’académie et la firent connaître à leur tour. Avec l’arrivée de nombreux talents, la qualité des élèves ne cessa de s’élever. Il fallut «seulement» maintenir l’alimentation de ce flux d’énergie. Lidewij Edelkoort fournit l’impulsion à l’académie en la présentant tous azimuts. À Milan, au grand rendez-vous annuel du Salon international du meuble, l’école eut beaucoup de succès, et il en fut de même à New York où d’anciens élèves comme Hella Jongerius et Piet Hein Eek furent considérés comme les meilleurs designers du monde. Cette popularité s’accrut à l’occasion de la rénovation du Museum of Modern Art de New York en 1995 dont la cafétéria fut entièrement réaménagée par des créateurs néerlandais. Le Dutch Design et avec lui la Design Academy avaient définitivement pris leur essor. Lidewij Edelkoort donna, mais emprunta aussi, à l’académie. Son engagement social et sa vision de la signification émotionnelle de l’art et du design se renforcèrent grâce à son travail à la Design Academy. Quand elle était présente à l’école, elle ne s’occupait pas seulement des questions d’enseignement et de tous les problèmes de communication et d’organisation connexes, mais prenait aussi le temps de discuter avec les élèves de leur travail. Ces entretiens la stimulaient. Elle appréciait les idées, les émotions et la volonté qu’elle rencontrait lorsqu’il s’agissait de réaliser quelque chose de spécifique et de bien. Et à chaque fois elle découvrait des liens entre ce qu’elle voyait et entendait à Eindhoven et ce qu’elle avait observé à New York, New Delhi ou ailleurs. Tout cela constituait les maillons ténus d’une chaîne qu’elle avait quotidiennement en tête. Lorsque Xinjian Lu, un étudiant chinois en master, lui demanda ce qu’elle pensait du design chinois par rapport à celui du Japon, Li Edelkoort réfléchit et répondit qu’il n’existait plus vraiment de langage visuel en Chine, car les Chinois s’appliquaient avec rigueur à abandonner leur propre design pour celui des Occidentaux, alors que le Japon conservait son sublime langage visuel. Au lieu de se prononcer en faveur d’un langage visuel international, Lidewij Edelkoort préfère l’expression locale. Les formes locales sont autant d’éléments de construction qui contribuent individuellement à l’élaboration du design international. En 2006, Li Edelkoort conseilla à la municipalité d’Eindhoven, lors d’une discussion sur la «ville créative», de ne pas aller chercher trop loin et de se contenter de ce en quoi la ville excellait, à savoir le design. Elle fédéra ainsi l’administration communale, le groupe international d’électronique Philips, l’Université technique d’Eindhoven et la Design Academy autour de la création du Designhuis (Design Centre), financé par la commune et aménagé en centre d’informations et de connaissances sur le design. Cet établissement fut inauguré avec une exposition du studio Job, des objets design artistiques de Job Smeets et de Nynke Tinnagel, tous deux anciens élèves ayant obtenu leur diplôme à l’époque où Jan Lucassen dirigeait

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l’académie. La Dutch Design Week, organisée chaque année à Eindhoven, est l’occasion d’exposer dans 50 lieux di¤érents des créations et des théories conceptuelles. Lidewij Edelkoort est aussi connue dans le monde entier grâce à des ouvrages et des publications périodiques comme View on Colour et Bloom, un magazine de tendances florales et végétales. En 2002, elle fut désignée par le Time Magazine comme l’une des 25 figures les plus influentes du milieu de la mode, aussi pour son indépendance d’esprit: «L’époque où l’on faisait appel à l’industrie est révolue. J’agis avec la plus grande probité possible et ne dis pas toujours aux

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