Niki De St Phalle

e RESTANY, Daniel SPOERRI, Jean TINGUELY, Jacques DE LA VILLEGLE auxquels s’ajoutent César, Mimmo ROTELLA puis Niki de St PHALLE et Gérard DESCHAMPS en 1961. Ces artistes affirment s’être réunis sur la base de la frise de conscience de leur « singularité collective ». Une méthode d’approche directe du réel, un recyclage poétique du réel urbain, industriel, publicitaire. Le terme de Nouveau Réalisme a été forgé par Pierre RESTANY. C’est aussi à Pierre RESTANY que l’on doit d’avoir défendu le Nouveau Réalisme sur la scène internationale face à l’émergence d’un art américain, le Pop Art, soutenu économiquement par un réseau de galéristes et collectionneurs.

Pierre Restany théoricien du Pop Art Français a écrit le manifeste du Nouveau Réalisme. Restany par cette théorie permet l’utilisation d’objets réels en inclusion dans les œuvres comme par exemple : les tableaux pièges de Daniel SPOERRI, les compressions de César, les récupérations chez Niki de St PHALLE, les affiches déchirées de ROTELA, la VILLEGLE, HAINS et DUFRÊNE. On peut citer aussi ARMAN et ses inclusions, ou objets détruits : pianos, violons ; Yves Klein, et ses éponges bleues du bleu Klein IKB3( couleur déposée) et son papier brûlé ; VILLEGLE lui déchire des affiches des murs ou les décolle, puis les recompose sur tableaux. L’artiste Pop Art Américain, le plus proche du nouveau réalisme français est Robert RANSHENBERG. Tous ces artistes intègrent à leurs œuvres des éléments de leur univers quotidien : palissades, barils, objets en plastique, détritus, voitures ou sigles de la circulation.

III. L’œuvre de Niki de Saint Phalle

Titre : La Mariée

Fiche descriptive :

Dimensions : 2,22m x 2m x 1m

Date : 1963

Matériaux : Grillages, plâtre, dentelles, jouets peints. Les jouets sont là pour rappeler l’enfance.

Lieu de conservation : Musée d’art moderne, collection permanente du Centre George Pompidou à Paris.

Description de l’œuvre :

On peut observer que la mariée a un corps disproportionné, la tête est trop petite par rapport aux épaules trop larges. La silhouette est penchée en avant, elle semble ployer, sans doute pour dire qu’elle n’est pas prête à assumer ce mariage, une responsabilité trop lourde pour elle.

Elle a un trou à la poitrine fait par la carabine de Niki de St Phalle.

Les jouets qui composent le buste symbolisent l’enfance que cette jeune femme vient à peine de quitter ou qu’elle ne parvient pas à quitter. La mariée porte d’autres jouets, des poupées, poupons et fleurs en guise de gros bouquet de mariée.

L’aspect d’ensemble est monolithique, la jupe de la robe est ample, elle fait une large assise au sol donnant un caractère massif à la mariée. Le blanc monochrome renforce cet aspect.

Cette création fut produite à la suite d’un mariage qui a échoué. Cette mariée explique le fait que Niki ne veut pas être enfermée dans le rôle d’épouse et de mère au foyer. Sur cette robe, on peut voir un enchevêtrement de bras et de jambes de poupées. Niki de St Phalle a voulu expliquer que l’enfant est porté par la mariée. Elle montre par là la vie et la mort. On peut également dire que les bébés sont mis dans un cercueil qui est la robe(les jouets, poupées). Sur cette œuvre, Niki a dit un jour en 1965 : « Cette mariée représente encore quelque chose qui la dépasse. La mariée est une espèce de déguisement, évidemment c’est une faillite totale de l’individualité, due à la carence masculine d’exercer les vraies responsabilités et je pense que nous allons arriver à un nouvel état social le matriarcat ».

Elle s’inscrit dans le Nouveau Réalisme (Pop Art Français).

On peut rapprocher cette œuvre de la « mariée sous l’arbre » 1963/1964 conservée au Mamac (Musée d’art Moderne) de Nice. Cette œuvre est composée d’objets divers, d’étoffe sur construction en fil de fer ; ses dimensions sont de 228 x 200 x 240 cm.

[pic]

La mariée sous l’arbre donation de l’artiste au Mamac de Nice

Description de l’œuvre :

La mariée filiforme est allongée sous un arbre porteur de jouets, poupées, poupons, fleurs ; elle est mise en scène bras et jambes étendus, le buste appuyé à l’arbre. Son corps repose sur un drap blanc, une bouteille et un verre sont placées à la droite de sa main. La scène donne une impression de pique nique. Ici seule la mariée est monochrome en blanc. L’arbre porteur de jouets apparait comme un totem, il est noir, tortueux, fleuri des couleurs vives des jouets. La mariée est assoupie, abandonnée à ses rêves sous l’arbre.

La récurrence du thème de la mariée ainsi que celui des « nanas » montre l’implication de Niki de St Phalle dans une vision féministe de la société. Les années 60 étant celles de la libération de la femme dans une société toujours marquée par les anciens codes de la domination masculine. (Pilule contraceptive, liberté du corps …)Niki de St Phalle se heurte à l’ancien monde dans lequel elle ne veut pas retourner. Elle montre la volonté de s’affranchir de la domination masculine.

IV. Les Nanas

Les premières Nanas apparaissent