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Courage, De Paul Eluard

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e l’Occupation allemande sur la ville de Paris, et appelle les Français à la révolte. Il s’agira de voir en quoi le poème peut devenir une arme pour délivrer la France occupée.

Nous verrons dans une première partie la description de la ville, oscillant entre peinture misérable et éloge vibrant ; puis, dans une deuxième partie, l’appel du poète à la Résistance ; enfin, dans une troisième partie, la difficulté de concilier engagement politique et œuvre poétique.

I La description de la ville

A/ Le froid, la faim : valeur programmatique du premier vers

Le froid : relever toutes les expressions dénotant le froid qui touche Paris, et au sens large, le dénuement, la pauvreté, la fragilité. Le terme froid du v1 constitue un « hyperthème » à partir duquel va s’ébaucher tout le réseau lexical renvoyant au froid dans le texte (même chose pour « faim »)

La faim : Paris est également une ville qui a faim : cf. les marrons, la maigreur, les travailleurs affamés…

Une ville de misère : le poète dresse un tableau apocalyptique de la ville de Paris, tel Agrippa d’Aubigné dans les Tragiques. Voir le caractère pathétique de ce texte, qui doit susciter l’émotion du lecteur, saisi de pitié devant le caractère misérable de l’existence parisienne

B/ L’allégorie de la ville : la personnification

L ’absence de description topographique : seul le nom de Paris scande le texte, on ne trouve de fait aucun lieu référant à un lieu réel de Paris. Rien ne permet dans le texte de montrer que l’on est à Paris, si ce n’était le nom de la ville. Voir en fin de compte, que très peu d’éléments renvoyant à un espace urbain apparaissent dans le texte.

La Ville comme Être vivant : c’est que la ville subit une personnification, et advient au statut de « personnage » dans le poème. Montrer dans le texte tous les éléments humains qui viennent caractériser la ille : elle semble souffrir comme une personne…

La répétition du nom comme voie d’accession à l’existence : relever toutes les occurrences du nom « Paris » (11) et montrer en quoi ils structurent le poème à travers la double figure de l’anaphore et de l’épiphore

C/ « Paris ma belle ville »

Horizontalité et verticalité : une ville pluridimensionnelle : la ville s’étend sur l’horizon et également en hauteur : voir les références à l’air pur, aux gens qui dorment « debout » dans le métro, à l’appel de l’étoile

La ville « ingénue et savante » : cette description de Paris tend également à la poésie encomiastique, telle qu’elle était pratiquée au XVI/XVII°s : le poète fait un éloge de Paris et en exprime les plus belles qualités. Le poème laudatif en dresse une image magnifiée : « Tu es vivant d’une vie sans égale », « Tout ce qui est humain se révèle en tes yeux »…

Le ballet des pronoms personnels : la seule occurrence du pronom personnel singulier de première personne est dans le court vers « Paris ma belle ville » ; l’on relève sinon surtout un réseau de pronoms personnels structurés par le mariage des pronoms personnels pluriels de première personne et de seconde personne singulier. Montrer en quoi ces réseaux personnels structurent le poème, et créent une sorte de proximité, voire d’assimilation entre la Ville et les Frères qui la composent et son appelés à la défendre. Ils participent de cet appel du poète à la Résistance.

II L’appel du poète à la Résistance

A/ La ville comme foyer et être de résistance

Les éléments guerriers : l’aiguille, l’épée. La ville devient un élément de guerre. Voir l’image du feu qui la caractérise. L’aiguille est une image de sa finesse de pénétration, de son intelligence ; l’épée de sa force pure, de son courage.

Microcosme et macrocosme : Paris et l’Univers : réseau métaphorique de l’« étoile ». Paris est à l’image de l’univers (voir I, C, a). Elle conjugue les éléments (air, feu) et se fait symbole de la Résistance au sens universel

Paris comme métonymie du peuple parisien : voir comment l’on pourrait remplacer les onze occurrences de Paris par le peuple parisien, et que Paris constitue une métonymie du peuple parisien dans son ensemble, du peuple des opprimés subissant le joug de l’occupant nazi

B/ L’espoir

L’humanité conservée : l’humanité au sens fort qu’il pourra avoir chez Malraux ou Sartre constitue pour Paris sa ressource la plus importante. On retrouve la même idée dans la littérature concentrationnaire : Paris est encore humaine, et a pour elle la force de la Justice et de la Liberté

La Ville lumière : les annotations de la lumière, tout comme de l’espoir, sont présentes dans le texte, et la lumière symbolise la délivrance qui va advenir. Elle constitue une indication du soulèvement à motiver, un point de mire vers lequel tous les espoirs doivent être tendus : « Notre lumière nous revient » est une indication du processus à venir

Le titre du poème : cet espoir sous-tendu et motivé par le poème est résumé dans son titre bref mais révélateur « Courage ». Comme « Liberté », poème célèbre de Paul Eluard, le poème « Courage » est constitué dans son titre par un seul substantif, concentrant la teneur du poème et du combat à mener. Le titre est une indication programmatique du sentiment qu’il doit susciter chez le spectateur, et sa formulation brève un coup de tonnerre dans la censure nazie.

C/ L’esquisse d’un renouveau

Les Frères ou l’unité restaurée contre « Ces esclaves nos ennemis » : le poète dresse dans son combat pour la Résistance une opposition tranchée dans le dernier mouvement du poète entre ce qu’il appelle « Frères » et qui se caractérise par le pronom personnel pluriel de première personne, et « Ces esclaves nos ennemis » ; voir de quelle façon s’organise la figure de l’opposition à travers la structure du poème

L’isotopie de la Renaissance : le matin, le renouveau, le réveil. De multiples termes semble augurer d’un renouveau prochain, renouveau pour lequel le poème constitue le prélude. Paris donne l’image d’une ville endormie, meurtrie et blessée, qui doit rassembler ses forces et se soulever, se « réveiller » contre l’envahisseur

La poésie engagée : ce poème de Paul Eluard est donc ce que l’on appelle un « poème engagé ». Il dresse un tableau alarmiste et poignant d’une situation historique, et en appelle au soulèvement, à la résistance, utilisant la poésie comme truchement d’un discours politique. Comment concilier le propre de la poésie, qui est d’être détachée de tout rapport direct avec la réalité (la poésie créant son propre monde), et l’appel politique fondamentalement lié à une situation historiquement donnée ?

III Engagement politique et œuvre poétique : la poésie engagée

A/ Le vers, Paris : liberté

Le vers libre : on étudiera la caractéristique formelle la plus importante de ce poème qui est le vers libre (Un poème en vers libres est un poème qui ne présente aucune structure périodique régulière : ni vers mesurés, ni rimes, ni strophes. Cependant, il conserve certaines caractéristiques du vers : au minimum, la présence d’alinéas d’une longueur inférieure à la phrase. D’autres caractéristiques rappelant la poésie régulière peuvent apparaître : la présence de majuscules en début de ligne, une mise en page laissant respirer les blancs, des séquences de vers de dimensions variables séparées par un saut de ligne, des longueurs métriques variables mais repérables, des effets d’enjambement, des échos sonores, etc.)

La ville libre : la ville est également un espace de liberté : l’air pure, la nudité, l’ingénuité, « Tu vas te libérer Paris (…) / Tu vas te libérer de la fatigue et de la boue ». Etablir un rapport avec le poème « Liberté » (« Liberté, j’écris ton nom »)

Le reflet spéculaire entre Paris et le poème : l’utilisation du vers libre n’est donc pas innocente, et participe d’un choix lié à l’engagement poétique. Le vers libre est donc une image poétique de la ville libre, le poète faisant advenir dans son poème non plus Paris, capitale de la France, mais la Ville Libre par excellence, Ville qu’il nomme Paris

B/ De l’Occupation allemande des années 1940 à l’appel pour la Liberté

L’absence de références contextuelles : en effet, comme on l’a vu, rien ne permet de déterminer que le poète évoque réellement Paris. Qui plus est, rien ne permet de déterminer que le poète évoque la Seconde Guerre mondiale. Aucune référence au contexte historique n’est en effet présente dans le texte ; la seule annotation qui pourrait avoir une valeur

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