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Crise Financière

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ue par rapport au transfert des risques qu’elles suscitent. En effet, une crise systémique éclate suite à la conjonction de plusieurs types de risques ; risque de contrepartie, de solvabilité, de liquidité, de marché, de change et risque interbancaire. De même, une crise systémique engendre un phénomène de transfert de risques, entre acteurs, entre compartiments et entre systèmes. Ce transfert de risque est devenu inévitable dans

Dans cette perspective, les crises systémiques qu’a connu le monde au cours des deux dernières décennies sont révélatrices. Il est possible de citer à cet égard, la crise du Mexique de 1994, la crise asiatique de 1997, de l’Argentine de l’année 2000 et enfin la crise qui a éclaté aux Etats Unis d’Amérique en 2007.

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un environnement caractérisé par la sophistication des produits financiers et par l’intégration des systèmes financiers à l’échelle planétaire. Néanmoins, il serait illusoire de négliger le rôle que peuvent jouer les banques et autres intermédiaires dans l’éclatement d’une crise systémique. Le cas de la crise actuelle s’inscrit dans cette double logique. La prise excessive de risque de la part des banques et intermédiaires financiers américains, le développement de produits sophistiqués et l’opacité informationnelle sur la qualité des titres et des emprunteurs semblent être les raisons probantes de la crise systémique actuelle2. Déclenchée sur le marché immobilier suite à l’éclatement de la bulle spéculative, la crise s’est propagée d’abord au marché de la titrisation3, pour toucher ensuite l’ensemble du système financier américain et altérer enfin l’économie réelle. La propagation de la crise financière à l’échelle planétaire et le repli des économies trouvent comme origine une intégration démesurée des systèmes financiers des pays développés et un développement sans précédent de produits sophistiqués inhérents à la globalisation financière. Considérée comme nouvelle, aussi bien au niveau de sa dimension, de son évaluation, qu’au niveau de sa dynamique de propagation, la crise systémique actuelle a favorisé une remise en cause de l’efficacité des différentes mesures réglementaires de prévention et de gestion du risque. A cet égard, les ratios prudentiels (imposés par les comités de BALE I et II), les mesures de surveillance internes, les mécanismes de notation et les récentes évaluations comptables, se sont avérés incapable à anticiper, à évaluer et à gérer la crise. Au Maroc, la libéralisation financière demeure contournée. En effet, la sophistication des produits financiers demeure limitée, le dirham reste relativement convertible, le système financier est peu intégrée au marché international des capitaux… autant d’indicateurs rendant la contamination moins directe. Les résultats financiers relativement solides des banques sont à cet égard révélateurs. Il est important de signaler dans ce cadre que l’évolution du système financier marocain demeure spécifique. Averses au risque, les intermédiaires financiers marocains continuent à afficher des taux de rentabilités satisfaisants. De même, le respect des normes prudentielles par les banques marocaines les met à l’abri de toute éventuelle crise bancaire. L’analyse à partir des bilans permet de soulever ce constat. De même, le marché de la titrisation demeure très peu développé, voire inexistant et la principale activité des banque reste centrée sur l’activité traditionnelle d’intermédiation. Le taux de commissionnement dans le total du PNB reste très minime. Néanmoins, la solidité relative du secteur bancaire ne permet pas à elle seule d’éviter une contamination par l’économie réelle. Quatre mécanismes de transmission sont identifiés. Il s’agit des échanges commerciaux de biens (repli de la demande étrangère adressée au Maroc), la baisse des recettes touristiques, le ralentissement des transferts des MRE, affectés dans leur pays de résidence par le repli de l’activité et par le chômage, la contraction des IDE sous l’effet de la

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Krugmann, www.rationalitelimitee.wordpress.com/un-modele-de-krugman-sur-la-crisefinanciere Commission bancaire française Rapport annuel, 2007

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montée des incertitudes, des difficultés de financement à l’échelle mondiale et des éventuels reports de projets d’investissements4. La question qui se pose à ce niveau est la suivante : • La solidité du secteur bancaire marocain et l’aversion relative des intermédiaires financiers au risque sont-elle à même d’éviter tout risque de contamination par le biais financier? Le présent travail entend répondre à cette question. L’objet étant de montrer que si l’économie marocaine peut être relativement concernée par la situation critique dans le monde, le mécanisme de transmission ne peut être d’origine bancaire ou financier. Plus encore, la probabilité d’un repli de l’économie marocaine serait un risque de contamination par l’économie réelle, d’autant plus aggravé par la vigilance excessive des intermédiaires financiers. Bien que la survenance d’une crise systémique au Maroc reste un phénomène peu probable et parfaitement imprévisible, une analyse des signes avant-coureurs, des indicateurs ex-antes s’avère nécessaire. Pour ce faire, le travail serait scindé en trois axes. Il s’agit d’abord de cerner la notion de la crise systémique tout en mettant en relief ses différents canaux de transmission. Ensuite, il est lieu de revenir sur les principaux mécanismes de régulation prudentiels et de prévention de risque adoptés par le Maroc à l’instar des pays développés. Enfin, une étude à partir des variables de bilan, de hors bilans, des résultats consolidés permettrait de mettre en perspective la relative solidité et stabilité du secteur bancaire marocain pour la période étudiée (2000-2008) et écarterait par-là tout risque de contamination par le biais financier.

I- Essai d’approche de la crise systémique

La crise systémique manifeste un intérêt particulier des académiciens5. Il s’agit dans la majorité des cas des écrits élucidant les mécanismes de transmission, où le risque systémique est considéré comme le produit de la déréglementation, de la sophistication des produits financiers et du développement des liens entre banques et marchés financiers . Il est important de noter à cet égard que le risque systémique n’appartient pas à la théorie financière du risque. Il n’est pas appréhendé au niveau microéconomique ni à partir de l’agrégation des risques individuels indépendants. Il se réalise au niveau macroéconomique à partir d’économies constituées de marchés incomplets ou imparfaits.6 Pour M. Aglietta, la crise systémique est définie comme « l’éventualité pour une économie qu’apparaissent des états dans lesquels les réponses des agents aux risques qu’ils perçoivent, loin de conduire à une meilleure répartition des risques individuels, amènent à élever

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www.leconomiste.com/.../RAPPORT%20CRISE%20INTERNATIONALE872009_1.pdf N.Roubini, M.Krugman, Aglietta, Coussergues. 6 A.M.Percie du Sert, Le risque et contrôle de risque, collection rapports et synthèses, 1990, pp 26-27.

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l’insécurité générale »7. L'idée sous-jacente est que des défaillances privées internes peuvent avoir des conséquences très importantes au niveau national puis international. A plusieurs titres, les banques sont concernées par le déclenchement d’une crise systémique d’abord en tant qu’initiatrices ensuite en tant qu’agents de propagation et enfin en tant que victimes8. C’est dans l'exercice de la fonction d'intermédiation que les banques peuvent initier une crise systémique, suite à des risques de crédit et de liquidité auxquels les établissements de crédit sont exposés. En effet, le risque de non remboursement est présent dans toute relation de crédit. Malgré le développement sans précédent des techniques de surveillance interne en terme de notation, des techniques de surveillance externe, la possibilité d’insolvabilité des débiteurs ne peut être exclue. La relation banque-client est caractérisée par une opacité informationnelle9 qui fait que le risque de crédit est inhérent au métier d’intermédiation. De même, les liquidités bancaires qui dépendent principalement des dépôts de clientèle, crée un tout moment un risque de conversion des dépôts, précipitant par-là une crise de liquidité. Le cas de la crise auto-réalisatrice est à cet égard révélateur. Caractérisés par l’irationnalité financière, les déposants peuvent déclencher à tout moment une panique bancaire. C’est le cas d’une anticipation donnant naissance à un événement qui, en son absence, n’a aucune raison objective de se produire, Ainsi des déposants ; ayant anticipé une crise bancaire ; peuvent la provoquer. Ce scénario n’est pas unique. Même en l'absence de panique bancaire, une crise systémique peut se déclencher à partir du système bancaire10. Cette crise peut se dérouler en trois phases : Dans la première phase, la conjoncture est soutenue, le secteur bancaire est très concurrentiel et il y a absence de perception de risque systémique par les banques. La distribution

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