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Disseratation Sur "Letyran Eternel'' Patrick Grainville

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st de savoir comment Patrick Grainville dépolitise t-il les discours constitués? Ou encore comment procède t-il pour abroger les discours structurellement idéologiques? Autrement dit, quels sont les moyens usités par l’auteur pour mettre fin aux différents modes de pensées? Les réponses à cette préoccupation feront l’objet de notre analyse.

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Le terme postcolonial ; au delà des définitions savantes qu’on peut lui apporter peut s’entendre certes, comme ce qui vient après la colonisation, mais surtout c’est un discours de déconstruction qui s’attaque aux modes de perceptions et aux représentations du colonial, bref un contre discours (étant une sorte d’écriture iconoclaste d’un monde qu’on a voulu blanchir ou noircir). LE TYRAN ETERNEL s’inspire de la théorie postcoloniale ; c’est une littérature dans laquelle on tourne en ridicule les personnages, les modes de pensées et d’action du monde colonial.

D’entée de jeu, le titre de ce roman de 313 pages nous donne déjà une lecture de l’immortalité d’un dictateur et même dès le texte d’ouvroir, l’on assiste à l’évalescence d’une figure primordiale : Houphouët-Boigny ; ex-président de l’Etat ivoirien qui érigea Yamoussoukro son village natal en capital, ainsi que sa basilique à l’image de celle de Rome.

Disons que, l’auteur de ce roman s’appuie les motifs de la postcolonisation pour mettre fin aux différentes idéologies autour du contexte colonial. C’est ainsi que nous aurons l’autodérision du héros narrateur Houphouët-Boigny qui prend son nom propre « Houphouët » pour son sobriquet « Dia » et son sobriquet pour nom propre car il affirme : « Même si le sobriquet qui me fut attribué dès ma naissance, en même temps que le nom de Dia, c’est Houphouët, qui veut dire ordure, tas d’ordures » (P.60). C’est ainsi que dans toute l’ouvre on assiste à la « démythologisation » du héros qui apparaît ici comme un mythe : « Houphouët, l’excrément, oui, la merde qui chante…» (P.237).

Ensuite, Grainville utilise la parodie qui permet de reprendre la pensée des personnages en la grossissant tout en détournant certains aspects pour ridiculiser leurs actions…ceci s’observe à travers ce dialogue d’Assioussou et Thérèse « Alors elle lui chante :

- Bite d’or…bite d’or…

Et lui :

- cul d’amour ! Cul d’amour… (P.50). L’auteur continue dans la parodie en décrivant le ministre ; il affirme : « c’était un petit homme sec ; il avait le visage boucané des fumeurs et une sorte de laideur lucide. »(P.75).

Nous avons aussi l’intertextualité qui, peut être envisagée comme la réécriture d’un texte ou encore les différents emprunts, soit les rapports d’allusions et de citation ; observée à travers cet extrait : « Senghor se plaisait à identifier les œuvres dont j’ignorais tout

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(…) j’entends encore la voix de Senghor commenter… »(P.48). L’auteur continue en disant : « Mon collègue Bongo du Gabon vient d’être accusé d’avoir exploité lui aussi un réseau parisien de prostitution »(P.59).

Nous avons en outre le mélange de registres avec les différentes oppositions entre le religieux « la Madone Sainte» et le traditionnel « magnan » ; le sacré « la basilique » et le profane « le bélier » ; le sérieux « l’Hôtel Président » et le non sérieux à travers l’écrivain Sylvanus qui, classé dans la catégorie des éveilleurs de conscience devient lubrique face aux prostituées car l’auteur dit : « Sylvanus scrutait les deux jeunes filles, hautes et pulpeuses(…) l’oeil noyé dans cette incandescence, Sylvanus bégayait »(PP.200-201).

Notons enfin comme motif de l’esthétique postcoloniale, la sexualité débridée à travers plusieurs personnages de l’œuvre plus précisément la relation entre Assioussou et Thérèse : « ils se rapprochent, se pelotonnent. Ils se touchent (…) s’embrassent et se fourrent des langues (…) ils entre à fond dans Thérèse (…) Elle beugle, elle brame.»(PP.48-49). Notons aussi la rémomération de l’acte sexuel entre Houphouët et sa légionnaire Masseni ; il affirme : « je sens la sueur de son sexe béant sur mon échine braquée. Sa croupe tendre se muscle et oscille au rythme de mes pas triomphants.» (P.237).

Au regard de ces arguments, il semble évident que l’auteur de ce roman ait employé les motifs de l’esthétique postcoloniale

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