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La Crise De La Culture De Hannah Arendt

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sionistes et facilite le départ vers la Palestine de nombreuses personnes. Après des séjours dans les kibboutz, elle revient émerveillée mais préoccupée par l'aveuglement des sionistes vis à vis de la question arabe. Elle rencontre à Paris Heinrich Blücher qui deviendra quelques années plus tard son second mari, il sera le révélateur de sa passion pour la philosophie politique.

o De 1940 à 1945. Elle fuit le régime de Vichy après avoir été internée quelques semaines suite à la rafle du "Vel' d'Hiv", elle émigre au Etats Unis avec sa mère et son mari. A la faveur des connaissances qu'elle avait acquises sur le comportement de la Droite française, elle publie une étude sur L'Affaire Dreyfus. C'est dans cette période qu'elle s'interroge, rédige de nombreux articles et propose d'autres solutions que la création d'un état juif excluant les arabes. Dès 1943 elle a connaissance avec Blücher de "la solution finale" à laquelle elle ne veut pas croire.

o De1945 à 1948 elle travaille à ses premiers ouvrages fondamentaux dont "L'origine du totalitarisme", dirige la commission pour la renaissance de la culture juive en Europe et travaille au côté des existentialistes.

o 1948 marque un tournant dans sa vie car elle retourne en Europe sans cacher sa joie d'entendre de nouveau parler la langue allemande. Elle retrouve Heidegger qu'elle n'abandonnera jamais malgré l'engagement momentané de celui-ci au côté des nazis.

o A partir de 1951 elle est déclarée citoyenne américaine et publie les origines du totalitarisme, ouvrage passionné où elle tente de savoir "ce qui s'était passé, pourquoi cela s'était passé et comment cela avait-il pu se passer". Elle y démontre le caractère inédit du phénomène totalitaire, révélation d'un mal absolu dont la cause tient dans l'existence de crimes non punissables autant qu'impardonnables.

o 1952 marque l'année de sa rupture avec la politique de l'état hébreux, suite aux massacres de Kybia.

o De 1953 à 1958 elle donne de nombreuses conférences dans les plus prestigieuses universités qui seront reprises dans des ouvrages comme "la crise de la culture", "la condition de l'homme moderne" et "l'essai sur la révolution". Elle critique au cours de ces années à la fois le Marxisme et la société américaine qui favorisent les écarts entre la pauvreté des uns et la richesse des autres.

o De 1958 à 1961 outre de nombreuses interventions à l'Université de Berkeley dont elle ne conserve que l'idée douloureuse de l'obligation de parler 5 fois par semaine devant un public. Elle publie de nombreux ouvrages regroupés maintenant dans l'introduction de la "condition de l'homme moderne" ainsi que des essais sur la pensée de Tocqueville, "toute époque moderne demande une nouvelle politique". C'est au cours de ces années qu'elle achève, "La condition de l'homme moderne" qui interroge l'œuvre le travail et l'action puis l'ouvrage intitulé: "La vie d'une juive allemande" commencé dès 1928.

o En 1961 elle demande à couvrir, pour un journal new yorkais, le procès d'Adolf Eichmann. Le récit de ce procès donne naissance à un livre très controversé :"un procès à Jérusalem, rapport sur la banalité du mal". Elle expose dans cet ouvrage des idées personnelles sur la responsabilité des bourreaux et des victimes, sur la responsabilité des comités juifs. Elle déclare par exemple : "Eichmann n'est pas un Richard III, il ne lui serait jamais venu à l'idée de faire le mal par principe". Elle affirme que son seul crime est de ne pas avoir pensé qu'il faisait le mal et que, dans un monde privé de repères, bien des hommes sont dans l'incapacité de distinguer le bien du mal. Ces écrits déclenchent des réactions d'une rare violence de la part de la communauté juive internationale. Accusée par certains d'avoir des faiblesses pour des nazis (rejaillit alors à la surface sa liaison avec Heidegger), elle est victime d'une véritable cabale internationale. Pour celle qui déclare quelques années plus tard que "toute catastrophe liée à l'état d'Israël m'affecterait plus que tout au monde", l'incompréhension aveugle dont elle fait l'objet la marque jusqu'à la fin de sa vie. La complexité de sa pensée rend simple toute interprétation politiquement facile. Beaucoup de ses détracteurs trouvent dans cette simplification une méthode efficace pour réduire celle qui fut l'analyste majeure de la pensée politique de notre siècle au rang d'exégète d'une pensée politique romantique.

o En 1968 elle publie "la crise de la culture", huit exercices de pensée politique dédiés à son maître Blücher dans lesquels elle se demande:"comment penser dans la brèche laissée par la disparition de la tradition entre le passé et le futur".

o De 1968 à 1975 outre de nombreuses conférences, elle publie des articles sur l'analyse de la pensée politique, sur Emmanuel Kant dans sa "critique de la façon de juger". Elle ne terminera jamais son dernier livre majeur,"La vie de l'esprit" dont le titre traduit bien les orientations nouvelles de sa pensée vers une analyse plus approfondie de la métaphysique domaine privilégié des philosophes. Elle meurt en 1975 une année avant son maître Heidegger.

Principaux ouvrages

• Les origines du totalitarisme

• La crise de la Culture

• 1958 La condition de l'Homme Moderne

• Eichmann à Jérusalem

• L'essai sur la révolution

• La vie de l'esprit

Postulats et hypothèses

"Notre héritage n'est précédé d'aucun testament"

La brèche entre Passé et Futur

Cette citation de René Char destinée à figurer le gouffre qui s'ouvre sous les pieds de tous les peuples après la deuxième guerre mondiale, éclaire la pensée générale de l'auteur dans "La crise de la Culture" .

Dans cet ouvrage, elle explique cette absence de "testament". J'écrirais, pour tenter d'élucider cette métaphore, qu'elle analyse une situation qui se définirait :"en rupture avec la tradition".

Elle traduit cette idée dans 3 questions importantes qu'elle reporte sur l'idée politique de définition du rôle du l'homme et du philosophe dans la vie de la cité.

- qui choisit et nomme

- qui transmet et conserve

- qui indique où sont les trésors et quelle est leur valeur

Dans l'étude des différences fondamentales de la perception du rôle politique de l'homme dans la "Polis" ou "cité" transmises par les philosophes Grecs et Romains, elle questionne les champs de la métaphysique classique à travers l'Histoire.

Il semble qu'aucune continuité dans le temps ne soit proposée et donc qu'il n'y ait humainement parlant ni passé ni futur. Elle parle du développement biologique de l'être humain et avec lui du devenir éternel du monde et des êtres vivants.

C'est dans cette étude qu'Hanna Arendt tente de réécrire l'histoire intellectuelle de notre siècle non comme celle de générations successives dans laquelle l'historien respecte à la lettre l'enchaînement des théories et des attitudes, mais comme la biographie d'une personne singulière.

Pour l'auteur, les huit essais sont des exercices, leur but est d'acquérir de l'expérience en "comment penser". Ils ne contiennent pas de prescriptions sur ce qu'il faut penser ou dans les vérités qu'il convient d'affirmer. Il ne s'agit surtout pas pour l'auteur de renouer le fil rompu de la tradition ou d'inventer quelque succédané ultramoderne destiné à combler la brèche entre le passé et le futur. Tout au long de ces exercices, le poids de la vérité est laissé en suspens; on se préoccupe seulement de savoir comment se mouvoir dans une telle brèche. Il s'agit de trouver la seule région où la vérité pourra apparaître un jour. Ces exercices se meuvent entre le passé le futur. Ils contiennent une part de critique comme une part d'expérimentation. Les expériences citées ne visent pas à dessiner une sorte de futur utopique, sa critique du passé et du concept traditionnel d'histoire politique, ne cherche à rien à détruire. Les quatre premiers chapitres sont plus critiques qu'expérimentaux et les autres plus expérimentaux que critique.

Elle nous explique comment

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