Le Réel Se Limite-T-Il À Ce Que Perçoivent Nos Sens ?

à-dire pour une personne aveugle, tel ou tel lieu n’est pas reconnaissable par son apparence mais par le bruit qu’on y entend etc.

Cependant, pour connaître certaines réalités, comme par exemple la connaissance scientifique, nos sens ne suffisent pas. Un chercheur en biologie aura besoin d’un microscope pour apercevoir les molécules ou autres choses invisibles à l’œil nu, un médecin devra prendre un stéthoscope pour pouvoir entendre les battements du cœur de ses patients… Cela est valable pour de nombreux autres exemples et de nombreuses autres situations. Les cinq sens de l’homme ont donc une capacité limitée à découvrir notre monde, même si cette découverte ne serait en aucun cas possible sans eux. En effet, malgré certaines aides apportées par des choses matérielles telles que le microscope ou le stéthoscope, si nos sens ne nous permettaient pas respectivement de regarder ou d’écouter, on ne pourrait les exploiter dans notre recherche du réel.

Mais nos cinq sens constituent-ils un outil suffisant pour prétendre pouvoir acquérir une connaissance parfaite du réel ?

Il peut arriver que nos sens nous trompent. Prenons l’exemple de l’Allégorie de la caverne de Platon. Des prisonniers sont attachés au fond d’une caverne sombre dont la seule lumière est celle du feu. Les prisonniers tournent le dos au feu et sont face à une paroi de la caverne sur laquelle se reflètent les ombres des objets qu’agitent des hommes près du feu. Les prisonniers, qui n’ont jamais vu les objets eux-mêmes ignorent alors que ce qu’ils voient sur le mur n’est que de simples ombres. Ils sont dans un monde qui est celui des apparences et des illusions, celui dans lequel nous vivons également. En effet, il nous est impossible d’imaginer que ce que nous voyons, sentons, percevons n’est pas réel, nous ne doutons pas de ce que nous montrent nos sens. Cependant, dans certains cas comme celui de la religion, l’homme croit ce qu’il ne voit pas forcément : il y a des milliers d’hommes qui croient en dieu, pourtant, combien d’entre eux l’ont réellement vu ? Lorsque que l’on montre à l’un des prisonniers l’objet tel qu’il est réellement et pas seulement son ombre, c’est l’arrachement à ses certitudes ; en effet, dans son esprit, l’objet qui lui est montré n’est pas ce qu’il voyait se refléter sur la paroi, ce sont pour lui deux objets différents car il croit ce qu’il a vu. Le prisonnier finit enfin par sortir de la caverne, donc du monde de l’illusion. Le soleil, qui représente le réel, la lumière de la connaissance des Idées éternelles (le beau, le vrai, le bien et le juste), éclaire alors tout. Mais tout comme le soleil, on ne peut regarder la vérité et la réalité en face : on ne peut regarder directement le réel. Nous restons enchaînés par nos sens dans un monde illusoire, même si le réel est un peu éclairé par la lumière du soleil. On ne voit la réalité qu’à travers un voile.

Personne n’a le pouvoir de connaitre le réel. L’être humain lui-même est peut-être ce qui reste le plus mystérieux. En effet, personne ne connait réellement personne, et personne ne se connait réellement soi-même. Parmi, nos cinq sens, aucun ne permet de connaitre les pensées, les désirs de chacun ; même si par la discussion, les émotions et les réactions on peut penser connaitre autrui. Certains ont parfois même l’impression d’être des étrangers à eux-mêmes, c’est pour cela que les psychologues, grâce à la discussion tentent d’expliquer à leur client pourquoi ils agissent de telle ou telle manière, d’où leur vient un mal être inexpliqué ou encore pourquoi ils font tel ou tel rêve. On dit qu’il ne faut pas juger sur les apparences, en effet, nos sens peuvent nous tromper, une