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La Prospérité Française Et Ses Limites

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bondance les Bons de la Défense nationale émis pendant la guerre, le recours systématique à l‘emprunt a eu pour résultat d‘accumuler la dette publique intérieure. Des risques car l’excès d’endettement à court terme met l’Etat à la merci d’une crise financière majeure.

C) La crise monétaire et le franc Poincaré

La France traverse une longue crise financière et monétaire jusqu’au milieu des années 1920 qui traduit tout à la fois l’appauvrissement de la France, l’amputation de ses forces productives et la profondeur de ses déficits publics.

Les charges de la guerre ont affaibli le franc vis-à-vis des grandes monnaies anglo-saxonnes.

Comme en France, les déficits publics et l’inflation se perpétuent, le franc devient une monnaie fragile que plusieurs poussées spéculatives mettent en péril.

- le première attaque en 1924, se rattache à l’affaire de l’occupation de la Ruhr: les banques anglo-saxonnes font baisser l franc pour contraindre le gouvernement Poincaré à évacuer le territoire allemand et à accepter une révision des réparations (le plan Dawes).

- la seconde en 1926, est provoquée par la crainte chez les détenteurs de capitaux la politique du Cartel des Gauches, et surtout le projet socialiste d’impôt sur le capital. En juillet 1926, la situation du franc devient si critique que d’importantes mesures de redressement s’imposent.

Le retour de Poincaré au gouvernement suffit à rétablir la confiance et à retourner à la tendance spéculative en faveur du franc.

II] Les manifestations de la prospérité

A) Une industrie dynamique

Fort élan industriel qui s’accompagne d’une modernisation de l’appareil productif national. Ce sont les nouveaux secteurs pilotes (électricité, aluminium, chimie, construction automobile) qui connaissent les rythmes de croissances les plus élevés.

Les nouvelles techniques de production sont mises en œuvre dans les branches modernes. Citroën rationnalise le travail dans son usine et s’oriente vers la réalisation de modèles accessibles à la clientèle nouvelle des classes moyennes.

Le renforcement du grand capitalisme français accompagne la modernisation industrielle: effort d’investissement + concentration accrue du capital au profit de grandes entreprises: Peugeot, Renault, Citroën dans l’automobile, Ugine dans l’aluminium . Des cartels se constituent dans la sidérurgie.

En 1929, la richesse française traduit bien la prospérité d’un pays dont le revenu national a augmenté au rythme annuel moyen de 4,6% depuis 1923 et dont la position vis-à-vis de l’extérieur s’est considérablement renforcé depuis 1926.

B) Une société transformée par la guerre

Les assises traditionnelles sont ébranlées par les conséquences de la Grande Guerre.

Forgée dans la terrible épreuve des tranchées, la camaraderie indéfectible des Anciens Combattants est à l’origine d’un phénomène social sans précédents: les associations d’Anciens Combattants prolifèrent en affichant un pacifisme défiant à l’égard de l’Allemagne et prompt à relever les faiblesses du parlementarisme de la Troisième République.

La guerre a fait vaciller l’institution familiale qui était depuis le Code Napoléon le pilier essentiel du modèle social français. Cette dissolution relative a pour effet de modifier le statut des femmes, plus libres et mieux valorisées.

L’inflation remet en question les certitudes et les habitudes de la bourgeoisie rentière qui avait érigé en dogme l’expérience séculaire de la stabilité du franc.

C) Les mutations sociales

La modernisation économique stimule l’essor de nouveaux groupes sociaux. A la tête des grandes sociétés s’affirme un patronat moderne. Les grandes sociétés recrutent un personnel d’encadrement plus compétent qui vient grossir les rangs des classes moyennes.

L’élan industriel de la prospérité fait augmenter l’effectif des ouvriers. Mais l’organisation scientifique du travail vient modifier le travail de l’ouvrier: il exécute « un travail en miettes ». Au même moment le mouvement ouvrier traverse une période difficile.

Le pouvoir d’achat moyen de l’ouvrier stagne à partir de 1923.

III] Rigidités et résistances

A) La stagnation démographique

Lorsque Giraudoux observe à regret que « le français se fait rare dans la solitude de nos campagnes désertées, de nos familles réduites… », il ne fait que constater la gravité de la crise démographique.

Faiblesse de l’accroissement naturel + mortalité qui recule trop lentement + vieillissement e la population.

La stabilité de la population active reflète la stagnation du nombre des adultes.

Quels qu’en soient les ressorts profonds, les comportements malthusiens des Français traduisent le manque d’optimisme résultant de la prospérité, même si le choix de l’enfant unique est souvent guider par le souci de concentrer sur ce seul héritier les meilleures chances de promotion sociale.

En aval, la stagnation démographique contribue à limiter le potentiel national de croissance économique.

B) Le morcellement des entreprises

Les structures productives de la France restent largement dominées par le modèle traditionnel de la petite entreprise indépendante à gestion familiale. Dans l’agriculture, les années 1920 marquent l’apogée du système

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