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Le Thème Romantique

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s au cours des 30 dernières années du 18ème siècle, le romantisme s’est largement développé en France avec Stendhal, Lamartine, Vigny, Hugo, Musset, Gautier après la révolution pour gagner ensuite les pays de l’Europe du sud, notamment l’Espagne et l’Italie avec Manzoni et Leopardi. Tous ces romantismes nationaux ont en commun d’être des mouvements destructeurs, rejetant les principes du rationalisme du siècle des Lumières et les canons esthétiques du classicisme.

Tous ces romantismes ont pour intérêt la période médiévale gothique, le goût pour les paysages d’Orient, l’évocation de la vie intérieure, pour l’imagination et l’individu perçu comme origine de la représentation.

Mais s’il est possible de dégager un certain nombre de caractéristiques communes aux romantismes des divers pays d’Europe, chacun n’en demeure pas moins très spécifique, en raison des conditions politiques et sociales particulières dans lesquelles il se développe.

II. Histoire et caractéristiques

1) En Allemagne

Dans les années 1770, le romantisme allemand manifeste son inscription dans une réalité socio-historique en plein bouleversement. C’est ainsi que le mouvement du Sturm Und Drang émerge et devient l’un des thèmes principal de la littérature du Nord.

En effet, Sturm Und Drang qui signifie en français « Tempête et élan » est un mouvement à la fois politique et littéraire essentiellement allemand de la deuxième moitié du 18ème siècle. Précurseur du romantisme, son nom vient d’une pièce de théâtre de Klinger et naît en réponse au rationalisme dominant. Il prône la supériorité des sentiments, préfère la passion à la raison mais c’est avant tout un mouvement de contestation mené par la jeunesse. De nombreux romans vont émerger de ce mouvement, mais c’est le roman « Les souffrances du jeune Werther » de Goethe qui va le rendre immédiatement célèbre. Le mouvement s’inspire beaucoup de Jean-Jacques Rousseau et de William Shakespeare. Ses thèmes sont souvent rattachés à la nature qui apparaît comme forme de liberté et lieu privilégié pour toutes les émotions.

Dès lors, trois grandes périodes vont rythmer le romantisme allemand :

La première période, la plus connue mais aussi la plus importante est dite du romantisme d’Iéna de 1797 à 1801. Elle s’organise notamment autour des frères Schlegel et de la revue Athenäum. Influencé par le kantisme puis prolongé par les travaux de Fichte sur l’idéalisme, le romantisme d’Iéna était avant tout un projet, un programme tracé pour la littérature. Il fut en premier lieu une affirmation de la poésie, conçue comme une exploration des territoires de l’imagination transcendantale. Novalis parlait par exemple de former un monde poétique autour de soi pour vivre dans la poésie. (Les Hymnes à la nuit, 1800.)

Pour les auteurs d’Iéna, l’œuvre romantique mêlait la représentation naïve à la représentation réfléchie, tout art dans son essence devait être analysé voire remis en question.

D’après Novalis, les romantiques d’Iéna sont les seuls qui aient véritablement compris qu’avec la révolution française un « monde », le monde peut-être avait disparu sous leurs yeux et qu’ils étaient destinés à errer au milieu des ruines. « Il n’y a plus de ciel. Il n’y a plus que le jour et la nuit, c’est à dire la lumière dans laquelle les choses apparaissent : et si la nuit devient si belle, si importante, c’est qu’elle est le jour que les choses projettent ; c’est qu’elle est l’autre jour, dans un monde brusquement plaqué à l’horizontal ».

La deuxième est celle du romantisme d’Heidelberg de 1804 à 1809 avec Achim von Arnim et Clemens Brentano ( le cor enchanté) où le projet romantique ne consistait pas à recouvrir d’un voile poétique une réalité dénuée de poésie mais à « romantiser » le monde, à tout transformer en poésie.

Puis la troisième période n’ayant pas d’appellation précise donne à l’âme romantique une ouverture au lointain, à l’inconnu, à l’étrange et au surnaturel. Ainsi s’ouvre une période intense où s’invente les mélanges des genres, où la contradiction apparaît comme la loi même de la création. Comme exemple à cette période, l’on peut citer « les Contes » de Ludwig Tieck.

Jusqu’en 1810, le romantisme allemand est inventif : les premières années du 19ème siècle sont celles du retour aux sources légendaires de la nation allemande avec les contes de Grimm, les légendes du bas Rhin, celles du recours au fantastique d’Hoffmann dont les contes étranges auront une influence décisive sur Nodier, Gautier, Nerval et Balzac.

Tandis que Johann Paul Friedrich Richter dit Jean-Paul s’attache avec sensibilité aux mondes du rêve, deux auteurs solitaires s’imposent Friedrich Hölderlin (Hyperion) et Heinrich von Kleist (La cruche cassée).

2) En Angleterre

On considère généralement que le romantisme anglais prit naissance dans les dix dernières années du 18ème siècle, notamment avec les œuvres de James Thomson (les Saisons) et d’Edward Young ( les Nuits) et surtout William blake.

Si le romantisme anglais entretint des rapports étroits avec le présent et la misère des pauvres, il n’en fut pas moins très fortement influencé par la nostalgie d’un passé médiéval. Les romans gothiques d’Ann Radcliffe ( L’italien 1797, Les Mystères d’Udolphe, 1794) ceux d’Horace Walpole ( le château d’Otrante 1764) et les romans historiques de Walter Scott (Waverley 1814, Ivanhoé 1819) illustrent parfaitement ce goût pour le moyen-âge, pour l’étrange et le mystère. Et les poèmes de Macpherson montrent bien la fascination du 19ème pour un passé encore plus reculé. Le goût de l’étrange et du surnaturel, inséparable de l’évocation d’un « ailleurs » caractérise aussi les œuvres de Coleridge (la ballade du vieux marin 1798). Quant à Byron, qui incarna à la perfection certains traits de la figure romantique, il mêle la peinture de l’Orient à un lyrisme méditatif dans un célèbre récit de voyage intitulé « Childe Harold » en 1812.

Les romantiques anglais protestent non seulement contre les artifices de la civilisation, la férocité de l’histoire, mais encore contre les nouvelles formes de l’esclavage. Les démunis, les pauvres deviennent alors les interlocuteurs des poètes romantiques anglais et de leurs héros favoris.

Le premier romantisme anglais est tourné vers la nature, le féminin, l’enfance, encore préservée des aléas du monde adulte, sur la beauté, l’innocence tandis que la seconde génération romantique menée par Lord Byron crie le mal de vivre ou chante les héros rebelles ( Mandfred 1817). C’est ainsi que Percy Shelley cherche une consolation pour l’homme dans la nature avec son « Ode au vent d’Ouest » en 1820 ; que John Keats approfondit la résonance intérieure d’une âme angoissée en quête d’une spiritualité et d’une beauté qu’il pense trouver dans l’éternité de l’art grec tandis que Thomas De Quincey, dans son autobiographie « Confessions d’un mangeur d’opium » en 1821 explore les thèmes de la douleur, de l’introspection, de l’abandon, du péché, des forces secrètes qui manipulent l’homme, et célèbre l’art de rêver.

3) En France

Avant la révolution française de 1789, c’est Jean-Jacques Rousseau qui ouvrit la voie du romantisme par ses « Rêveries du promeneur solitaire » ou par ses grandes utopies romanesques comme « la nouvelle Héloïse ». Mais la singularité de l’expérience française tient aux contradictions et aux déchirures que la révolution a laissées derrière elle.

En France, autour de 1800, alors que s’apprêtait à sortir « Atala » et « René » de Chateaubriand, la notion de romantisme n’existait guère que sous la forme de l’adjectif « romantic » tiré de l’anglais qui signifie « romanesque » et « pittoresque » ou de l’adjectif « Romantik en allemand où il est question de retrouver le génie des anciens peuples romans. Le terme de « Romantique » prend alors en France tout son sens grâce à l’ouvrage « De l’Allemagne » de Madame de Staël qui est la première à décrire ce mouvement.

Socialement, les premiers romantiques français sont nobles : Chateaubriand, Lamartine, Vigny ou encore Musset. Ils semblent passéistes, souvent catholiques, en quête désespérée de valeurs nouvelles. Politiquement, ils sont souvent monarchistes. Esthétiquement, ils sont d’abord poètes, avec un goût des vers et des mots emprunts de la création hugolienne. Ils semblent en accord pour déclamer le tragique malaise d’une génération perdue, en quête d’idéaux et qui rencontre en guise de héros les premiers capitalistes. En outre, sur le plan thématique, les poètes romantiques utilisent souvent les mythes de l’antiquité grecque ou romaine.

Cette première génération romantique de 1830 se définie par son mal du siècle et son désenchantement.

Frappés du même mal de vivre, des romanciers

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