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Paris Haussmannien

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Dans tout ça, il y'a aussi une volonté d'adapter Paris aux bouleversements introduit par la Révolution industrielle

La campagne d'Haussmann pour la rénovation de la capitale est intitulée :

« Paris embellie, Paris agrandie, Paris assainie. »

La ville de Paris devient donc une ville « équipée »

I / Les grandes transformations d'Haussmann :

A ) L'avant Haussmann.

Paris, avant 1850, ressemble encore à une ville médiévale avec son centre très congestionné où se retrouve une grande partie des ouvriers pauvres, représentant près de 65 % de la population.

La hauteur des bâtiments est beaucoup trop importante comparativement à la largeur des rues de Paris, ce qui ne laisse pas passer la lumière du soleil.

De plus, La circulation à lʼ intérieur de la ville est très difficile. Elle nʼest pas adaptée à la forte croissance démographique que connaît Paris suite à la révolution industrielle.

Sensible aux questions sociales, Rambuteau voulait améliorer les conditions de logement des classes pauvres: la densité de population dans certains quartiers approchait les 100 000 personnes au kilomètre carré, dans des conditions d'hygiène très précaires.

Selon Frégier, « ces logements sont sales, mal éclairés, mal fermés. Ils sont étroits et comme les parents et les enfants vivent et couchent dans la même chambre, lʼencombrement qui en résulte est une cause dʼinsalubrité en même temps quʼil offense les bonnes mœurs.»

Les révolutions industrielles du 19ème s. introduisent une mutation dans le paysage urbain. Paris, comme toutes les grandes villes du monde occidental, attire une masse de migrants venus des campagnes ou d'étrangers pour trouver un emploi. Paris étend son emprise sur sa banlieue où des petites villes naissent.

Pour terminer, Paris est une ville malade. Elle est touchée par deux épidémies de choléra en 1832 et 1849, qui feront près de 45 000 morts en tout. Contrairement à Londres, Paris nʼa pas dʼeau courante ni de système dʼégouts. Malgré lʼétat lamentable de la ville, Paris est la capitale économique et politique de la France : « Le pouvoir qui dirige la France réside à Paris ».

B ) Bâtir, moderniser, assainir

Il est important, pour faciliter les déplacements, de raccorder les

différentes gares de Paris et les portes de la ville entre elles en construisant de grands et larges boulevards en ligne droite. Haussmann va donc trouver une solution radicale. Il va demander lʼexpropriation de nombreux habitants et la destruction dʼimmeubles et même dʼéglises pour réaliser ces grandes artères allant de la place du Trône à la place de lʼÉtoile, et de la gare de lʼEst à lʼObservatoire.

Ces grands travaux dʼurbanisme vont faire disparaître des milliers de logements au profit de 165 kilomètres de rues et dʼavenues, de monuments, dʼédifices publics et dʼinfrastructures modernes. Ces grandes rénovations vont susciter de nombreuses critiques envers Haussmann et ses acolytes, mais vont transformer la ville de Paris du milieu du XIXe siècle pour en faire le Paris que lʼon connaît encore aujourd'hui.

Il va donc élargir les grands boulevards et construit ou planifie de nouveaux axes à grand gabarit comme le boulevard Richard-Lenoir.

Il veut faciliter la circulation de marchandise, des hommes mais aussi une celle de l'air.

La crainte du choléra aidant, il y a un souci constant d'amener l'eau potable et d'évacuer les eaux usées.

En 1852, l’eau potable vient principalement de l’Ourcq. Des machines à vapeur extraient aussi l’eau de la Seine, dont l’hygiène est déplorable.

Haussmann commandera alors la réalisation d’un nouveau système d’alimentation en eau de la capitale, qui aboutira à la construction de 600 kilomètres d’aqueduc entre 1865 et 1900.

De plus, l’évacuation des eaux usées et des déchets allant de pair avec l’adduction d’eau potable. Ici encore, le Second Empire donne l’impulsion décisive à la modernisation du réseau des égouts de Paris. La loi de 1852 impose le raccordement des immeubles à l’égout lorsque la rue en comporte un. Les rues qui n’en ont pas vont bénéficier de l’installation d’un réseau d’égout entièrement visitable : plus de 340 kilomètres d’égouts sont construits sous la direction de Belgrand entre 1854 et 1870. Les égouts ne se déversent plus dans la Seine en plein Paris mais loin en aval.

Ces deux réseaux, étendus et perfectionnés au cours des époques suivantes, sont toujours en place aujourd'hui.

Pour terminer, il réorganise la distribution du gaz dans Paris, couvre petit à petit Paris de lampadaires à gaz afin de sécuriser les déplacements nocturnes. Peut de temps avant la fin de son mandat, il crée les 20 arrondissement de Paris que nous connaissons encore aujourd'hui comme nous le montre le document 1.

A ) L'aprés Haussmann.

Sans Haussmann, que serait Paris aujourdʼhui avec ses 10 millions dʼhabitants, banlieues comprises, et ses millions de voitures qui circulent quotidiennement ?

Paris est aujourdʼhui une ville fréquentée par plus de 30 millions de visiteurs par année, venus admirer son architecture. De plus, elle est devenue la capitale de la mode et du luxe, et de nombreuses organisations internationales y ont leur siège social, comme lʼUnesco et lʼOCDE.

Il est donc difficile pour quelquʼun nʼayant pas vécu à lʼépoque médiévale de sʼimaginer le Paris d'avant avec des rues plus étroites, sans lumière du soleil et sans parcs pour se reposer et se divertir, mais aussi sans système dʼégout pour évacuer les eaux usées.

Les transformations haussmanniennes ont amélioré la qualité de vie dans la capitale. De grandes épidémies, notamment celles de choléra, disparaissent, mise à part la tuberculose, la circulation est améliorée, les nouveaux immeubles sont mieux construits et plus fonctionnels que les anciens. Mais n’étant intervenu que ponctuellement sur les quartiers anciens, des zones d’insalubrité demeurent.

II / Les grand travaux représentent plusieurs enjeux.

A ) Contenir la population :

Un objectif principal évidemment moins divulgué à la population, est celui de maitriser les soulèvements populaires.

Il faut se rappeler pour cela de deux dates importantes pour la seconde république et qui ont profondément bouleversés Paris :

Juillet 1830 : Trois Glorieuses.

Juin 1848 : Les journées de juin, qui la révolte de Paris contre la fermeture des ateliers nationaux.

En 25 ans, Paris a connu neuf insurrections et il est très simple d'édifier des barricades dans ces ruelles étroites et sombres. Napoléon III souhaite éviter cela et faciliter le mouvement de la cavalerie. Il calcule donc la largeur des avenues en fonction du rayon de braquage des pièces d'artillerie tirées par les chevaux mais aussi d'un équilibre architectural et esthétique qui prend en compte la hauteur des immeubles.

La construction de voies larges aurait donc eu pour objectif principal de faciliter les mouvements de troupe, d'envoyer ainsi des hommes pour maintenir les émeutes.

Quant à l’établissement de rues droites, cela aurait permis de tirer au canon sur une foule en émeute et ses barricades.

Le boulevard Richard-Lenoir est construit sur le canal st Martin pour empêcher les insurgés d'en faire, comme 1848, une ligne de défense.

La dimension stratégique est donc présente, mais elle ne constitue qu’un élément parmi d’autres.

B ) Enjeux économiques :

Il y a de plus un enjeux économique très important. Napoléon III accorde un prêt de 250 millions de francs or, ainsi que 260 millions de francs. Ce qui représente maintenant pour situer au moins 26 milliards d'euros au total.

Des hommes politiques et des écrivains, dont Emile Zola dans « la curée ». mettent en cause l’étendue des spéculations et de la corruption et certains accusent à tort Haussmann d’enrichissement personnel. De nombreuses critiques portent toutefois sur des motifs de fond et vont finir par faire tomber le préfet.

Jules Ferry dénoncera quant à lui, le trou financier dans un pamphlet paru en 1867 : Les comptes fantastiques d'Haussmann ainsi que son enrichissement personnel. Pour lui, l'haussmannisation Parisienne aurait coûtée plus de 1 500 millions de francs.

A côté un débat divise le pouvoir sur les rapports entre la ville et l'industrie. On souhaite d'un côté multiplier les grandes industries pour apporter des emplois à une population

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