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Paul Michel Focault

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on se constituent des formes de subjectivité différentes, et le sujet est donc une concrétion politique et historique, et pas typiquement une substance libre comme le voudrait la tradition et le sens commun : je ne me perçois moi-même que selon les critères formés par l'histoire. Le pouvoir n'est pas une autorité s'exerçant sur des sujets de droit, mais avant tout une puissance immanente à la société, qui s'exprime dans la production de normes et de valeurs.

Le problème politique décisif n'est donc plus la souveraineté, mais ces micropouvoirs qui investissent le corps, et qui, silencieusement, inventent les formes de la domination, mais peuvent tout aussi bien donner l'occasion de nouvelles possibilités de vie (« Il n'y a de relation de pouvoir qu'entre des sujets libres » se plaisait-il à dire). Ainsi l'utilité chez Foucault, dans son rapport réciproque à la docilité, ouvre un domaine très large de considérations, au-delà de l'utilitarisme, du côté de l'industrie, du travail, de la productivité, de la créativité, de l'autonomie, du gouvernement de soi.

Outre que la philosophie foucaldienne influença (tout comme elle fut influencée par) nombre de mouvements contestataires en France et dans le monde anglo-saxon depuis les années 1970 (de l'antipsychiatrie au mouvements des prisonniers en passant par les mouvements féministes jusqu'aux mouvements de malades — notamment dans la lutte contre le sida — et des intermittents du spectacle), la fécondité de nombre de ses propositions essentielles s'éprouve toujours dans le monde académique et au-delà des spécialisations disciplinaires

« Former des concepts, c'est une manière de vivre et non de tuer la vie ; c'est une façon de vivre dans une relative mobilité et non pas une tentative pour immobiliser la vie ; c'est manifester, parmi ces milliards de vivants qui informent leur milieu et s'informent à partir de lui, une innovation qu'on jugera comme on voudra, infime ou considérable : un type bien particulier d'information. […] au niveau le plus fondamental de la vie, les jeux du code et du décodage laissent place à un aléa qui, avant d'être maladie, déficit ou monstruosité, est quelque chose comme une perturbation dans le système informatif, quelque chose comme une « méprise ». À la limite, la vie – de là son caractère radical – c'est ce qui est capable d'erreur. […] Et si on admet que le concept, c'est la réponse que la vie elle-même a donné à cet aléa, il faut convenir que l'erreur est la racine de ce qui fait la pensée humaine et son histoire. L'opposition du vrai et du faux, les valeurs qu'on prête à l'un et à l'autre, les effets de pouvoir que les différentes sociétés et les différentes institutions lient à ce partage, tout cela n'est peut-être que la réponse la plus tardive à cette possibilité d'erreur intrinsèque à la vie. »

(« La vie : l'expérience et la science », Dits et Écrits, Paris,Gallimard, 1994)

Influencé par : Nietzsche, Saussure

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