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Theorie Economique

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’affranchit du cadre néo-classique et témoigne de son intérêt pour la dynamique et les lois de changement économique. Après la guerre il est brièvement ministre des finances d’un gouvernement socialiste alors que l’empire austro-hongrois s’effondre. Puis il dirige pendant 4 ans une banque privée qui fait faillite. Il reprend alors sa carrière universitaire aux Etats-Unis (à Harvard) où il finit par s’installer définitivement en 1932. De 1937 à 1941, sa réputation internationale lui vaut de présider la société d’économétrie dont il est l’un des fondateurs. En publiant en 1939 Les cycles des affaires, il revient sur l’analyse de la croissance. En 1942, Capitalisme, socialisme et démocratie lui vaut une réputation d’économiste : le capitalisme est le meilleur système car le plus efficace mais il est en souligne la fragilité et les contradictions : l’essor de grandes firmes dirigées par des bureaucraties routinières en affaiblit les potentialités d’innovation et conduit le système capitaliste à sa perte face au socialisme.

En 1950, il vient d’être choisi comme président de l’association internationale d’économie quand à 67 ans, il meurt. Son épouse édite en 1954 la monumentale Histoire de l’analyse économique à la quelle il a consacré ses dernières années.

III-Théorie Economique

Schumpeter se laisse difficilement classer dans une école économique. S'il était bien autrichien, il n'a jamais fait partie de l'École autrichienne avec laquelle il avait été familiarisé par les enseignements d'Eugen Von Böhm-Bawerk à l'Université de Vienne.

L'économiste qu'il admirait le plus était sans conteste Léon Walras, mais son analyse dépasse largement le cadre néoclassique. Il fut également fortement influencé par les écrits du sociologue allemand Max Weber. Et, s'il a partagé certaines conclusions avec Karl Marx, son analyse était très éloignée du marxisme. On en fait en général le fondateur de l'évolutionnisme économique. Il est ainsi répertorié dans le cercle des économistes dits « hétérodoxes ».

Il estime que le fondement et le ressort de la dynamique de l'économie sont l'innovation et le progrès technique. L'histoire du capitalisme est une mue permanente. La technologie évolue, se transforme poussant des pans entiers de l'activité économique à s'étioler puis à disparaître après avoir été dominants. Le changement est structurel avant d'être quantitatif.

1-L'impulsion du système économique : l'entrepreneur innovateur

Schumpeter met en avant le rôle majeur des innovations dans l'impulsion, la mise en mouvement de l'économie sous l'action de l'entrepreneur. C'est par la fabrication de produits nouveaux, l'adoption de procédés et de techniques inédits, l'utilisation de nouvelles matières premières ou l'ouverture de nouveaux débouchés que les structures finissent par changer.

2-L'innovation : de l'économie stationnaire à l'évolution économique

Schumpeter met en évidence le rôle déterminant de l'innovation dans l'impulsion du système économique. Il prend comme point de départ la modélisation d'une économie stationnaire, nommé circuit économique, et dont les différents éléments structurels se reproduisent à l'identique.

Il s'agit d'une représentation simplifiée de la vie économique et des relations qui se nouent entre les agents économiques. La logique de ce circuit économique est celle de l'équilibre général : les mouvements adaptatifs des prix assurent l'adéquation entre les différentes variables économiques, et chaque facteur de production est rémunéré à son prix. Ce circuit économique est caractérisé par la libre concurrence, la propriété privée et la division du travail entre les agents.

Ces derniers, qui agissent en fonction de leur expérience passée, n'introduisent aucune rupture fondamentale dans leurs comportements et les relations économiques en place. Les méthodes de production et les pratiques de consommation restent stables, l'offre devient égale à la demande par le jeu des prix, de sorte que l'allocation des ressources est efficiente. Les comportements routiniers et les mécanismes adaptatifs conduisent alors à un état stationnaire.

Or, selon Schumpeter, cette routine est brisée par l'entrepreneur et ses innovations. Ainsi, l'évolution ne peut pas venir d'une modification quantitative (hausse de la production ou du capital), mais de la transformation qualitative du système de production. Schumpeter montre que le facteur déterminant de cette évolution est l'innovation : celle-ci est au cœur non seulement du processus de croissance, mais aussi de transformations structurelles plus importantes.

On regroupe en général les innovations en deux catégories : les innovations de produit et les innovations de procédé. L'acteur central de ces dernières est l'entrepreneur.

IV- L'entrepreneur : acteur fondamental de l'évolution économique :

Dans la conception de Schumpeter, l'entrepreneur incarne le pari de l'innovation, thèse qu'il développa en particulier dans Théorie de l'évolution économique en 1913 ; son dynamisme assure la réussite de celle-ci. L'entrepreneur, qu'il ne faut pas confondre avec le chef d'entreprise simple administrateur gestionnaire, ou avec le rentier-capitaliste propriétaire des moyens de production, est pour lui un véritable aventurier qui n'hésite pas à sortir des sentiers battus pour innover et entraîner les autres hommes à envisager autrement ce que la raison, la crainte ou l'habitude, leur dictent de faire. Il doit vaincre les résistances qui s'opposent à toute nouveauté risquant de remettre en cause le conformisme ambiant.

Par exemple, Henry Ford n'est pas un entrepreneur lorsqu'en 1906 il devient chef d'entreprise indépendant, mais il le devient en 1909 lorsque ses usines commencent à fabriquer la fameuse Ford T à un coût qui en fait peu à peu un statut d'objet de consommation courante aux États-Unis : il adopte le système de la chaîne de montage, permettant à la fois de baisser le coût de production et d'accroître son débit, ouvrant la porte à la production de masse.

L'entrepreneur est certes motivé par la réalisation de bénéfices générés par les risques pris et la réussite. Mais, la conception du profit défendue par Schumpeter est originale : l'entrepreneur crée de la valeur, tout comme le salarié, et il est également motivé par un ensemble de mobiles irrationnels dont les principaux sont sans doute la volonté de puissance, le goût sportif de la victoire et de l'aventure, ou la joie simple de créer et de donner vie à des conceptions et des idées originales. Pour Schumpeter, le profit est la sanction de l'initiative créatrice des risques pris par l'entrepreneur. Cette conception est contraire aux économistes classiques qui faisaient du profit la contrepartie des efforts productifs (capital et travail) de l'entrepreneur, alors qu'elle est plutôt du ressort du chef d'entreprise. Cette conception est également contraire à celle, marxiste, qui place l'origine du profit dans la confiscation de la plus-value, c'est-à-dire l'appropriation d'une partie du fruit du travail des salariés par le rentier-capitaliste.

Le profit est d'autant plus important et immédiat que l'entrepreneur est capable d'éliminer toute forme de concurrence directe et immédiate. L'innovation revient le plus souvent à détenir une position favorable dans sa branche, et sa diffusion permet l'obtention de droits commerciaux qui techniquement permettent à l'entrepreneur de disposer d'un monopole. Schumpeter considère les monopoles nés de l'innovation comme nécessaires à la bonne marche du capitalisme. En situation de monopole, l'entrepreneur est libre de fixer un prix de vente supérieur à son coût marginal. En situation de concurrence pure et parfaite, pour augmenter ses profits, l'entrepreneur n'a plus cette facilité ; au contraire pour rester concurrentiel son prix de vente tend à se rapprocher du coût marginal (c'est le concept marxiste de la baisse tendancielle du taux de profit qui est critiqué ici par Schumpeter). Pour regagner une liberté de prix de vente, loin du coût marginal, l'entrepreneur doit baisser ce dernier en réduisant ses coûts de production par des économies d'échelles (augmentation de la production et de la taille des entreprises) ou par un accroissement de la productivité (notamment par l'innovation). Les risques que prend l'entrepreneur en innovant sont motivés par la perspective de conquête d'une position de monopole ou par son maintien.

Schumpeter montre qu'un univers non atomistique (grand nombre d'entreprises) n'est pas forcément négatif

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