Emile Zola, Germinal, Incipit

raves »l.2, « sol noir »l.3. L'arrivée du « souffle(s) du vent de mars »l.4 indique vraiment que la plaine devient hostile. Le lecteur peut s'imaginer une vision assez brutale, violente de « l'immense horizon plat »l.3 créant ainsi un sentiment de vide, de désespoir. La comparaison entre la plaine et la mer amplifie l'idée d'hostilité « comme sur une mer, glacées d'avoir balayé des lieues de marais... »l.4. L'expression « l'embrun aveuglant des ténèbres » peut provoquer chez nous, lecteur, une vision apocalyptique du paysage . La plaine ici décrite prend réellement un air hostile et inamical.

Ensuite le lecteur devine un paysage industriel et minier avec « aucune ombre d'arbre »l.5. Le personnage rencontre certains éléments « surmonté de pignons »l.16, « constructions »l.20, « cheminée d'usine »l.20 et »cinq ou six lanternes »l.21. Mais peu à peu, on observe que ce milieu se personnifie en obtenant une « silhouette »l.20 et un « profil »l.22. La personnification de l' échappement de vapeur d' «une seule voix montait, la respiration grosse et longue »l.22-23 donne une illusion d’irréelle, de fantastique ; le protagoniste est confus lorsqu'il arrive sur les lieux « sans qu'il ne comprit d'avantage... »l.18. La confusion du personnage s'accompagne de celle du lecteur qui découvre ce milieux

On le voit l'auteur met en place un univers hostile, mais intègre aussi un personnage mystérieux. Une certaine opposition se crée entre cet univers brutal et le personnage seul et dépourvu.

Un personnage anonyme et solitaire apparaît. On remarque directement que « l'homme »(X4)l.1,7,15 et 24 est évoqué par des sujets qui ne fournissent aucune information « il »(X9) . Il n'y aucun portrait physique ou morale du personnage. Le protagoniste est « seul »l.1 face l'extérieur. L'écrivain porte une attention aux vêtements « coton aminci »l.8 et au « petit paquet noué dans un mouchoir à carreaux » l.8 qui révèlent le manque d'argent et que l'homme est vêtu pauvrement. Le terme « sa tête vide d'ouvrier sans travail et sans gîte » accentue la notion de pauvreté. Il souffre aussi physiquement à cause des « lanières de vents d'est (qui lui) faisaient saigner »l.10. Le point de vue adopté par le narrateur est interne ; il est « dans » la tête du héros du roman « Une seule idée occupait sa tête... »l.10 ; « les ouvriers...avaient dû... »l.26. Il est ici question de narrateur témoin impliqué. Lors de l'intégration du personnage, le narrateur adopte un point de vue omniscient révélant certains éléments sur l'homme qui est un « ouvrier sans travail » et sans maison où vivre. Il erre comme un vagabond dans la quête de trouver du travail.

On constate, en fin d'analyse, que cet incipit apporte certainement des informations sur le cadre de l'histoire mais aussi apparaît comme une porte sur l'avenir du personnage. L'avenir du héros serait semé d’embûches et d'obstacles. On pourrait l'associer à Gervaise Lantier, héroïne déchu de l'Assommoir