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Essai

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a formation d’Ingénieurs en Génie Industriel sous statut salarié de l’École des Mines de SaintEtienne. Deux types de cursus sont gérés par l’institut : - la formation initiale par apprentissage, - la formation continue, qui fait l’objet de cette communication. Les promotions de salariés en formation sont constituées d’environ 25 apprenants de 26 à 50 ans. Ils ont une expérience professionnelle de 10 à 20 ans dans des entreprises industrielles françaises dans lesquelles ils sont identifiés comme des techniciens à fort potentiel. La plupart exercent déjà des fonctions d’encadrement. Leur niveau de formation initiale se situe à bac +2, c’est-à-dire DUT ou BTS à orientation technique. L’ingénieur en Génie Industriel, selon le référentiel RNCP (Répertoire National des Certifications Professionnelles), a pour « mission d’organiser et de gérer, selon des modalités de responsabilité définies, tout ou partie d’une unité de production de biens et / ou de services. Il évolue dans un environnement complexe, instable et incertain ² » (CNCP, 2011). Les secteurs d’activité accessibles par le détenteur de ce titre sont ceux de la production, que ce soit de biens ou de services, dans tout secteur et tout type d’entreprise. Leurs statuts particuliers leur assurent une plus grande maturité et une expérience proche des problématiques scientifiques et techniques qu’ils rencontrent au quotidien en comparaison des étudiants des filières plus classiques. Une exigence particulière sur la démarche de résolution de ces problématiques est donc portée dans leur programme de formation. D’un point de vue institutionnel, la délivrance du diplôme d’ingénieur en Génie Industriel implique la vérification de l’aptitude à mobiliser les ressources d’un large champ de sciences fondamentales, de connaître et comprendre un champ scientifique et technique de spécialité. C’est pourquoi l’apprenant a pour mission « d’intégrer les dimensions scientifiques, les techniques et les évolutions technologiques propres au métier d’ingénieur² » (CNCP, 2011).

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II.2 Principes de formation

L’ISTP s’appuie sur son expérience de 20 ans d’apprentissage au métier d’ingénieur adapté à cette population. Son réseau intègre 1000 entreprises partenaires, et est composé de PME/PMI et de Grands Groupes localisés sur le territoire français, tous secteurs d’activité confondus. Le flux d’inscription était de 150 élèves-ingénieurs pour l’année universitaire 2008 / 2009. La formation d’une promotion est organisée selon l’alternance de périodes équivalentes de plusieurs semaines en entreprise et de périodes de formation théorique à l’Institut. En entreprise, l’élève-ingénieur conduit un projet industriel répondant à un besoin réel de l’entreprise et validé par l’Institut. Pendant les « périodes académiques » à l’Institut, il bénéficie, comme pour les formations plus classiques, d’un enseignement visant à leur donner un niveau managérial, culturel et scientifique d’ingénieur. Les apprenants sont tutorés par une équipe d’ingénieurs-consultants eux-mêmes issus de l’industrie qui assurent un accompagnement personnalisé et opérationnel. Professionnaliser ces techniciens pour leur permettre de devenir ingénieur est un objectif-clé de la formation. « Dans son sens le plus fort, la professionnalisation d’un métier se définit comme sa transformation progressive en profession » (Perrenoud, 1996). Il s’agit pour ces futurs ingénieurs d’être capable petit à petit de résoudre des problèmes complexes, sans suivre une ligne de conduite pré-définie à l’avance. « C’est pourquoi on nantit les professionnels d’une formation théorique de haut niveau, de savoirs de référence, mais aussi d’un certain nombre de schèmes de perception, d’analyse, de décision, grâce auxquels ils mobilisent leurs savoirs à bon escient. » (Perrenoud, 1996). C’est en 2002 que s’ouvre une nouvelle filière en formation continue pour une population de techniciens en position managériale importante. En raison de la forte expérience des apprenants, le volume de formation nécessaire a été réduit grâce à la mise en place d’un processus personnalisé de validation de l’expérience. Il en résulte un gain de temps d’enseignement pouvant atteindre 50% par rapport à un cursus classique de trois ans. Si les matières validées concernent surtout le management et les techniques de l’ingénieur, nous constatons que les bases théoriques en sciences fondamentales (physique, chimie, mathématiques) nécessitent une importante remise à niveau. Les élèves-ingénieurs suivaient donc un programme complet de sciences mais, en raison du peu d’heures restantes disponibles, ils ne pouvaient guère approfondir les éléments enseignés. En 2004, une réflexion de l’équipe pédagogique s’est alors engagée sur la démarche pédagogique d’acquisitions de compétences que doit avoir un ingénieur en Génie Industriel, en particulier pour permettre une réelle capacité à modéliser un problème ou une situation, une ouverture d’esprit qui s’exprime aussi bien sur les sciences que sur le management

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Questions de pédagogies dans l'enseignement supérieur

et la culture d’entreprise, et une autonomie dans sa prise de décision. Dans les réflexions, il a fallu aussi intégrer le profil particulier des élèvesingénieurs qui sont diplômés de niveau bac +2, avec une moyenne de 10 ans d’expérience professionnelle. D’autre part, les bases théoriques sont oubliées en grande partie, mais leur motivation pour réussir leur formation est très forte. À partir de ces éléments, il a été décidé de se centrer sur un seul domaine, mais de façon plus approfondie plutôt que d’étudier un large spectre d’éléments scientifiques. De plus, l’élève-ingénieur doit être capable de transposer cette démarche à d’autres problématiques rencontrées ultérieurement dans sa vie professionnelle. Enfin, pour acquérir cette démarche, il est nécessaire d’être accompagné d’un homme au cœur du métier. Un lien fort sera donc établi entre méthodologie, acquisition de savoirs et besoins de l’entreprise.

iii. Les axes d’approfondissement scientifiques et tecHniques (aast)

Ainsi, un nouvel enseignement est créé sur notre filière en formation Continue, baptisé « Axes d’Approfondissement Scientifiques et Techniques » (AAST).

III.1 Organisation pédagogique

Une première présentation de l’enseignement est faite dès le début de la formation aux élèves et à leurs « maître d’apprentissage » afin de démarrer la réflexion, de cibler un besoin de l’entreprise, et de le formuler. La présentation a lieu quelques mois avant la mise en contact avec un expert. La présentation comprend l’explication du processus avec différentes phases et une démonstration plus générale d’une démarche scientifique lors d’une séance en commun avec la promotion complète. L’accent est mis sur deux points. La notion de modélisation est présentée, au sens scientifique, difficile à cerner et précisée à l’aide d’exemples historiques pour la rendre plus accessible. Ensuite, la démarche expérimentale, O.H.E.R.I.C. (Observation, Hypothèse, Expérience, Résultats, Interprétations, Conclusions), attribuée à Claude Bernard, nommée ainsi par Giordan (1978) est expliquée même si cette méthode est plus une reconstruction de la pensée a posteriori et reste un modèle idéalisé. Ensuite, il est demandé aux élèves-ingénieurs de choisir un sujet tel que : - L’étude doit s’ouvrir seulement sur les sciences et les techniques d’ingénieur, ce qui exclut toute composante économique. - Il comporte une recherche sur l’état de l’art : bibliographie, autres sources d’information.

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- Il doit être réalisable dans les délais imposés et donc ne doit donc pas être de complexité exagérée. - Il doit inclure, si possible, une partie expérimentale en laboratoire. La principale difficulté rencontrée par les apprenants réside dans le choix du sujet en lien avec les objectifs. Le rôle de l’expert est alors de les orienter sur une plus grande prise de recul sur leurs activités. Chaque apprenant doit se poser en référent sur une problématique propre à l’entreprise, sur laquelle il capitalise et qui l’aide pour son évolution future. Le sujet est validé quand l’élève ingénieur a réussi à le formaliser à partir d’une question. Pour cela, il doit rédiger une proposition comprenant une brève description du contexte de son entreprise, puis plus précisément le justificatif de sa demande. Enfin l’entreprise, voire la hiérarchie, doit valider le sujet retenu. Un point important et d’ailleurs apprécié des apprenants concerne l’ouverture

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