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Historiens Et Géographes Arabes Du Xème Siècle

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Ch. Barbier de Meynard et A. Pavet de Courteille.

L'encyclopédie d'Al-Mas'ûdî est considéré comme le manuel de référence des géographes et historiens du monde musulman. Il est né à Bagdad et fut principalement reconnu pour être géographe et encyclopédiste mais ses compétences l'amenèrent à être considéré également comme physicien ou historien. Al-Mas'ûdî est aussi appelé « l'Hérodote Arabe », en raison de la qualité de son encyclopédie.Il y analyse l'histoire, la religion et la géographie en se basant sur les textes de l'Antiquité des divers peuples dominés (Syrie, Égypte, Perse, Inde, Transoxiane…)

Ces deux textes sont des présentations que les auteurs font de leur ouvrage, ces textes ont pour but d'expliquer au lecteur, la démarche, les motivations et les domaines étudiés.

Al-Muqaddasî et Al-Mas'ûdî sont deux auteurs du Xème siècle, deux auteurs plongés dans le bouillon culturel qui caractérise l'âge d'or des sciences arabes. Nous nous efforçerons donc d'expliquer en quoi ces deux textes inscrivent les domaines de l'histoire et de la géographie dans la démarche intellectuelle des savants arabes du Xème siècle ?

Dans un premier temps nous étudierons l'érudition des savants arabes. Puis nous verrons en quoi ces deux textes s'inscrivent dans la littérature d'Adab. Enfin nous nous interresserons à l'importance de l'Islam dans l'oeuvre des ces deux auteurs majeurs du Xème siècle.

I°) L'érudition des savants arabes

1°) Importance du voyage

Le voyage est une des conditions obligatoire que s'imposent les savants arabes. En effet Al-Muqaddasî et Al-Mas'ûdî effectuèrent de nombreux expéditions, qui purent être entreprisent grâce aux nombreuses voies commerciales. En effet le monde musulman est un carrefour, intellectuel, commercial durant la période que va du IXème siècle au XIIème siècle.

Al-Muqaddasî, à la ligne 12, avoue avoir « vagabondé dans les pays, parcouru le monde de l'Islam ». Son entreprise géographique a eu également pour but de « précisé les confins à force d'en faire le tour, connu les zones militaires à force d'y circuler ». Ces « zones militaires » aux problèmes que rencontre la dynastie des Abbassides au cours du Xème siècle. Durant cette période de nombreuses rebellions voient le jour. Les tensions entre chiites et sunnites s'accentue tandis que le pouvoir des califes abbassides diminue.

Al-Maqaddasî fait un inventaire des régions qu'il a traversé de la ligne 29 à la ligne 31 du premier texte.

Parallèlement Al-Mas'ûdî fait également référence aux nombreux voyages qu'il a entreprit et de l'influence de ces voyages sur son oeuvre (ligne 23 et 24).

« connaître par nous-même » (ligne 26 du second texte). A travers ce passage, on peut discerner la volonté nette de faire évoluer le savoir acquis à travers les écrits antiques. La démarche d'Al-Mas'ûdî est assez claire : après avoir étudié, traduit, compilé, les oeuvres antiques, il était nécessaire de s'ouvrir au monde. Le passage qui va de la ligne 44 à la ligne 47 (« l'écrivain […] les documents les plus précieux ») témoigne qu'au yeux des savants le voyage se rapproche alors du pélerinnage. Al-Mas'ûdî fait lui aussi un bref inventaire des régions traversées (ligne 28, 29 et 30 du second texte), il veut ainsi prouver que ses écrits ont une réelle légitimité.

2°) Diversification des connaissances

Dans la recherche du savoir, et à travers la traversée de l'immensité du monde musulman de cette époque, nos deux auteurs ont tentés de collecter le maximum de connaissances dans les domaines les plus diverses. Dans son introduction à sa description géographique du monde arabe, Al-Muqaddasî énumère l'ensemble des points abordés dans La meilleure répartition pour la connaissance des provinces. De la ligne 1 à la ligne 8, c'est un vrai catalogue des domaines scientifiques qui est établit.

La géographie (« de leurs déserts et de leurs mers [...] »)

L'économie (« centres de trafic et de commerce »)

Linguistique (« différences […] d'expression, d'intonation »)

La particularité des savants arabes est la quête du savoir, il n'y a pas réellement de spécialisation. Al-Muqaddasî qui est considéré en premier lieu comme un géographe, statut qu'il se donne lui-même, a compris la nécessité d'étudier de nombreux domaines scientifiques (énumérés précèdemment) pour rendre compte de la manière la plus précise de l'état du monde arabe.

On retrouve exactemment la même construction, la même énumération au début de l'extrait « Des prairies d'or ». Cette énumération est même plus conséquente car elle s'étale sur douze ligne.

En plus des sciences « connus », c'est-à-dire déjà étudiées par les auteurs antiques, les savants arabes se dotent de particularité et parfois approfondissent le savoir ancien. Ainsi la civilisation arabo-musulmane a joué un grand rôle dans l'histoire des mathématiques, en sauvegardant et en approfondissant ce domaine.

L'astrologie mentionnée aux lignes 7 et 8 du second texte est un parfait exemple de la diversité du savoir de la civilisation musulmane.

Transition : L'érudition et en particulier la diversification du savoir s'inscrit dans un mouvement culturel bien particulier qui est mentionné par Al-Mas'ûdî à la ligne 52 du second texte.

Je cite : « Ce livre est […] le résumé des connaissances que doit posséder un homme instruit et sage et qu'il serait inexcusable d'ignorer ». Cette conception de la culture s'exprime en un mot : l'adab.

II°) La littérature d'Adab

En effet l'adab désigne « la somme des connaissances, qui rendent l'homme courtois et urbain ». La traduction de ce mot est pratiquement impossible tant les notions qu'il véhicule sont complexes et évoluent. La littérature d'adab propose d'instruire en amusant et dont un des but donc de diffuser le savoir.

1°) Diffusion du savoir

Les dirigeants musulmans ont encouragé la recherche scientifique comme le souligne Al-Muqaddasî à la ligne 10 : « science désirée des rois et des grands ».

En effet dès le IXème siècle, Harun ar-Rachid (calife de 786 à 809) imposa l'usage du papier dans toutes les administrations de l'empire (et permis par la même occasion la continuité de l'unité linguistique). Bagdad devient la capitale intellectuelle sous la dynastie Abbasside. Des écoles et des bibliothèques y furent construites sous le califat d’al-Ma’mûn. A partir de 813, celui-ci fait traduire à tour de bras tous les textes grecs philosophiques et scientifiques possibles. Il crée la Maison de la Sagesse, un centre qui fonctionne comme une académie : on y dépose les textes à traduire, puis les traductions. Cet encouragement s'effectue car une certaine pénurie du savoir se fait ressentir à partir du Xème siècle. De plus les troubles à l'intérieur de l'empire musulman se multiplie entre chiites et sunnites. Al-Mas'ûdî qui est d'inspiration chiite admet que le savoir est en perdition et défend ainsi une option chiite du savoir : lignes 36 à 39 du second texte.

Au travers des deux textes, Al-Muqaddasî et Al-Mas'ûdî font référence à des « entretiens », qui sont la preuve d'un échange : - « rencontré les savants, servi les princes, fait séance avec les cadis ( qui sont des magistrats arabes), visité les lettrés... » ligne 13, texte 1

- « nous nous sommes entretenus avec toutes sortes de rois, aussi différents par leur moeurs et leur ouverture d'esprit que par l' éloignement de leurs pays respectifs » ligne 35 et 36, texte 2.

Ces deux auteurs nous démontre de façon remarquable qu’ils sont capable d’aller puiser des informations auprès des sources les plus diverses, prouvant ainsi leur réelle curiosité scientifique. Le savoir a une portée universelle, elle est utile à tous (ligne 11 texte 1 : « utilisée de tout voyageur et exploitée de tout commerçant »).

Dans cette recherche de diffusion d'un savoir salvateur, la littérature d'adab, grâce notamment à la langue arabe utilise le divertissement pour atteindre son but.

2°) La prose arabe

Malheureusement, la traduction française de ces deux textes ne nous permet pas d'apprécier la plénitude de la prose arabe, mais celle-ci est tout de même palpable.

La meilleure répartition pour la connaissance des provinces et Les prairies d'or et les mines de joyaux sont d'excellents exemples de la littérature d'adab dans la mesure où les différentes branches du savoir (géographie, cosmologie, histoire) sont émaillées par des poèmes, des anecdotes, qui rendent la lecture plaisante.

La culture du IXème et Xème s'exprime en arabe, langue au vocabulaire très étendu. Il y a une véritable tradition de la poésie orale, qui remonte aux chants de la vie du désert (époque préislamique). Djâhiz qui fut le plus grand prosateur

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