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La Condition Ouvrière

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ère semaine Deuxième semaine Troisième semaine Quatrième semaine Cinquième semaine Sixième semaine Septième semaine Treizième semaine Quatorzième semaine Quinzième semaine Seizième semaine a Le mystère de l’usine I. II. III. b c d e f Le mystère de la machine Le mystère de la fabrication Le mystère du “tour de main”

Transformations souhaitables Organisation de l’usine À la recherche de l’embauche Dimanche de Pâques Deuxième boîte, du jeudi 11 avril au mardi 7 mai, Garnaud, Forges de Basse-Ingre, rue du Vieux-Pont de Sèvres, Boulogne-Billancourt

Simone Weil, La condition ouvrière (1951)

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g h i j

Pour la deuxième fois, à la recherche du boulot Renault Incidents notables Incidents

VI. Fragments VII. Lettres à un ingénieur directeur d'usine (Bourges, janvier-juin 1936) VIII. La vie et la grève des ouvrières métallos (Sur le tas) (10 juin 1936) IX. Lettre ouverte à un Syndiqué (après juin 1936) X. Lettres à Auguste Detœuf (1936-1937)

XI. Remarques sur les enseignements à tirer des conflits du Nord (1936-1937 ?) XII. Principes d'un projet pour un régime intérieur nouveau dans les entreprises industrielles (1936-1937 ?) XIII. La rationalisation (23 février 1937) XIV. La condition ouvrière (30 septembre 1937) XV. Expérience de la vie d'usine (Marseille, 1941-1942) XVI. Condition première d'un travail non servile (Marseille, 1941-1942)

Simone Weil, La condition ouvrière (1951)

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Présentation de l’œuvre et de l’auteure

(pochette verso du livre)

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En décembre 1934, Simone Weil entrait comme « manœuvre sur la machine » dans une usine. Ce professeur agrégé voulait vivre la vie d'un ouvrier, partager ses peines, mais éprouver aussi la solidarité et l'amitié. La Condition ouvrière est la somme de ces observations vécues. Il se compose de son « Journal d'usine » et d'une série de textes, où l'auteur dégage la philosophie et la morale de cette expérience.

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Avant-propos

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Le hasard n'est pour rien dans le fait que le petit groupe des syndicalistesrévolutionnaires de la Loire connut Simone Weil en 1932. De bonne heure, ainsi qu'elle le raconte elle-même, elle avait été émue par les injustices sociales et son instinct l'avait portée du côté des déshérités. La permanence de ce choix donne à sa vie son unité. Très tôt elle fut attirée par les révolutionnaires. La révolution russe, porteuse à l'origine d'un immense espoir, avait dévié, et les prolétaires y étaient maintenus en état de servage par la bureaucratie, nouvelle caste de privilégiés, confondant volontairement industrialisation et socialisme. Simone avait trop l'amour et le respect de l'individu pour être attirée par le stalinisme qui avait créé un régime dont elle devait dire en 1933 : « À vrai dire, ce régime ressemble au régime que croyait instaurer Lénine dans la mesure où il exclut presque entièrement la propriété capitaliste ; pour tout le reste il en est très exactement le contre-pied. » Ayant ainsi éliminé du monde révolutionnaire des staliniens, elle se rapprocha des autres groupes : anarchistes, syndicalistes-révolutionnaires, trotskystes. Elle était trop indépendante pour qu'il soit possible de la classer dans un de ces groupes ; cependant celui pour lequel elle eut le plus de sympathie à l'époque où nous l'avons connue était symbolisé par la Révolution prolétarienne.

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Fondée en 1925, cette revue qui portait au début en sous-titre « Revue syndicaliste-communiste » rassemblait autour d'elle des syndicalistes qui, emportés par leur enthousiasme pour la révolution d'Octobre, avaient adhéré au parti communiste et en avaient été exclus ou l'avaient volontairement quitté en constatant que peu à peu la bureaucratie se substituait à la démocratie ouvrière du début. Les deux figures les plus marquantes en étaient et en sont encore Monatte et Louzon, tous les deux syndicalistes-révolutionnaires et de formation libertaire. Simone entra en contact avec plusieurs des hommes qui animaient cette revue, et lorsqu'en automne 1931 elle tut nommée professeur au lycée du Puy ce fut à eux qu'elle demanda de la mettre en rapport avec des militants de cette région. C'est ainsi qu'un soir d'octobre elle vint chez nous pour y rencontrer Thévenon, alors membre du conseil d'administration de la Bourse du Travail à Saint-Étienne, secrétaire adjoint de l'Union départementale confédérée de la Loire, qui s'efforçait de regrouper la minorité syndicaliste et de ramener à la C. G. T. la Fédération régionale des mineurs, alors minoritaire dans la C. G. T. U. et dont le secrétaire Pierre Arnaud venait d'être chassé du parti communiste. Par Thévenon, Simone se trouva du même coup plongée en plein milieu ouvrier et en pleine bagarre syndicale. Elle ne demandait que cela. Chaque semaine, elle fit au moins une fois le voyage du Puy à Saint-Étienne et deux ans après de Roanne à SaintÉtienne, pour participer à un cercle d'études organisé à la Bourse du Travail, assister à des réunions ou à des manifestations. * Son extraordinaire intelligence et sa culture philosophique lui permirent une connaissance rapide et approfondie des grands théoriciens socialistes, en particulier de Marx. Mais cette connaissance théorique de l'exploitation capitaliste et de la condition ouvrière ne la satisfaisait pas. Elle croyait utile de pénétrer dans la vie de tous les jours des travailleurs. Au syndicat des mineurs, Pierre Arnaud représentait un beau type de prolétaire. Bien que permanent, il avait gardé toutes ses habitudes de mineur : son langage, ses vêtements et surtout sa conscience de classe. Il était un mineur et ne cherchait pas à passer pour rien d'autre. Simone l'estima, appréciant sa fierté, sa droiture et son désintéressement. Autour de lui gravitaient des hommes habitués à se heurter durement à la vie, dont quelques-uns avaient servi dans les bataillons disciplinaires. Simone essaya de s'intégrer à eux. Ce n'était pas facile. Elle les fréquenta, s'installant avec eux à la table d'un bistrot pour y casser la croûte ou jouer à la belote, les suivit au cinéma, dans les fêtes populaires, leur demanda de l'emmener chez eux à l'improviste, sans que leurs femmes fussent prévenues. Ils étaient un peu surpris par l'attitude de cette jeune fille si instruite qui s'habillait plus simplement que leurs femmes et dont les préoccupations leur semblaient extraordinaires. Cependant elle

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leur était sympathique, et c'est toujours avec amitié qu'ils revoyaient « la Ponote 1 ». Ils ne l'ont pas oubliée. L'un d'entre eux, homme simple s'il en fut, lui garde une fidèle affection ; un autre, rencontré il y a peu de temps, exprima ainsi ses regrets en apprenant sa mort : « Elle ne pouvait pas vivre, elle était trop instruite et elle ne mangeait pas. » Cette double constatation caractérise bien Simone. D'une part une activité cérébrale intense et continue et d'autre part la négligence à peu près totale de la vie matérielle. Déséquilibre ne pouvant aboutir qu'à une mort prématurée 2. * Quelle fut sa participation au mouvement syndical à cette époque ? Non seulement elle participa au cercle d'études de Saint-Étienne, mais elle l'aida à vivre en employant à l'achat de livres sa prime d'agrégation qu'elle considérait comme un privilège intolérable. Elle renforça la caisse de solidarité des mineurs, car elle avait décidé de vivre avec cinq francs par jour, prime allouée aux chômeurs du Puy. Elle milita dans le syndicat des instituteurs de la Haute-Loire, où elle se rapprochait du groupe de l' « École émancipée ». Au Puy, elle se mêla à une délégation de chômeurs, ce qui lui valut une belle campagne de presse et des ennuis avec son administration. Et, pardessus tout, elle mit au point, après maintes discussions avec des militants, ses réflexions sur l'évolution de la société dans un article paru dans la Révolution prolétarienne d'août 1933, sous le titre général de « Perspectives ». Cette étude – portant en sous-titre « Allons-nous vers une révolution prolétarienne » – donne une idée précise de ce que Simone entendait par socialisme qui est la « souveraineté économique des travailleurs et non pas celle de la machine bureaucratique et militaire de l'État ». Le problème est de savoir si, l'organisation du travail étant ce qu'elle est, les travailleurs vont vers cette souveraineté. Contrairement à une espèce de credo révolutionnaire qui veut que la classe ouvrière soit la remplaçante

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