Les Grenouillent Demandent Un Roi

rois régimes, ainsi il est nécessaire de les identifier et de les illustrer en s’appuyant sur le texte

Le premier régime : est signalé par l’expression « état démocratique » v2 qui est une mise en relief de la brièveté du vers impair (sept syllabes). Le premier régime apparaît comme celui dont les grenouilles ne veulent plus.

Le second régime : est signalé au vers 4, il constitue le premier changement. Il s’agit d’un pouvoir monarchique qui rime avec le terme démocratique vers 2, ce qui constitue un écho sonore. On observe que ces deux régimes ne sont pas désignés de la même manière. Au mot état s’oppose le mot pouvoir, ce qui permet au lecteur de comprendre que ce pouvoir implique une dépendance, illustrée par le terme « soumit » vers 4. L’auteur consacre le plus de vers au au régime monarchique et l’analyse par le biais d’une observation sur les réactions générées chez les grenouillent

=) En effet, on souligne la peur et la fuite sans aucune réflexion. Les vers 6 à 13 rapportent ces états de manière vivante et ironique : le premier comportement des grenouilles attraits à la peur et à la fuite est exprimé par la diversité des lieux où partout elles peuvent se cacher : « sous les eaux, dans les joncs, dans les roseaux, dans les trous (v9 à 11).

=) La seconde réaction des grenouilles s’identifient des vers 15 à 24, il s’agit de la curiosité, suivie d’une attitude très familière. Le narrateur met l’accent sur un comportement grégaire de « mouton de panurge » : « la première » v15, « une autre, une autre » v19, « une fourmilière » v20, « leur troupe » v21, « ce peuple ». Enfin, il met également en relief la contradiction des réactions populaires : effrayées par un roi qui ne bouge pas , les grenouillent en réclament un « qui se remue » v25

Le troisième régime : celui-ci n’est pas explicitement défini, cependant il est possible de l’identifier aisément. Il est fondé sur la violence et l’arbitraire comme l’illustrent les verbes « croque », « tue », « gobe » v27 28, et l’expression « à son plaisir »v28 qui exprimant ls caprice du prince. Il en résulte une plainte alléguée par les grenouilles, ainsi que des paroles de Jupiter en réponse.

- La présentation successive de ces trois régimes politiques clairement identifiés est élaborée et structurée de manière inégale. Il convient d’observer que la deuxième situation est largement développée. Il s’agit ainsi de mettre en relief dans le récit, le comportement incohérent des grenouilles, à savoir qu’elles ne savent pas ce qu’elles veulent sur le plan politique, et qu’elles ne sont pas non plus capables de se contenter de ce qu’elles ont. C’est ce que soulignent les paroles de Jupiter en réponse à leur plaintes.

II° Les caractéristiques des grenouilles et les analogies avec les hommes

- La fable met en scène des animaux qui ressemblent aux hommes dans des situations qui sont celles de la vie sociale et/ou politique. Les similitudes que le lecteur peut percevoir donnent les clés de tout un système d’analogies qui sont de nature à faire réfléchir le lecteur.

- Dans un premier temps, il convient de mettre en évidence les analogies établies entre les grenouilles et le peuple associé aux humains :

=) Tout d’abord, on relève les termes se rapportant aux traits humains « clameurs » v3, « troupe », « peuple » v21 et 25, « votre désir » v30, « ses lois » v31, « gouvernement » v33, « roi » v35 .

=) Enfin, on relève les termes se rapportant aux comportements humains, à savoir tout ce qui relève de l’insatisfaction, des caprices. Puis, l’auteur précise également les réactions des grenouilles par le biais des sentiments humains tels que la peur, la fuite, le retour, l’hardiesse, la familiarité, ainsi que le phénomène du passage de l’individualité au mouvement collectif. C’est ainsi que la fable s’efforce de refléter l’insatisfaction des êtres humains face aux régimes politiques qu’ils ont eux-mêmes choisis.

- Dans un second temps, il est nécessaire d’identifier les analogies relatives aux régimes politiques des humains.

=) Après l’allusion à la démocratie, qui renvoie à l’Antiquité et n’est pas encore dans la pensée du XVIIe siècle, les termes utilisés renvoient , pour deux d’entre eux, à des formes d e pouvoir monarchique.

Dans le premier cas, il s’agit, comme le dit Jupiter, « d’un roi débonnaire » v35 , et dans le second cas, d’un despote qui utilise son pouvoir absolu selon ses caprices et au détriment de ses sujets . Cette image peut à l’époque renvoyer à la monarchie absolue (lettres de cachet par exemple, arrestation s et condamnations arbitraires). Elle s’inscrit très certainement dans toute la réflexion du siècle sur la notion de pouvoir, réflexion chez La Bruyère ou certaines tragédies de Corneille (Cinna) ou de Racine (Britannicus).

L’utilisation des animaux et du contexte de la nature permet des ouvertures particulières, comme la référence à la démocratie, l’image du roi-soliveau, qui ne fait