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Les Raboteurs De Parquet, Caillebotte

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eur et donateur. C’est dans l’étude de cette double activité de Caillebotte que nous allons principalement nous pencher sur les débuts de l’impressionnisme, avec Caillebotte en temps qu’artiste, tout en parcourant la suite de l’aventure impressionniste à travers son mécénat.

Une œuvre exposée en 1976.

La Société Anonyme des artistes peintres.

Tout d'abord, cette œuvre de jeunesse est la plus célèbre de Gustave Caillebotte. En avril 1876, Caillebotte exposa huit toiles, dont deux eurent pour thème les Raboteurs de parquet, une autre version moins connue date de 1876. En 1875 son tableau Les Raboteurs de parquet est refusé au Salon, le sujet heurtant par son extrême quotidien. Celui-ci fût inspiré à Caillebotte par la réfection de son parquet due à l'humidité de son domicile. Le sujet, jugé trivial par la critique de l'époque, fut comparé aux Repasseuses et aux Blanchisseuse d’Edgar Degas, également fortement critiqué.

Eric DARRAGON note que « cet échec a dû heurter les convictions de l'artiste et le confirmer dans une opinion déjà acquise à la cause d'un réalisme indépendant. Il va devenir un intransigeant lui aussi et ne reviendra plus devant les jurés [...] ». Ainsi, ce serait cet échec face au jury du Salon qui l'aurait poussé à exposer aux côtés des impressionnistes. Caillebotte, lié à Camille Pissarro, Claude Monet puis Auguste Renoir, prend la place de Bazille et devient une des figures les plus actives, il participera alors à toutes les expositions impressionnistes qui eurent lieu en 1876, 1877, 1879, 1880 et 1882.

Un sujet et une technique picturale moderne.

La scène se passe dans un vaste appartement parisien, où trois hommes s'affairent à raboter le parquet, comme en témoigne le titre même du tableau. L'un d'eux, celui de gauche, est isolé des autres car il est disposé parallèlement à l'arrière-plan, composé du mur de l'appartement et de la fenêtre qui ouvre sur la rue. Les deux autres lui tournent le dos, installés un peu plus en avant. Leur position décentre la composition, ce formant l'une des caractéristiques de l'impressionnisme. Caillebotte présente, ici un sujet moderne puisqu’il montre la mise en place d’un appartement dans les nouvelles rues Haussmanniennes, contemporaines à l'artiste et du Paris dans lequel il vivait. Emile ZOLA, alors écrivain et critique, fera la remarque suivante à propos du thème choisi :

« Enfin, je nommerai M. Caillebotte, un jeune peintre du plus beau courage et qui ne recule pas devant les sujets modernes grandeur nature. ».

L'originalité tient aussi à la représentation des ouvriers dont les torses nus évoquent les héros antiques, baignés de lumière en contraste avec les pantalons sombres qu'ils portent. La composition à l’aspect photographique de l'œuvre – lignes fuyantes, cadrage déséquilibré, éclairage à contre-jour, perspective inhabituelle – est l'une des principales raisons de son rapide succès.

Cependant, il faut reconnaitre que malgré son implication dans la modernité qui se met en place, le style pictural de Caillebotte se distingue des autres du groupe. Comparons le par exemple à Torse, effet de soleil, de la même année : 1875, de RENOIR - huile sur toile, 81 x 65 cm, Paris, Musée d’Orsay. La touche est plus large et plus rapide chez, générant un effet de flou et la palette est beaucoup plus éclaircie.

Cependant Caillebotte rejoins les préoccupations impressionnistes, en s’attardant sur le traitement de la lumière, sauf que contrairement aux autres artistes du groupe, il ne traduit pas la lumière par des touches de couleurs mais il s'appui encore sur un système de clair-obscur.

Les historiens d'art qualifient volontiers cet artiste « d’original et audacieux » de par le choix de ces thèmes, notamment l'ennui et la solitude du nouveau Paris haussmannien. Son œuvre est également originale par sa technique dans ce qu’elle semble proche de la photographie. Par de puissants effets de perspectives, on peut penser que Caillebotte invente la vue en plongée dans la peinture, qu’il affirmera à travers ses personnages au balconnet et ses vues en surplomb des rues et des boulevards. Le thème principal de ses tableaux au milieu des années 1870 était donc le monde urbain, dont Caillebotte se disait « Chroniqueur de l'existence moderne ». Les traits d’une vie parisienne qu’il dépeint, dans un premier temps de la même manière qu’Emile ZOLA le faisait en littérature, réalistement.

Les traits d’un certain réalisme.

Une formation académique.

Caillebotte obtient en juillet 1879 sa licence en droit, la même année, il entre alors dans l'atelier du peintre du peintre académique réputé Léon Bonnat. En mars 1873, Caillebotte est reçu 46e au concours des Beaux-Arts mais il n'y restera qu'un an. Ce brève passage par l’Académie n’empêchera pas Caillebotte de rester conforme à la tradition sur certain aspect de son œuvre. Ici, la perspective accentuée par l'effet de plongée et l'alignement des lames de parquet est bel et bien conforme à la tradition. L'artiste a dessiné une à une toutes les parties de son tableau, avant de les reporter au carreau sur la toile.

Outre les ouvriers, l'artiste traite l'espace avec un soin presque naturaliste dans ce qu’il accorde beaucoup de vérité notamment aux outils utilisés, aux copeaux de bois qui se forment au passage du rabot. Se remarque aussi éparpillés sur le parquet, une lime, des sacs à outils et une bouteille de vin accompagnée d'un verre sur le marbre de la cheminée. Le sol offre donc une série de lignes qui contrastent avec les moulures dorées horizontales du mur et les ferronneries ondulées de la fenêtre, tout ceci dessiné de manière très détaillée.

Contrairement aux impressionnistes qui peignent en plein air des scènes sur le vif, Caillebotte cherche réalise des croquis, retravaille ses esquisses en atelier, s’applique au dessin avant de nous livrer une œuvre peinte.

Sur les pas des réalistes.

Ce tableau constitue une des premières représentations des artisans haussmanniens, d’un certain prolétariat urbain. Si les paysans ou les ouvriers des campagnes ont souvent été montrés, on pense particulièrement aux Glaneuses de Millet ou au Casseurs de pierres de Courbet, les ouvriers de la ville ont très rarement fait l'objet de tableaux. Cependant, contrairement à Courbet ou Millet, Caillebotte, bourgeois aisé, n'introduit aucun discours social, moralisateur ou politique dans son œuvre. C’est principalement ses études détaillées du sujet, presque documentaire qui lui donne une place sur les pas des réalistes les plus chevronnés.

La particularité de Caillebotte est qu'il ne fut pas apprécié par ses contemporains, on lui reprochait justement son trop fort réalisme dans ses peintures. Émile ZOLA après les éloges écrivit aussi :

« M. Caillebotte a exposé Les Raboteurs de parquet et Un jeune homme à sa fenêtre, d'un relief étonnant. Seulement c'est une peinture tout à fait antiartistique, une peinture claire comme le verre, bourgeoise, à force d'exactitude.»

(Lettres de Paris – juin, 1876)

N’oublions pas que ses Raboteurs de parquet furent souvent associés aux Blanchisseuses de Degas, présentées lors de la même exposition. Ces tableaux ce sont tous deux inscrits dans un réalisme contemporain, loin du social, proche de la réalité quotidienne. Caillebotte ne fera que montrer la réalité fidèlement, mais toutefois sans individualiser complètement ses modèles puisque généralement, leurs traits physionomiques ne sont pas visibles et permettent un anonymat.

Loin de s'enfermer dans ces exercices académiques, Caillebotte en exploite la rigueur afin d'explorer l'univers contemporain de manière inédite. Ainsi, il fait référence à certains maîtres du réalisme de la génération d’avant la sienne et se lie en même temps au modernisme de son époque. Notamment en rejoignant le groupe des futures impressionnistes, terme qu’il revendiquera lui même lorsqu’il organise l’Exposition Impressionniste en 1877. Cependant au delà de suivre cette modernité dans son activité de peintre, il suit le groupe en temps qu’admirateur de ces confrères, et grâce à sa situation devient mécène et collectionneur du groupe.

Caillebotte, un mécène et collectionneur du groupe impressionniste.

Un collectionneur et mécène.

Dès le moment où Caillebotte se lie aux impressionnistes, il ne cesse de les aider et ce toujours discrètement. Ceci en achetant des toiles à ces amis pour les encourager et leur permettre de vivre un minimum de leur art, ou encore en organisant a ses frais quelques exposition impressionniste. Mais au-delà du mécénat il lie une amitié durable avec certain peintre, comme Renoir par exemple qu’il nommera exécuteur de son testament.

Caillebotte achète sa première toile en 1876. Il choisit avec goût

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