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Mémoires De Robert Guillemard

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iendrons que ces mémoires se font lire avec plaisir, que les mœurs militaires y sont retracées d'une manière piquante et qu'enfin plusieurs épisodes excitent un vif intérêt.”[2]

Nous ne jugerons pas ici de la qualité littéraire ou récréative de l'œuvre, mais nous nous interrogerons sur la polémique qu'elle a engendré et tenterons de répondre aux interrogations qu'il provoque. S'agit-il d'un authentique témoignage? Qui est Robert Guillemard? A-t-il seulement existé?

1. UN TEMOIGNAGE SE VOULANT VERIDIQUE

1- 1. Des Mémoires annoncés comme un récit authentique.

1- 1- 1. L'avant-propos de l'auteur.

Un mot de l'auteur signé Robert Guillemard et adressé “aux sous-officiers de l'armée française” ouvre les Mémoires de Robert Guillemard. Ces premiers mots annoncent l'œuvre comme un véritable témoignage, comme un point de vue autre sur l'évènement historique qui a marqué toute la France et ses pays voisins quelques années avant sa publication:

“Aux sous-officiers de l'armée Française

Camarades,

Plusieurs généraux ont écrit sur nos campagnes; ils n'ont donné que leur histoire et celle de leurs égaux.

Pendant vingt ans j'ai porté vos galons; c'est pour vous que je trace le récit de ma vie militaire; c'est à vous que je le présente.

Placés dans des circonstances tout-à-fait semblables, combien d'autres ne sont-ils pas à même de répandre un nouveau lustre sur nos armes?

Je n'aurais pas perdu mon temps, si je fournis à un seul de vous l'idée de rappeler une belle action méconnue, de relever une erreur, ou de signaler l'auteur d'une faute ou d'une lâcheté.

Votre camarade,

Robert Guillemard.”

L'écriture des ces Mémoires serait donc motivée par le désir de raconter une période de l'histoire, mais de la raconter différemment. L'auteur ne veut pas réécrire ce qui a déjà été écrit par les grands hommes de l'armée française, il veux retracer l'histoire vue à travers les yeux du simple soldat qu'il était, comme tous ceux auxquels il s'adresse et qu'il appelle à témoigner.

1- 1- 2. La note préliminaire.

L'éditeur ajoute à cette publication une note préliminaire qui appuie fortement l'originalité et le grand intérêt de l'œuvre ainsi que la véracité des propos tenus par l'auteur. Il accueille tout d'abord avec un vif intérêt l'initiative littéraire de ce militaire:

“NOTE PRELIMINAIRE

Les Mémoires du sergent Guillemard nous paraissent faits pour fixer l'attention. Comme il le dit lui-même, on est trop accoutumé à lire des écrits dont les auteurs appartiennent aux classes les plus élevées de la société. Jusqu'ici, les individus qui sont restés confondus dans la foule ont rarement cru pouvoir intéresser par le récit de ce qu'ils ont vu. Cependant, après les destinées que nous avons accomplies, il existe encore tant d'hommes obscurs qui, témoins ou acteurs d'événemens importans, ont été en position de voir de près et de juger sans passion des personnages devenus historiques, qu'il serait temps peut-être d'interroger aussi leurs souvenirs.”

Il applaudit ensuite le contenu même des mémoires, les informations inédites et de la plus haute importance qui y sont révélées, puis confirme l'authenticité du témoignage rendu:

“On verra, par la lecture de ces Mémoires, quelle lacune aurait laissé dans la connaissance des faits le silence d'un sous-officier. Il en est sur lesquels il donne des détails absolument inconnus jusqu'ici; et ces détails auront le double mérite de mettre un terme a des doutes historiques et de solliciter vivement l'intérêt du lecteur. Souvent, il raconte des choses qui ont été rapportées tout différemment dans plusieurs autres ouvrages. Le lecteur appréciera facilement de quel côté sa confiance doit incliner. Sans adopter toutes les opinions du sergent, nous avons lieu de croire qu'il n'affirme rien dont il n'ait été le témoin, et que les différences même que son récit présente avec d'autres récits, viennent de la place opposée qu'ont occupée, par rapport aux événemens, ceux qui les ont racontés. On sera bien aise, sans doute, après avoir consulté, sur certains faits, la classe des hommes d'états et des politiques, de connaître l'opinion des soldats et du peuple; et l'on saura quelque gré au sergent d'avoir consacré ses loisirs à des travaux qui paraissaient peu faits pour son grade et sa position.”

1- 1- 3. Réaffirmation d'authenticité au sein même du récit.

Guillemard réitère au cours de sa narration sa volonté de ne présenter au lecteur que la vérité, puisée dans ses souvenirs des faits et évènements vécu:

“Je laisse d'ailleurs à d'autres la prétention d'écrire l'histoire; je ne donne ici que des Mémoires faits d'après les notes que je n'ai cessé de prendre pendant tout le temps que j'ai été au service, et dont je garantis l'exactitude.”

Plus loin il nuance pourtant et avoue que sa mémoire comporte bien entendu des failles.

“Ces particularités me sont revenues depuis, ou m'ont été racontées; car j'étais trop jeune lorsqu'elles se passaient, pour y faire la moindre attention.”

1- 2. Des détails contribuant à la vraisemblance du récit.

1- 2- 1. Son village.

Guillemard introduit le récit de sa vie par la présentation de son village natal. Le village de Sixfour où il est retourné entre chacune des campagnes militaires auxquelles il a participé et où il s'est définitivement installé à l'âge de la retraite. Il décrit cet endroit, sa localisation, son paysage, ses habitant, sa décadence, et il annonce:

“(Le temps) bientôt aura détruit Sixfour où on ne daigne plus construire ni même réparer.”

“[...] tout semble annoncer que, dans trente ans peut-être, ce village sera complètement désert.”

Pourtant, Sixfour existe bel et bien aujourd'hui encore, actuellement appelée Six-Fours-Les-Plages, cette ville est située près d'Ollioules et Toulon tel que l'indique l'auteur. On y trouve une avenue Robert Guillemard, sur laquelle est située la mairie. Cette avenue a-t-elle été nommée en hommage à l'auteur des Mémoires? Possiblement, bien que la mairie de Six-four-les-plages n'ait pu nous donner de renseignements à se sujet. Les éclaircissements historiques publiés à la fin de la première édition de ces mémoires offrent des informations sur la région de Sixfour coïncidant totalement avec ce qu'écrit l'auteur au sujet de cette ville.

1- 2- 2. Sa vie privée.

Le premier chapitre nous présente les personnes proches de Guillemard, ceux qui ont fait partie de son quotidien. Son frère plus âgé de huit ans, sa sœur Henriette, son oncle Bernard Eyguier, il évoque aussi ses souvenirs de M. Berenguier, curé de Sixfours et ami de sa famille. Ou encore la famille Rymbaud dont il aimait la plus jeune fille et dont le fils, Adolphe, aurait été un de ses amis, embarqué en tant qu'officier sur le Redoutable, un des vaisseaux ayant pris part à la bataille de Trafalgar et sur lequel Guillemard lui-même dit avoir embarqué plus tard.

Ces noms que nous avons mentionnés sont des patronymes courants de la région du Var. Nous ne pouvons malheureusement pas apporter de preuve (ni de contre-preuve) de leur existence. Ainsi nous ne pouvons attester de la présence du curé Berenguier à Sixfours, ni d'un officier du nom de Rymbaud embarqué sur le Redoutable et tué “atteint d'un biscaïen dans le côté droit de la poitrine”. L'auteur écrit également a propos de Pierre Guillemard, son père et affirme qu'il était maire de Sixfour à l'époque ou se situe le récit, ce dont nous reparlerons plus tard.

1- 2- 3. Sa carrière militaire.

Guillemard étoffe son récit d'informations sur ses début et son évolution dans la vie militaire ainsi que de détails poignants de la bataille qui ne font qu'ajouter à l'impression de franchise qu'inspirent ses propos.

Il dit avoir été embarqué à tout juste vingt ans sur la corvette le Rhinocéros, utilisée pour le transport, le 1er mai 1805 à Toulon. Nous n'avons pas trouvé de traces d'une corvette de ce nom en service à cette époque, cependant Napoléon cite dans un de ses décrets daté du 10 janvier 1809[1], un navire de transport de 350 tonneaux ayant été désarmé, et portant le nom de Rhinocéros. Ce navire pourrait effectivement être celui dont parle l'auteur.

Le

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