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....... 64 Indications de lecture .................................................... 69

Chapitre 4 : Ethique et politique ................................. 70

Justification de la politique............................................ 70 L’identité du droit et de la puissance ............................. 72 La puissance du nombre ................................................ 76 Les limites du pouvoir politique .................................... 79 Le meilleur régime politique .......................................... 82 Les formes de gouvernement ......................................... 84 Indications de lecture .................................................... 89

Chapitre 5 : La libération............................................. 90

La conversion des passions en actions ........................... 90 Impuissance et puissance de la raison ........................... 93 Le remède aux affections : l’amour de Dieu................... 97 L’éternité de l’âme.........................................................101 L’amour intellectuel de Dieu ........................................ 104 Le salut : liberté et béatitude ....................................... 107 3

Indications de lecture ................................................... 111

Conclusion .................................................................. 113 Bibliographie .............................................................. 115 À propos de cette édition électronique ....................... 117

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Introduction : biographie

Un philosophe en exil Spinoza naît à Amsterdam le 24 novembre 1632, dans une famille juive venue du Portugal jusqu’aux Pays-Bas pour y jouir de la liberté religieuse garantie en 1579 par l’Union d’Utrecht. Son grand-père, Baruch Michael, est le chef de la communauté séfarade d’Amsterdam ; son père, Michael, est directeur de l’école juive de cette ville. Prénommé Baruch (« béni » en hébreu), le jeune garçon sera appelé plus tard Benedictus (Benoît) dans les documents latins et officiels. Outre l’instruction essentiellement religieuse qu’il reçoit à l’école hébraïque de la communauté, Spinoza apprend l’espagnol et le hollandais auprès de son père, qui souhaite le préparer à la carrière des affaires. Plus tard, il est initié aux mathématiques, à la physique et à la philosophie par Van den Enden, un ancien jésuite libre penseur qui avait ouvert une école à Amsterdam (d’où il sera chassé plus tard pour athéisme) : c’est Van den Enden, probablement, qui fait découvrir à Spinoza la philosophie nouvelle, celle de Descartes. Conduit par ses études scientifiques et ses lectures à douter de ce que les rabbins lui ont enseigné, Spinoza tient publiquement des propos contraires à l’orthodoxie juive. 5

Les rabbins le convoquent et tentent de ramener à la religion leur élève le plus brillant. Intransigeant, Spinoza refuse tout ce qu’on lui propose. Le 24 juillet 1656, il est solennellement excommunié et, peu de temps après, condamné à un exil de quelques mois. Il s’installe à Ouwekerk, dans la banlieue d’Amsterdam. Il s’éloignera encore en 1660, pour aller vivre à Rijnsburg, près de Leyde. À la mort de son père, en 1654, Spinoza a laissé à ses sœurs sa part d’héritage. Il gagne sa vie en polissant des lentilles destinées à la fabrication de lunettes d’approche et de microscopes. Un cercle d’amis fidèles se forme autour de lui : Louis Meyer, Simon de Vries, Jean Rieuwertz, Pierre Balling, Johan Brouwmeester. C’est à Rijnsburg que Spinoza écrit son Court traité sur Dieu, l’homme et la santé de son âme, dont le manuscrit ne sera découvert qu’en 1853. Cet ouvrage offre une première ébauche des thèses qui seront développées plus tard dans l’Éthique : position de Dieu comme substance unique, distinction des genres de la connaissance humaine, théorie de l’amour de Dieu. En 1661, Spinoza commence à rédiger son Traité de la réforme de l’entendement, qu’il laissera inachevé : il y expose sa conception de la vérité et de l’erreur, ainsi que sa méthode réflexive. En 1663, sur la sollicitation de ses amis, et grâce à leur aide financière, Spinoza publie les Principes de la philosophie de René Descartes et les Pensées métaphysiques. À la même époque, il commence à travailler à ce qui deviendra l’Éthique.

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En 1663, Spinoza va s’établir à Voorburg, près de La Haye. Il y reste jusqu’en 1670, date à laquelle il s’installe à La Haye, dans la maison où il demeurera jusqu’à la fin de sa vie. Pour l’indépendance de la philosophie Les Pays-Bas connaissent alors une période de troubles intenses. En pleine guerre défensive contre les armées de Louis XIV, une lutte violente, à la fois sociale, religieuse et politique, oppose les « remontrants », partisans de la tolérance et de la séparation de l’Église et de l’Etat, aux calvinistes orthodoxes (ou « gomaristes »), qui réclament de l’État une stricte surveillance des hérésies. L’agitation populaire des gomaristes est entretenue par le parti monarchiste du prince d’Orange, cherchant à renverser le pouvoir républicain du « Grand Pensionnaire » Jean de Witt. Favorable au Grand Pensionnaire, Spinoza rédige en 1665 un Traité théologico-politique qui ouvre en quelque sorte l’ère des Lumières. Revendiquant l’indépendance absolue de la philosophie, fondée sur la raison et cherchant la vérité, par rapport à la foi, qui ne vise qu’à l’obéissance et à la piété, il entreprend un libre examen de la Bible. La préface du traité dénonce l’exploitation politique de la superstition religieuse et les ravages de l’intolérance, et son chapitre 20, en guise de conclusion, justifie le principe de la liberté de pensée. Résolument hostiles au parti monarchiste et à la propagande des pasteurs calvinistes, ces thèses font scandale et valent à Spi7

noza une réputation d’athéisme qui accompagnera son nom jusqu’au XIXe siècle. C’est en 1675 que Spinoza achève son chef-d’œuvre, l’Éthique, sur lequel il travaille depuis plus de dix ans : il y développe le principe essentiel de sa philosophie, la libération de l’homme par la connaissance. Bien avant cette date, des copies partielles ont déjà circulé dans le cercle des amis et des disciples, entraînant des demandes d’éclaircissement et parfois des changements importants. Sur le point de faire imprimer l’ouvrage, Spinoza y renonce, craignant les embûches que lui tendraient les théologiens. Le manuscrit de l’Éthique n’en sera pas moins connu en dehors du cercle des amis : par exemple de Leibniz, qui rend visite à Spinoza en 1676. À la fin de sa vie, Spinoza entreprend de reformuler sa philosophie politique par rapport à ce qu’il avait déjà proposé dans le Traité théologico-politique. La tuberculose dont il est atteint ne lui laisse pas le temps de dépasser le début du chapitre XI de son Traité politique. Il meurt le 21 février 1677. Pour cette présentation d’ensemble de la philosophie de Spinoza, nous nous efforçons de suivre et d’analyser les démonstrations de l’Éthique. Le Court traité et le Traité de la réforme de l’entendement ne sont en effet que des ébauches partielles d’un projet que seule l’Éthique développe intégralement : la libération de l’homme par la connaissance, qui est sa véritable puissance. Les traités politiques eux-mêmes ne peuvent être correctement compris

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qu’en fonction de ce projet ; seul le chapitre 4 de cet ouvrage porte donc sur le Traité politique. Nous nous référons aux Œuvres de Spinoza, traduites par Charles Appuhn et publiées aux éditions GFFlammarion. Cette édition comprend quatre volumes. Le premier contient le Court traité, le Traité de la réforme de l’entendement, les Principes de la philosophie de Descartes et les Pensées métaphysiques ; le deuxième le Traité théologico-politique ; le troisième l’Éthique ; le quatrième le Traité politique, ainsi que les Lettres adressées par Spinoza à ses correspondants sur divers sujets philosophiques. Pour chaque citation ou référence, nous indiquons le tome (en chiffres romains) et la page.

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Chapitre 1 : La connaissance humaine

Ce premier chapitre étudie la théorie de la connaissance de Spinoza, afin d’aider à la compréhension de l’ordre géométrique suivi dans l’Éthique. Son objectif principal est d’expliquer la distinction faite par Spinoza entre trois genres de la connaissance humaine (§ 4,5 et 6). Au préalable, une analyse du préjugé répandu parmi les hommes (§1) permet de comprendre ce que sont une idée fausse (§ 2) et une idée vraie (§ 3). La force du préjugé Dans l’Éthique, Spinoza montre que seule la connaissance vraie de Dieu donne à l’homme une connaissance vraie de lui-même et de sa vie affective, le délivre de la servitude où le tiennent ses passions et lui permet d’atteindre la véritable liberté. Les cinq parties de l’ouvrage correspondent aux étapes de cette libération par la connaissance. L’Éthique est « démontrée suivant l’ordre géométrique ». Chacune des parties de l’ouvrage commence par une série de définitions et d’axiomes (ou postulats), et consiste en un ensemble de propositions numérotées et explicitement démontrées à partir de ces définitions

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