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Charleroi Et Son Avenir

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aussi une industrie sidérurgique dont une petite partie a survécu jusqu’à aujourd’hui. Bien que le déclin des industries lourdes et de l’extraction pèseront lourdement sur la région liégeoise, la présence des ouvriers qualifiés de l’industrie sidérurgique lui assurait une main-d’œuvre attrayante pour un redéploiement « plus aisé » qu’ailleurs. En outre, l’histoire plus autonome de l’ex-principauté lui a assuré la présence d’une bourgeoisie et de capital local. Ce dernier garantira à la ville et à son hinterland le maintien d’une activité entrepreneuriale locale. L’activité économique se maintiendra donc mieux que dans le Hainaut.

Charleroi se trouve à l’intersection de ces deux extrêmes. Sa situation à la croisée de nombreuses voies de communication et la présence de charbon lui ont assuré un développement similaire à celui de Liège, basée sur les charbonnages et l’acier. On retrouvera donc une main d’œuvre relativement qualifiée à la fin de l’âge d’or de l’industrie lourde. Cependant, la région ne dispose pas comme Liège d’une bourgeoisie locale capable de maintenir réellement en vie l’activité économique. La ville connaitra donc un destin, à l’origine, plus favorable que celui de Mons mais moins dynamique (au niveau économique) que Liège.

A ce premier facteur, il faut ajouter celui des politiques publiques qui ont accompagné le déclin économique du sillon Wallon. En effet, ces politiques vont dans un premier temps se centrer sur une vision de court terme, cherchant à maintenir en vie sous perfusion publique les industries lourdes, notamment sidérurgiques. Bien que compréhensible du point de vue de l’emploi, ce choix va s’avérer désastreux pour le sud de la Belgique. En effet, l’arrivée d’argent public va accompagner le retrait des capitaux privés fuyant la crise pour des secteurs affichant une meilleure croissance. Lorsqu’il apparaîtra clairement que l’industrie extractive et métallurgique est condamnée, les deniers publics seront pris au piège. A postériori, il semble qu’il aurait été plus opportun d’accompagner le déclin en essayant de transférer les capitaux quittant les secteurs traditionnels vers d’autres. En voulant maintenir l’emploi, la puissance publique s’est retrouvée obligée de financer la fermeture d’une industrie condamnée tout en voyant les budgets sociaux exploser. La capacité des gouvernements successifs à mener une politique de relance ambitieuse et tourner vers des secteurs d’avenir s’en est vu lourdement diminuée.

La suite est connue, la région sombrera dans la déqualification et le chômage structurel. Son image est aujourd’hui liée à la criminalité et la corruption. Comme tous les désastres économiques, celui-ci amena avec lui des conséquences politiques et sociales qui constituent un héritage lourd et compliqué. A l’aube du XXIè siècle, la ville et son hinterland trainent encore un bagage difficile. Le chômage touche 25% de la population active, ce chiffre atteint 40% chez les jeunes de moins de 25 ans.

Pourtant, les dix dernières années semblent indiquer des perspectives de redressement et de développement économique important. En effet, Charleroi a su jouer ses cartes habilement et profiter des opportunités qui se présentaient à elle. Ainsi le développement de son ancien aéroport constitue une source de redéploiement importante. Avec 4 millions de voyageurs en 2010, on peut dire que le pari est réussi. Autour de celui-ci, l’aéropole concentre des industries modernes dans un tissu de petites PME dynamiques. Parallèlement, le secteur touristique de la région offre aussi des perspectives prometteuses.

Toutefois, de nombreux problèmes subsistent. Le principal est la connexion de l’aéroport et de ses industries avec la ville. En effet, les voyageurs arrivant à Charleroi ne s’y arrêtent guère, limitant de fait l’impact de l’aéroport à l’emploi direct créé. Pour les industries de l’aéropole, même l’emploi reste un des défis. En effet, Charleroi souffre d’un déséquilibre structurel dans sa force de travail. Avec seulement 11% de la population diplômée de l’enseignement supérieur de type long en 2007 par rapport à une moyenne nationale de 22,3% et seulement 22,1 étudiant pour 1000 habitants (78,5 en moyenne nationale), Charleroi paie le prix de la paupérisation de sa population. La ville et son hinterland ne disposent pas ou peu du capital humain suffisant pour alimenter l’économie de la connaissance en développement autour de l’aéropole. Les initiatives autour de l’enseignement sont donc cruciales pour l’avenir de la ville. Parallèlement, le développement et l’amélioration de l’espace urbain en termes de services, de logement et plus généralement en termes d’attractivité peuvent contribuer à connecter mieux la ville à l’aéropole.

A coté de cela, on peut craindre que la crise et la disparition des derniers grand pôles économiques issus de l’histoire de la région ne mettent en péril, la fragile mais réelle dynamique de reconversion enclenchée. Les faillites et le

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