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Commentaire le jeux de l'amour et du hasard,acte III scène 6

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distants. Le fait qu'Arlequin qualifie la main de Lisette de « rondelette » et « potelée », s'oppose à l'idée que l'on se fait d'une physionomie de grande dame. Parce qu'un compliment digne du marivaudage ne ferait probablement pas référence à la corpulence de ces mains, étant donné que cela n'as rien de très flatteur, c'est un peu comme une parodie de vrai marivaudage. De plus, le suffixe « -ette » dénoue Lisette de toute crédibilité dans son rôle, du fait que cela a plus une connotation affectueuse qu'admirative, cela laisse donc penser qu'elle est mignonne. Or une femme de la condition de Silvia devrait plutôt être belle et suscité admiration et respect. Mais ce manque de retenue et de prétention n'est pas la seule faille dans le jeu d'acteur d'Arlequin, celui-ci utilise effectivement des tournures de phrases se voulant d'un niveau de langue élevées mais faisant l'effet contraire. Des tournures comme lorsqu'il parlait de la main de Lisette et qu'il lui dit: « Je veux lui donner grâce de rentrer dans la mienne ». Cette réplique est un périphrase désignant le mariage, pas très élégante, mais on voit quand même qu'il se donne de la peine étant donné qu'au lieu de le dire directement comme un valet l'aurait fait il a voulu trouver passer par une figure de style pour y donner un coté plus poétique. Lorsque le valet fait la cour à Lisette, il s'autorise également une demande de contact physique à celle-ci. Par exemple lorsqu'il lui dit: « Je voudrais bien pouvoir baiser ces mots-là, et les cueillir votre bouche avec la mienne .», il suggère qu'il aimerait l'embrasser, mais le fait qu'il se le permette n'est pas conforme à son rôle de noble, selon la tradition ceux-ci se contentent de parler de l'admiration qu'ils éprouvent l'un pour l'autre, sans évoqué ce genre de relation qui relève plus de la passion que de la raison, et en général rester raisonnable fait plus partie de leurs habitudes qu'être expansifs.

Ce sont donc tous ces écarts de comportement et de langages alors qu'ils essayent tant bien que mal de paraître le plus distingués possible qui rendent la scène comique, les spectateurs peuvent de ce fait s'amuser de leurs mauvais jeux d'acteurs.

Vient ensuite un aveu d'un autre type: la révélation de la mascarade qui s'annonce difficile.

On peut, en effet, affirmer que plus la discussion suit son cour, plus le mensonge pèse sur les épaules d'Arlequin. Celui essaie de lui dire qu'elle ferait une erreur en se mariant, mais ne veut pas lui dévoiler son identité pour autant. Pour l'avertir il utilise des termes qui suggèrent qu'elle fait un mauvais choix, comme quand il lui dit « souffrez », dans la réplique: « Avant que je lui demande à lui, souffrez que je vous demande à vous ». Le choix de ce verbe témoigne du fait qu'il n'essaie plus de la duper, le verbe souffrir a un sens assez fort, qui témoigne de sa bonne volonté. L'adjectif « indigne », présent dans la même réplique, utilisé pour se désigner lui même est assez représentatif de l'idée d'avertissement. Plus tard dans le dialogue, vient l'adjectif « mesquin », par Arlequin, c'est l'adjectif qui représente l'opinion qu'il a de lui même en ce moment, on remarque donc une baisse d'amour propre d'Arlequin. Mais Lisette lui répond: « Je ne le trouve que trop magnifique » (en parlant de lui), l'utilisation du terme « trop » peut laisser penser qu'elle aussi se sent coupable du mensonge, et regrette sa condition sociale, sa réaction serait donc parallèle face au poids du mensonge à celle de son prétendant. Même après des réflexions comme celles-ci Arlequin continue à se rabaisser, elle donc prend ces mises en gardes pour de la modestie. Ce à quoi il répond « je serais effronté de ne pas l'être », il semble donc que du maître prétention qui met dehors Silvia, il soit revenu à sa condition de simple valet, alors qu'il est toujours censé jouer son rôle. Cette description péjorative de lui même s'accompagne d'une mises en valeur de Lisette, dans le discours du valet. En effet, dans la réplique ou il parle de souffrir à Lisette, Arlequin la remercie de sa bonté. Il lui dit qu'il tient à lui « rendre (ses) grâces », ce sentiment de reconnaissance sous-entend qu'il est accompagné là encore d'un sentiment de culpabilité, puisque lorsque l'on est reconnaissant c'est parce que l'on est sure que ce qui suscite ce sentiment ne nous revenait pas de droit. Ce qui implique qu'il estime ne pas mériter son amour, à cause de son mensonge. Après « mes grâces » suivent les mots « de la charité », termes qui souligne l'aspect gratifiant envers ce qu'il considère comme de la « bonté », idée accentué par l'adjectif « indigne » qui le qualifie . Devant la condescendance de Lisette, le poids devient insupportable et la vérité incontournable, il s'exprime donc de façon plus explicite mais toujours imagées, avec cette réplique: « C'est parce que vous ne le voyez pas au grand jours ». Cette phrase ne permet plus de doute, et montre à Lisette qu'il y a anguille sous roche, c'est pourquoi après cela tout en tournant autours du pot, il fait durer le suspense en passant par une multitude de comparaison comme: « avez vous déjà-vu de fausse monnaie? », « un louis d'or faux? », suivit de l'affirmation « je ressemble à cela », avec le verbe « ressemble » qui est ici l'outil de comparaison. Ce qui est comique ici, c'est que non seulement il lui a menti, mais en plus, il ose se montrer taquin, et joueur, en refusant d'aller droit au but. Cela peut être vu comme un moyen de mettre sa patience à l'épreuve mais aussi comme une défense, l'humour peut être une arme, et il existe des personnes ayant besoin de détendre l’atmosphère en plaisantant quand l'enjeu est grand et que la situation n'est pas des plus agréables. C'est comme ça que l'on peut prendre l'attitude d'Arlequin, étant donné qu'il a montré qu'il tenait à Lisette, son attitude relève donc de quelque chose de plus complexe que la simple moquerie, c'est pourquoi la comédie est intéressante, ici, elle permet de faire passer d'autres choses que le simple comique de situation, d'autres choses comme le caractère d'Arlequin. Pour éviter de lui dire qu'il est valet, il en arrive ensuite à lui affirmer qu'il est « soldat », statut plus glorieux, qui peut lui donner espoir en une meilleur condition, suite à quoi il rajoute « d'antichambre », terme qui fait retomber toute l'excitation que le premier mot a pu provoquer, le jeu de mot est comique.

La réaction de Lisette

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