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Electre De Jean Giraudoux

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on père, a « pris la piste » et inoculé à Oreste sa haine pour leur mère et pour Egisthe (scène 8), et la question est posée contradictoirement par les Petites Euménides (scène 12) et par le Mendiant (scène 13) : les redresseurs de torts sont-ils « le mal du monde » ? Electre n’a-t-elle pas raison ?... Cependant que frère et sœur, dans la nuit, bénéficient d’une heure de repos, et que le Jardinier reste seul dans son jardin. (Entracte.)

Acte II.

L’acte II se déroule de l’aube à l’aurore. Oreste dort encore (scène 1) quand Electre voit Agathe raccompagner son amant (scène 2). Première illumination : « Notre mère a un amant », bientôt suivie de « Notre père a été tué » (scène 3). Clytemnestre est accueillie par ses enfants aux cris de « Qui est-ce ? ». Oreste se laisse volontiers fléchir (scène 4) mais, en tête-à-tête (sans compter la présence du Mendiant, obstinément en scène jusqu’à la fin de la pièce, comme Electre), l’antagonisme des deux femmes s’accroît et la question est relancée (scène 5). Puis, reprise par le Président poursuivant sa femme : « Qui est-ce ? ». Agathe finit par avouer deux amants, dont Egisthe. « Menteuse ! » crie Clytemnestre, se trahissant ainsi (scène 6). Egisthe paraît, indifférent à celui et celles qu’il a trompé. Il est tout à Electre. Un instant le Capitaine le rappelle à l’urgence de la situation : les envahisseurs, l’émeute. Il suffirait qu’Egisthe épouse la Reine et paraisse au balcon pour que la garde se ressaisisse. Mais Egisthe veut d’abord faire devant Electre le serment de sauver Argos. Il a eu l’illumination de ce qu’est sa patrie, il n’est plus un fourbe débauché, le roi d’Argos s’est déclaré en lui (scène 7). Electre aussi a eu son illumination : tendresse et justice. « Vous l’avez assassiné n’est-ce pas? » Égisthe s’engage à rétablir Oreste sur le trône, Clytemnestre avoue qu’elle haïssait Agamemnon. « Tuez-la, Egisthe. Et je vous pardonne. » Egisthe se contente de faire délivrer Oreste et sort avec Clytemnestre (scène 8). Arrivent la Femme Narsès et sa cohorte. Le Mendiant raconte comment Egisthe et Clytemnestre ont tué Agamemnon jadis, puis comment Oreste les tue à leur tour (scène 9). « La ville brûle », « les innocents s’entre-tuent » ; Electre ne reverra plus son frère qui la maudira, c’et elle qui est désormais la coupable. On appelle ça l’aurore… (Scène 10).

« Cela s’appelle l’aurore. »

La vengeance d'Électre s'est accomplie. Oreste a tué les assassins de son père ; la ville a été assaillie ; le palais brûle ; c'est le pillage et le massacre. Cramponnée à son absolu de justice, Électre est condamnée par les Euménides qui la maudissent et lui annoncent qu'elles vont poursuivre Oreste. C'est dans ce contexte de désolation que se lève le jour sur Argos. Passant du cataclysme à l'aurore, le dénouement est à la fois le lieu où s'exprime la conscience aliénée d'Électre et celui d'une polyphonie tragique.

Electre refuse de céder au désespoir. Elle oppose ses certitudes à la violence des menaces des Euménides : "me voilà satisfaite". Elle est sûre d’avoir raison. Ce n’est pas de l’insensibilité, elle pense avoir agi pour le bien de l’humanité.

Le passé de douleur est révolu, elle croit en un avenir de naissance : "Je sais qu’elle renaîtra".

Cette recréation du monde est fondée sur des bases meilleures. Son père a été vengé, donc la justice existe. Tel le dieu du jugement dernier, elle affirme : "S’ils sont innocents, ils renaîtront".

La femme Narsès, elle, est consciente du désastre, mais sa remarque "l’air pourtant se respire" montre qu’elle sent que tout n’est pas perdu. Malgré le massacre des innocents, la justice existe comme le souhaite Electre : "Les coupables agonisent".

Le mendiant, avec son rôle de voyant, donne un sens à cette nouvelle journée ambiguë : "Cela s’appelle l’aurore". Le démonstratif "Cela" permet de désigner l’innommable. C’est à lui qu’il revient de nommer ce qui n’avait pas de nom.

Electre, dont le nom signifie "à l’éclat de lumière", a rempli son destin.

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