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La Grande Crise

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tuation de pénurie par l'arrêt des exportations iraniennes, les pays de l'OPEP décident de doubler le prix du baril en 1979, celui-ci atteignant alors 40$. Cela entraîne une nouvelle récession, amplifiée par la hausse du dollar. Cette récession prend fin avec le contre-choc pétrolier lié à la stabilisation du dollar.

Chaque fois, ces augmentations entraînent les mêmes conséquences

Elles déséquilibrent les balances commerciales des pays importateurs qui deviennent déficitaires, ce qui détourne les capitaux des investissements car ceux-ci vont prioritairement au règlement de la facture pétrolière. De plus, ces augmentations sont répercutées sur les coûts de production alimentant aussi les tendances inflationnistes. Les mesures de contrôle de l'inflation ou le désengagement de l'État accentuent la récession en tarissant les flux financiers à destination des investissements. Or, ces investissements étaient nécessaires à la recherche qui, seule, pouvait développer de nouveaux produits capables de répondre à la saturation du marché.

B/ Les causes plus profondes : la crise monétaire

L'effondrement du système de Bretton Woods

Les tendances inflationnistes conduisent aux désordres monétaires. En effet, l'inflation alimente la spéculation contre le dollar, notamment lorsque les États-Unis connaissent leur premier déficit commercial. Face aux demandes des pays qui cherchent de plus en plus à échanger leurs dollars contre de l'or, le président Nixon suspend en 1971 la convertibilité du dollar en or afin de préserver les réserves américaines. Le dollar est dévalué en 1971 et 1973 entraînant le dérèglement du système monétaire international hérité de la conférence de Bretton Woods (1944).

Les effets économiques de la crise monétaire

Les économistes monétaristes, comme l'américain M. Friedman ou le français J. Rueff, voient dans l'inflation et les dévaluations du dollar les causes monétaires de la crise. Car selon eux, le choc pétrolier était prévisible dès lors que les matières premières et le pétrole brut étaient dépréciés par la baisse du cours du dollar. Après les dévaluations de la monnaie américaine, les monnaies ne se définissent plus en fonction du métal précieux (l'or est "démonétisé" à la conférence de la Jamaïque en 1976), mais selon un "système de changes flottants" dans lequel les monnaies fluctuent les unes par rapport aux autres. Les capitaux s'orientent non plus vers des investissements productifs mais vers la spéculation monétaire dans l'espoir de gains plus importants. C'est à cette époque que le mark et le yen acquièrent le statut de monnaies-refuges. La situation est beaucoup plus périlleuse pour la livre sterling ou le franc qui doivent être dévalués. Ces désordres monétaires entraînent une perturbation des échanges internationaux dont les volumes se réduisent à deux reprises en 1975 et 1982.

C/ Une crise de régulation de l'économie monde

Trop longtemps, les aspects conjoncturels de la crise ont masqué la réalité des problèmes structurels et l'inadaptation du système productif.

Les ménages des pays occidentaux n'ont plus à s'équiper.

C'est notamment vrai pour l'automobile ou l'électroménager, où la consommation de masse s'était développée durant les 20 dernières années. Les marchés sont donc saturés, ce qui conduit à une baisse des ventes et donc de la production, à moins de réactiver la demande en créant de nouveaux produits.

Est aussi remis en cause le modèle fordiste.

Hérité de la seconde Révolution Industrielle. Cette contestation est le fait des ouvriers qui revendiquent un partage des richesses plus équitable et un respect de leur dignité. Les méthodes de production sont en effet déshumanisées, les ouvriers étant confinés dans des tâches répétitives. La satisfaction des revendications conduit à une augmentation des salaires entraînant une baisse des profits, donc des investissements productifs. Mais cela entretient aussi les tensions inflationnistes, car les entreprises sont tentées de répercuter la hausse des charges sociales sur les prix ou de s'endetter pour espérer continuer à investir. Elles répondent à la baisse de la productivité par le développement de la robotisation, mais celui-ci conduit à des licenciements qui alimentent le chômage et renforcent la contestation ouvrière.

La crise correspond à l'essoufflement du système technique.

Celui-ci était fondé sur une énergie bon marché (le pétrole), certaines industries motrices (comme l'automobile) et une organisation du travail (le fordisme). Ce système rencontre ses limites lorsque apparaît une baisse tendancielle des taux de profit qui entraîne un ralentissement des investissements. Il est donc nécessaire de remplacer ce système par un nouveau, fondé sur la recherche de nouveaux investissements productifs, de nouvelles consommations. Ceci débouche sur une nouvelle Révolution Industrielle, basée sur le recours à des énergies moins chères (nucléaire par exemple), de nouvelles techniques comme la robotique, la productique, une nouvelle organisation du travail, une réorganisation des marchés avec l'intensification de la mondialisation.

Les chocs pétroliers, la crise du système monétaire international et la saturation des marchés sont autant de causes de la récession. Cette crise se caractérise par des manifestations qui lui confèrent une spécificité et la distinguent des crises déjà subies par les économies capitalistes

II. Les manifestations de la crise

A/ Les caractères traditionnels d'une crise

La principale manifestation de la crise est un ralentissement de la croissance économique.

Ce qu'on appelle la récession, liée à une baisse de l'activité économique. Alors que durant les Trente Glorieuses, le PIB progressait en moyenne de 5% par an dans les pays de l'OCDE, le taux de croissance devient nul par deux fois, en 1975 et 1982, à la suite des chocs pétroliers. Certes, la croissance redémarre à chaque fois, mais à un rythme ralenti : 2,2% en moyenne de 1974 à 1982 ; 3,3% de 1983 à 1990. Jusque dans les années 1995, rares sont les pays qui connaissent un rythme de croissance supérieur à 2%, sauf les États-Unis, qui affichent une insolente vitalité économique (avec un taux de 5,5% en 1995) et le Royaume-Uni (plus de 3% en 1995). Même le Japon traverse dans les années 1992-1995 une période de récession (0,3% en 1995).

La récession touche principalement l'activité industrielle.

Notamment les branches traditionnelles : mines, sidérurgie, textile, construction navale et même l'automobile qui avait été jusqu'alors un des moteurs de la croissance, mais qui subit le contrecoup des chocs pétroliers. Ces branches d'activité sont de grosses consommatrices d'énergie et emploient une main d’œuvre nombreuse ce qui explique qu'elles soient les premières touchées par la baisse des profits. Les activités liées à la troisième Révolution Industrielle résistent mieux dans un premier temps et se sont mêmes développées.

Les pertes d'emplois sont importantes. Les plans de restructuration du textile, des mines, de la sidérurgie ou des chantiers navals entraînent des licenciements massifs et l'apparition de friches industrielles, notamment dans les "pays noirs" (Nord-Pas-de-Calais, Pays de Galles ou "Rust Belt" des États-Unis).

B/ Une crise spécifique ?

Une accélération de l'inflation.

Jusqu'alors, les crises économiques avaient toujours été marquées par une baisse des prix. Aucun phénomène semblable, l'inflation se maintien même à un niveau supérieur à 10% dans la première moitié des années 1980. Elle est alimentée par la répercussion des chocs pétroliers, par les déficits budgétaires des États qui mènent des politiques de traitement social du chômage ou d'indexation des salaires sur les prix. Dernière cause, les désordres monétaires entretiennent les tendances inflationnistes car le dépréciation de la monnaie américaine est systématiquement répercutée par les pays exportateurs de pétrole alors qu'elle avait quasiment annulé les effets du premier choc pétrolier. La concomitance de la stagnation de la croissance et de l'inflation crée une situation nouvelle et l'apparition d'un nouveau terme : la stagflation.

L'inflation est maîtrisée.

Dès la seconde moitié des années 1980 par la mise en place de politiques monétaristes qui visent à limiter la création monétaire par une politique de taux d'intérêt élevé et le contrôle des déficits budgétaires. C'est donc une période de désinflation (ralentissement de l'inflation) qui débute. Elle était nécessaire car l'inflation entraînait de nouveaux désordres financiers, les capitaux fuyaient les pays dont la monnaie risquait d'être dévaluée pour se réfugier vers les monnaies fortes, alimentant ainsi

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