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Secteur Bancaire Et Choc Macroéconomique

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rtu de leur rôle de producteur d’information, de contrôleur délégué et de fournisseur de liquidité. Diamond et Dybvig (1983) montrent que la fonction d’assurance de liquidité, en même temps qu’elle justifie l’existence des banques, constitue le germe latent des ruées bancaires. Cette approche microéconomique n’explique cependant que la faillite d’une banque individuelle comme résultant d’une prophétie autoréalisatrice. Elle s’épuise devant les « phénomènes de dégradation simultanée de la qualité de l’actif de la communauté bancaire, ou d’un large sous-ensemble de celle-ci » [Scialom (1999, P.61)]. Or, les performances bancaires sont fonction des facteurs microéconomiques internes à l’industrie bancaire (risque, expertise managériale, etc.), mais aussi des facteurs macroéconomiques externes (Produit Intérieur Brut, inflation, chômage, etc.). Llewellyn (2002) souligne à cet effet que les crises bancaires ont des origines microéconomiques qui se révèlent à l’occasion de chocs macroéconomiques. L’intégration croissante des économies et l’internationalisation des crises, fondent la nécessité de se préoccuper aussi des effets sur le secteur bancaire domestique des chocs exogènes ; ce qui nécessite un recours aux récentes théories de la contagion. Nous voyons à travers les arguments que nous venons de développer les principales raisons qui sous-tendent le choix de notre thème de recherche, à savoir « La sensibilité du secteur bancaire aux chocs endogènes et exogènes ». Nous nous inscrivons ainsi dans la longue lignée de travaux théoriques et empiriques traitant globalement des déterminants des performances bancaires. Bien que différentes les unes des autres, ces études ont ceci en commun qu’elles soupçonnent l’existence d’un lien de cause à effet entre l’évolution de l’environnement où évoluent les banques et les fluctuations de leurs performances. C’est donc sur une intuition similaire que nous fondons notre étude. Autrement dit, nous faisons l’hypothèse principale que les performances des banques sont fonction de l’évolution de leur environnement économique.

A la faveur de ces nombreux travaux dont nous nous servons comme base d’hypothèse, beaucoup d’avancées sont réalisées en matière d’étude du marché bancaire, travaux dont une bonne partie semble poursuivre une sorte d’idéal : parvenir à prédire les crises bancaires pour mieux les contrer. Comme toute tentative de prédiction, il s’agit là d’une tâche singulièrement problématique. De nombreux chercheurs s’efforcent, à l’instar du Fonds Monétaire International, de concevoir des systèmes d’alerte à la crise bancaire, constitué d’indicateurs dits avancés [Sharma (1999)]. On peut distinguer à cet effet deux approches. Une première consiste à réinterroger les déterminants des crises bancaires (ou cambiaire) pour en retenir ceux qui présentent un comportement anormal avant une crise, sans émettre de faux signaux d’alerte. La seconde approche est celle basée sur des modèles économétriques à variable dépendante limitée. Il s’agit d’évaluer simultanément plusieurs indicateurs afin de retenir ceux qui sont statistiquement significatifs et de les utiliser pour calculer la probabilité de crise à un moment donné. Ces deux approches, quoique utiles à bien des égards, présentent chacune des insuffisances méthodologiques[2]. Et quand bien même l’on passe outre ces insuffisances pourtant patentes, l’on bute encore sur d’autres questions. Quels indicateurs retenir pour prédire les crises bancaires dans le monde lorsqu’on sait qu’aucun système bancaire n’est rigoureusement identique à un autre, même dans les régions les mieux intégrées ? Comment savoir avec exactitude à quel moment une crise bancaire va éclater dans une économie lorsque le déclenchement de telles crises s’explique à l’aide d’un faisceau de facteurs dont l’importance et l’influence varient d’un contexte à un autre, d’une période à une autre ? Des disparités existent nécessairement aussi bien entre les systèmes bancaires à une même période (malgré l’intégration croissante des économies), qu’entre deux époques lorsqu’on considère un seul et même secteur bancaire. Aussi, des facteurs identifiés comme étant à l’origine du déclenchement ou de la propagation d’une crise financière donnée, peuvent-ils se révéler non significatifs lorsqu’on les déplace de leur contexte originel pour tenter d’expliquer une autre crise, localisée dans une autre zone géographique et/ou à une autre époque. Et pour preuve, les fondamentaux qui retiennent traditionnellement l’attention (inflation, solde budgétaire) n’étaient pourtant pas préoccupants avant le déclenchement de la crise asiatique en Thaïlande en 1997 [d’Arvisenet (2004, P.257)]. En 1997, certains pays d’Amérique latine ont, pour leur part, supporté des déficits aussi importants que ceux de pays d’Asie, sans pour autant que cela ne se solde par une crise. Ces considérations révèlent tout le coté hasardeux et risqué de la transposition dans le temps et dans l’espace des indicateurs de variabilité des performances bancaires. Comme l’écrit admirablement Braudel (1969), « la recherche doit être sans fin conduite là et ainsi de suite de la réalité sociale au modèle, puis de celui-ci à celle-là et ainsi de suite, par une série de retouches, de voyages patiemment renouvelés. (…). A moins que, m’en servant [du modèle] comme d’un élément de comparaison, je ne le promène dans le temps ou dans l’espace, à la recherche d’autres réalités capables de s’éclairer grâce à lui d’un jour nouveau ». Au vu de cela, il nous paraît judicieux, pour éviter tout anachronisme, de tester régulièrement la sensibilité des systèmes bancaires de manière à individualiser, actualiser et enrichir continuellement la batterie d’indicateurs de vulnérabilité bancaire disponibles. Dès lors, notre problématique s’articule autour de la principale question de recherche suivante : l’activité bancaire dans la CEMAC est-elle sensible à au moins un des déterminants usuels des performances bancaires ?

Répondre à cette question suppose que soient déjà identifiés lesdits déterminants et leurs indicateurs de mesure. D’où l’idée d’y consacrer la première partie de notre recherche. Notre propos n’est pas de viser à une quelconque exhaustivité, mais de parvenir au moins à faire entrer dans un tout cohérent une gamme aussi large que possible des déterminants des performances bancaires. Autrement dit, il s’agit d’essayer de regrouper pour mieux rendre intelligibles les indicateurs permettant d’approximer les évolutions souvent très subtiles de l’environnement complexe dans lequel évoluent les banques. Environnement dont nous avons fait l’hypothèse qu’il influe sur les performances bancaires. Ce travail préliminaire doit permettre d’aborder en meilleurs connaissance de cause le dernier volet de notre recherche qui consiste en une tentative de validation empirique de ladite hypothèse. Et ce, à partir d’une étude de cas qui couvre toutes les banques en activité dans la CEMAC sur une période de 9 ans (de 2000 à 2008). Nous faisons à cet effet recours à l’Econométrie des Données de Panel cylindré. En adoptant la Procédure Générale de Tests d’Homogénéité proposées par Hsiao (1986), nous montrons que le modèle qui se prête le mieux

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