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Le Commerce

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ange ne sont pas la seule conséquence mécanique des politiques et, en particulier, des politiques commerciales. Ils dépendent aussi d'une multitude de composantes exogènes comme la taille, la position géographique, la disponibilité des matières premières, et, plus généralement de l'hétérogénéité des pays / 2 . Pritchett (1996; p. 309) prend la précaution de séparer les deux aspects "I define "openess" as simply an economy's trade intensity. Openess thus defined is not a policy measure at all as trade intensity varies across countries for reasons having

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On trouvera une synthèse des études empiriques notamment dans Edwards (1994) ou Serranito (1999).

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D'une certaine manière si l'accroissement de la divergence entre pays implique aussi un accroissement des écarts de prix relatifs il doit conduire aussi à l'accroissement des flux d'échange.

2 nothing to do with policy". Pour l'auteur, cette définition signifie que la politique d'ouverture commerciale (outward orientation) ne doit pas être mesurée par un indicateur d'ouverture commerciale. Dans la perspective même d'une recherche des sources de la croissance, qu'entend-on alors par "ouverture commerciale" ? L'exercice a-t-il une portée positive -isoler la composante "commerce international" dans les sources de la croissance- ou normative -identifier les "bonnes" réformes à prescrire pour stimuler la croissance et le développement- ? Cherche-t-on à vérifier que le commerce favorise la croissance par des effets qui sont aujourd'hui bien isolés dans la littérature économique (avantages comparatifs, économies d'échelle, diffusion des technologies, etc…) ? Dans ce cas, il convient de "purger" les flux commerciaux considérés de l'influence des politiques économiques (voir, par exemple, Frankel et Romer, 1999). Cherche-t-on, au contraire, à isoler l'influence des politiques commerciales, variable s proxies de l'orientation de la politique générale de développement, sur la croissance ? C'est alors la composante structurelle qui doit être contrôlée afin que l'analyse puisse isoler les seuls effets des politiques. Les études devraient d'abord identifier leurs effets sur le volume du commerce avant d'en envisager les conséquences sur la croissance ou sur la productivité des facteurs (en recourant, éventuellement à une équation réduite ou à un système d'équations simultanées ; Wacziarg, 1998). Les indicateurs aujourd'hui proposés dans la littérature sont multiples. Certains d'entre eux, exigent la constitution d'une base de données importante et servent de "biens publics" aux études plus récentes / 3 . Baldwin (1989) distingue deux familles de mesure : "he incidencet based measure of openness" et " outcome-based measure of openness". La première est the fondée, notamment, sur le niveau ou la dispersion des tarifs ou sur la fréquence des barrières non tarifaires. La seconde s'appuie sur l'écart entre un résultat constaté, en termes de prix des biens ou de flux d'échange, et le résultat prévisible lorsque l'État n'impose aucune barrière au commerce. Cette diversité des indicateurs n'aurait pas grande importance si tous décrivaient, même grossièrement, la même réalité. Or, Pritchett (1996) observe que les indicateurs sont peu corrélés entre eux et aboutissent à des classements très différents. Selon l'indicateur utilisé, certains pays, comme par exemple, le Chili, la Corée du Sud (et même Hong Kong ou Singapour) apparaîtront très ouverts, dans d'autres il laisseront leur place à des pays qui n'ont pourtant pas fondé leur réputation sur l'ouverture commerciale (par exemple, le Congo, la Jordanie…, voir notamment Pritchett, 1996 mais également Serranito, 1999, Combes et alii, 2000). Cette contribution se situe dans ce courant sceptique. Elle s'interroge sur la mesure même de l'ouverture commerciale et donc sur sa pertinence comme fondement d'une prescription de politique économique. Nous détaillerons les types d'indicateurs les plus fréquemment proposés afin d'en cerner les limites et les améliorations possibles. Pour ne pas reprendre littéralement la classification de Baldwin, certains sont considérés comme des indicateurs qui visent à isoler le niveau absolu de l'ouverture commerciale alors que les autres apprécient l'ouverture relativement à un ou des partenaires commerciaux. Cette distinction n'est pas anodine car les indicateurs relatifs

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C'est notamment le cas des indices calculés par Leamer (1988), Barro et Lee (1994), Sachs et Warner (1995).

3 apparaissent plus instables par nature. Ils dépendent, en effet, de l'ensemble des politiques commerciales mises en œuvre. En contrepartie, ils rappellent aussi que les performances commerciales d'un pays dépendent des politiques commerciales menées dans les autres pays. Dans tous les cas, ces indicateurs doivent permettre de classer les pays. Les indicateurs d'ouverture absolue. Ces indicateurs sont traditionnellement les plus utilisés. Ils visent à évaluer directement le degré d'ouverture d'une économie au commerce extérieur soit en observant le résultat par un ratio d'ouverture, soit en évaluant directement les mesures de protection mises en œuvre dans le pays considéré. Le ratio d'ouverture. Bien qu'abondamment utilisé dans la littérature, le rapport (Xi+Mi) /PIBi aisément calculable pour chaque pays n'est pas recevable comme indicateur d'ouverture commerciale ce qui ne préjuge en rien de son utilité comme indicateur d'exposition (ou de dépendance) au commerce extérieur. Ce ratio est d'abord contestable d'un simple point de vue comptable puisque le numérateur quantifie une production et le dénominateur une valeur ajoutée. Un biais est donc introduit en faveur des pays à faible ratio valeur joutée des exportations sur valeur ajoutée des importations et donc des pays qui importent des biens intermédiaires ou des produits semifinis qui seront incorporés dans les exportations. A fortiori, le ratio favorise les pays grands réexportateurs dont le simple ratio Xi / PIB dépasse parfois 100 % (Hong Kong, Singapour). A ce biais statistique s'ajoute un biais politique : un pays importateur de biens intermédiaires élaborés et exportateur de produits finals ou quasi-finals est moins prédisposé au protectionnisme que les pays importateurs de biens finals. Cette structure économique, qui tend à gonfler les ratios de commerce extérieur n'est pas nécessairement spontanée et peut être la conséquence de distorsions introduites par la politique industrielle et commerciale : surtaxation des produits finals importés, encouragement aux exportations de biens finals, etc. D'une certaine manière, elle est donc compatible avec le maintien d'une politique de substitution aux importations dans les secteurs producteurs de biens finals. Un ratio élevé peut aussi être la conséquence de politiques peu libérales mais qui agissent en sens contraire. Un pays qui, par exemple, restreint ses importations et encourage ses exportations apparaîtra, à ratio similaire, aussi ouvert qu'un pays qui pratique une politique commerciale plus neutre / 4 . Comme nous le verrons plus en détail, des politiques commerciales actives et distorsives peuvent également, dans certains cas, conduire à accroître ce ratio. Mais la critique principale et rédhibitoire de la mesure d'ouverture par un ratio d'intensité du commerce international tient au fait que, comme le remarque, parmi d'autres, Pritchett dans la phrase citée en introduction, il dépend d'une multitude de variables qui sont indépendantes des politiques commerciales comme la taille, la configuration géographique, les dotations en ressources (voir ci-dessous ). On sait, par exemple, que les pays les plus grands sont en général

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Ce biais est aggravé si on pose comme ratio d'ouverture exportations/PIB. Voir le point de vue différent de Guillaumont (2000).

4 "moins ouverts" (en réalité moins dépendants du commerce extérieur) et que les pays détenteurs de ressources naturelles abondantes le sont relativement davantage. Enfin, la question du free rider est rarement posée. Un pays qui s'ouvre unilatéralement provoque mécaniquement une augmentation des flux d'échange d'au moins un pays partenaire. L'ouverture de ce pays n'a aucune raison de profiter également à tous et certains pays "chanceux" peuvent assurer la contrepartie commerciale de pays relativement plus ouverts. Restant eux-mêmes fermés, ils peuvent néanmoins apparaître comme des pays plus ouverts du seul fait de la politique commerciale libérale de leurs partenaires et des externalités induites. La mesure directe. A priori, la méthode qui consiste à saisir directement les mesures restrictives de politique commerciale paraît mieux cibler l'objet des études. Tel est, par exemple, le cas de Barro et Lee (1994) qui utilisent les données de la CNUCED pour les barrières tarifaires (tarifs moyens) et non tarifaires (pourcentage des importations ). Néanmoins, les mesures directes n'apparaissent pas toujours

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