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Leconte De Lisle Les Montreurs

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t d'abord de rimes embrassées dans la première strophe qui sont « poussière », « d'été », « ensanglanté » et « carnassière ». Nous pouvons constater que nous retrouvons les mêmes rimes embrassées mais cette fois-ci dans l'ordre contraire dans la deuxième strophe : « hébété », « grossière », « lumière » et « volupté ». En revanche les deux tercets présentent des rimes de type aab/cbc marquant eux aussi le travail fourni par le poète afin de réaliser son sonnet. Bien souvent le dernier vers des sonnet créé une idée de surprise. Ici le dernier vers « Avec tes histrions et tes prostituées. » marque le lecteur en effet les termes « histrions » et « prostituées » donnent une idée de violence et laisse le lecteur sur sa faim en le choquant lors de la première lecture. Ainsi grâce à ces différents éléments nous pouvons dire que le poète a travaillé son sonnet comme nous le montre la spécificité des rimes donnant un aspect musical au poème.

Nous pouvons, en effet dire que ce sonnet possède un aspect musical. Tout d'abord nous avons constaté que ce poème est fait en alexandrins donnant ainsi un certain rythme, une certaine cadence qui reste la même tout au long de l'œuvre. De plus les rimes embrassées comme « poussière », carnassière » ou encore « grossière », « lumière » donnent un effet de répétition et un aspect assez musical à l'oreille comme une sorte de refrain. Par ailleurs nous pouvons noter que certaines rimes sont riches, elles ont trois sons en commun comme « poussière » et « carnassière » et d'autres sont suffisantes, possèdent deux sons en commun comme « ensanglanté » et « hébété ». Ainsi la présence de ce type de rimes donne une certaine mélodie au poème accentuant certains passage ou atténuant d'autres donnant l'aspect d'une musique avec des notes aigües et d'autres plus graves. Pour nous conforter dans cette idée nous pouvons aussi relever la présence de diérèses comme pour le terme « mendier » où la fin du mot est accentuée, ralentissant ainsi le rythme du poème et accentuant l'aspect mélodique. De plus nous pouvons noter la présence d'harmonies imitatives grâce aux allitérations. En effet dans le premier quatrain nous pouvons noter la forte présence du son « r » à travers « morne », « meurtri », « poussière », « Promène ». Ce son laisse paraître voire même entendre l'image du frottement avec le sol mettant ainsi en avant l'état de l'animal et nous permettant ainsi de ressentir à travers ces sons, la souffrance, l'atmosphère pesante et lasse qui y règne. Dans ce même quatrain nous pouvons noter la présence d'autres sons tels que le son « m » dans « morne », « meurtri », « animal » ainsi que les sons « p » dans « poussière », « plein » ou encore « plèbe ». De plus nous pouvons constater que dans le deuxième quatrain nous retrouvons les mêmes allitérations ce qui montre que le poète a peaufiné son texte et veut en faire un bijou sonore. Par ailleurs le verbe « danserai » ou le terme « tréteau » font parti du champ lexical de la musique mettant une fois de plus en évidence l'aspect mélodieux et mélodique du poème. Ainsi la présence des rimes et des sons permet d'inscrire dans ce poème une sorte de mélodie, et cette dernière est imagée par la métaphore animale.

En effet nous pouvons noter que la métaphore animale est essentielle dans ce poème car elle représente à elle seule tout un quatrain. Ce quatrain est introduit par l'outil de comparaison « tel » mettant en évidence la présence d'une comparaison qui s’établit ici entre l'animal exhibé et le cœur du poète. L'animal apparaît comme souffrant tant physiquement que moralement. En effet l'énumération : « meurtri, plein de poussière, la chaîne au cou, hurlant au chaud soleil d'été » insiste sur la souffrance de l'animal et les termes qui s'y trouvent véhiculent des connotations négatives mettant ainsi en avant la douleur éprouvée par l'animal. Par ailleurs le participe présent « hurlant » permet de montrer l'intensité de sa douleur : elle est constante et durable. De plus l'expression « Au chaud soleil d'été » laisse entendre que l'animal est exhibé au soleil sans eau et qu'il est par conséquent assoiffé. De surcroît lorsque le poète utilise l'adjectif « morne », il met en avant le caractère sans vie de l'animal. En outre, afin de donner une image plus atroce de la scène, le poète utilise l'expression « pavé cynique » nous exposant ainsi le lieu où l'animal est exhibé, « cynique » possède en effet une connotation négative nous confortant dans cette idée. Nous pouvons aussi constater que l'animal est prisonnier dans « la chaîne au coup » mettant en évidence qu'il est condamné à rester et souffrir où il est, et n'a aucune alternative. De même, dans la métaphore « Promène qui voudra son cœur ensanglanté », le verbe « promène » est au subjonctif ce qui donne l'image d'une possibilité, d'un choix à faire. Le cœur est donc victime de ce choix, il est donc exhibé lui aussi un peu partout. Enfin « ensanglanté » a une connotation assez violente dans la mesure où ce terme témoigne de blessures voire de tortures et montre ainsi que le cœur comme l'animal est blessé, mais qu'il présente aussi des douleurs affectives, le rendant vulnérable. Le cœur comme l'animal se vident de leur vie, en effet le cœur représente non seulement un organe vital mais aussi le noyau de tous nos sentiments et l'animal lui meurt à petit feu.

Ce poème a donc été élaboré en respectant certaines règles propres au sonnet, en y apportant un aspect musical et surtout en y intégrant une métaphore extrêmement travaillée pour y laisser paraître la position de l’auteur quant à la définition qu’il entend donner à la poésie.

A travers ce poème Leconte de Lisle a choisi de nous exposer sa conception de la poésie. En effet son refus du lyrisme est évident : il choisit de donner une image négative de la foule, il montre qu'il a fait le choix de la pudeur et qu'il est à rebours des romantiques.

Nous pouvons en effet tout d'abord constater que tout au long du poème, le poète décide de dévaloriser la foule. Pour cela il utilise d'une part le dialogisme. En effet il n'hésite pas à l'apostropher en disant « Ô plèbe carnassière ! » afin de capter son attention et l'impliquer dans ses propos. Il souhaite donc qu'elle l'écoute attentivement. De plus il n'hésite pas à la tutoyer marquant ainsi son mépris envers elle. Il utilise donc les adjectifs possessifs de la deuxième personne du singulier « ton », « tes » et« ta ». Ainsi il laisse entendre qu’à ses yeux lui la foule ne mérite pas de considération et de reconnaissance. D'autre part afin de donner cette image négative de la foule, il n'hésite pas à la critiquer directement. En effet nous pouvons tout d'abord noter une connotation négative lorsqu'il utilise le nom « plèbe » pour parler d'elle, ainsi il marque une fois de plus son mépris pour elle. De plus il la qualifie de « carnassière » lui donnant la caractéristique d'être carnivore mettant en avant son côté repoussant voir terrifiant. Par ailleurs Leconte de Lisle utilise un hypallage qui consiste ici à transférer le défaut d'un être humain à un objet. Nous pouvons en effet noter cela dans « Sur ton pavé cynique », ainsi ici c'est la foule qui est considérée comme cynique ce qui lui confère une nouvelle fois une image dévalorisante. En outre lorsqu'il dit « un feu stérile en ton œil hébété », il laisse entendre que celle-ci est bien sotte. De plus lorsqu'il ajoute « ton rire » il cherche à nous faire comprendre que la foule se moque des sentiments de l'auteur et qu'elle ne cherche rien d'autre que consommer. Par ailleurs l'expression « pitié grossière » où « grossière » a une connotation négative, nous montre qu'elle n'est pas sincère et bien au contraire qu'elle apparaît comme artificielle, elle ne fait pas non plus preuve de finesse. Leconte de Lisle nous laisse également comprendre que cette foule viole l'intimité du poète notamment grâce au verbe « déchire » qui a une connotation violente et montre qu'elle ne respecte pas le poète. En effet elle n'est donc pas respectueuse non seulement vis à vis du poète mais aussi de la poésie comme le montre le poète lorsqu'il dit « tes huées » qui a aussi une connotation négative. Enfin pour renforcer cette idée de viol, il utilise les termes « histrions » et « prostituées » pour qualifier ce que la foule réclame. Nous pouvons donc dire grâce à ces différents éléments que Leconte de Lisle utilise ici le registre polémique. En donnant à la foule cette image de voyeurs qui se repaît de la scène, le poète met en évidence son propre choix.

Nous pouvons en effet dire que le poète a fait un choix, celui de la pudeur. Il nous le montre dès le premier quatrain lorsqu'il utilise le mode du subjonctif dans « Promène qui voudra son cœur ensanglanté », ainsi ce mode marque la possibilité, une possibilité que le poète lui a refusée en effet lorsqu'il dit « qui voudra », il ne s’inclut pas dans cet ensemble. Nous pouvons remarquer d'ailleurs le parallélisme dans « Déchire qui voudra » marquant une fois de plus sa position. Par ailleurs il s'implique dans

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