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Expérience Individuelle De Reconstruction

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ées en majorité de déchets ménagers. Ces ordures se partagent dans les différentes communes d’Abidjan. Ainsi, chaque commune garde ces monticules d’ordures c'est-à-dire qu’il y a divers endroits d’entassements d’ordures qui demeurent parfois pendant plusieurs semaines avant d’être ramassés.

L'Etat a dépensé en 1994 avec la société privée à capitale ivoirien Ash Internationale jusqu'à 5 milliards de francs CFA pour la collecte d'environ 5.000 tonnes de déchets. Cette stratégie n'a pas abouti à des résultats véritablement espérés. Puis l'Etat a préconisé en 2000, par le biais du Ministère de l'environnement et des eaux et forêts, l'adoption d’un plan stratégique de gestion des ordures qui incluait les prés collecteurs travaillant dans le public, mais qui a eu un résultat idem. Ainsi, toutes les méthodes jusqu'alors utilisées n'ont pas pu abouti à des résultats escomptés; et les raisons de ces échecs sont entre autres le nombre limité de véhicules de ramassages, le non paiement des salaires des agents qui interrompent très souvent le travail pendant plusieurs jours à cela s'ajoute les difficultés d'accès à certains quartiers liées à une étroitesse ou à un mauvais état de voirie empêchant l'enlèvement des ordures par les véhicules de ramassage.

Tout ceci va contraindre les Abidjanais à s’accommoder à ses amas de bactéries, responsables de maladies, avec en tête de liste la fièvre typhoïde, le paludisme et les maladies parasitaires. Plus aucune couche de la population abidjanaise n'y échappe. Chaque mois nous constatons un lot impressionnant de malades en dépit des campagnes répétées de vaccination organisées jusqu’ ici par les pouvoirs publics et les entreprises privées au profit des populations. Pour tout dire, les ordures ne sont pas convenablement et surtout régulièrement enlevées. Aussi, elles colonisent chaque jour un peu plus d'espace empêchant une circulation fluide en abimant progressivement le bitume. Cette question de la dégradation de l’environnement reste une préoccupation pour l’Etat Ivoirien.

Toujours pour tenter d’y remédier, l’Etat a, dès le gouvernement 1 du Premier ministre Guillaume Soro en 2007, opté pour un ministère de la ville et de la salubrité devant l’incapacité des communes à faire face efficacement à la gestion des ordures ménagères. Son premier responsable, le ministre Mel Ed Théodore a initié plusieurs activités de sensibilisation et de conscientisation de la population, mais en vain. A ce jour, certaines rues telles que la route du Forum d’Adjamé ont été transformées en de véritables décharges à ciel ouvert.

Les limites de cette politique publique à gérer de façon efficiente la totalité des déchets produit à Abidjan ont favorisé l’essor d’un certain nombre d’activités informelles de gestions, de collecte, de récupération et de traitement. Ces dernières semblaient offrir des opportunités à des personnes déclassées de se reconstruire sur le plan socio-économique.

Aussi, l’objet de ce mémoire serait de comprendre comment se fait ce processus de recomposition sociale. Cette préoccupation est fondée sur un constat majeur.

CONSTAT

Le métier de chiffonnier ou la récupération informelle des déchets est une activité consistant à trier et à extraire manuellement des matériaux recyclables divers et réutilisables depuis les déchets mélangés dans les décharges légales et illégales, aux dépôts et sur voire sous les piles de déchets, dans les poubelles aux différents points de transferts dans les camions de transports ou ailleurs (OIT 2004).

De cette activité on retient trois caractéristiques majeures. Elle est connue pour être salissante, dangereuse et dégradante. En effet, l’activité de récupération s’avère insalubre dans la mesure où la collecte de déchets sur les décharges et la manipulation même de ceux-ci entraînent des risques sanitaires. Ainsi, les maladies parasitaires telles que la tuberculose, les maladies intestinales et diarrhée, les problèmes de peau sont couramment répandus chez les ramasseurs. Cette activité est dégradante parce que ‘’faire les poubelles’’ demeure très mal vu par le reste de la population y compris par des personnes pauvres qui n’en sont pas rendue à cette extrémité. Sa stigmatisation est importante et est associée à une perte de dignité. Son aspect dangereux se situe au niveau du fait que la pauvreté des récupérateurs ne leurs permet pas de disposer d’équipements de protection adaptés. Les personnes marchant souvent pieds nus sur les ordures sont exposées à des coupures d’objets tranchants, à des infections à travers des déchets médicaux notamment les seringues.

En outre, c’est une activité qui semble être l’apanage d’une catégorie de personnes, jeunes déscolarisés, marginalisés, qui sont entre autres les enfants de la rue, des orphelins, des déshérités dont le choix d’une activité en raison de subvenir à leurs besoins se trouve très limités. Selon le rapport de l’organisation mondiale du travail, le nombre de récupérateurs informels est estimé au Kenya à 45000 et en Tanzanie à 600-700.

Toutefois, la remarque est que cette activité qui a connu un début de structuration avec la création de micro- entreprises, est de plus en plus investie par des acteurs ayant un itinéraire et un profil différent. Il s’agira des jeunes scolarisés, des pères de famille allant même à toute une famille qui se retrouve dans les décharges dans le but de trier les ordures.

Cette situation nous amène à nous interroger sur les questions suivantes :

- Qu’est ce qui est intervenu dans leurs trajectoires comme ruptures qui les a conduits dans une situation de précarité, les obligeant à ne trouver d’alternative que la récupération d’ordures ?

- Comment il vit la précarité ?

- Comment il déconstruit la perception négative de cette activité ?

- Comment il travail ?

- En quoi est que cette activité l’aide à se reconstruire socialement ?

OBJECTIFS

En nous intéressant à notre sujet de recherche ; Sociologie d’une expérience de recomposition socio- économique par l’activité de récupération des déchets, l’objectif général de notre étude est de montrer à partir de la trajectoire d’un individu, comment, l’activité de récupération des ordures participe à la recomposition socio- économique des acteurs socialement défavorisés.

D’une manière plus spécifique, il s’agira pour nous à partir de l’expérience d’un seul individu de :

- Reconstruire sa trajectoire afin d’identifier les ruptures qui sont intervenues dans sa vie et qui l’on conduit dans cette activité.

- Savoir comment dans la pratique de l’activité, il arrive à déconstruire le regard et les préjugés des autres qui pèsent sur cette activité qu’il mène.

- Comprendre en quoi est ce que l’activité de récupération d’ordures ménagères participe à une dynamique de recomposition sociale.

NATURE DE L’INFORMATION ET TYPE DE RECHERCHE

Cette étude s’inscrit dans une perceptive qualitative en ce sens que nous voulons comprendre la conduite d’un individu, percevoir la situation, les obstacles que notre sujet croyait devoir affronter, les alternatives qu’il voyait s’ouvrir devant lui et ses choix. Pour ce fait nous utiliserons l’approche bibliographique utilisée comme outil principale dans l’étude de cas. La particularité de cette approche c’est qu’elle privilégie l’individu tout en reconstruisant son itinéraire social. L’individu est un sujet, porteur de sens, producteur de savoir (Bertaux) elle se définit en première approximation comme la construction négociée de biographies. Car l’individu est considéré comme un univers singulier. Il reflète le groupe auquel il appartient (famille, travail) par sa vie et par son comportement. Dans cette optique, nous utiliserons donc cette méthode parce qu’elle nous semble approprié à notre étude de cas sur les récupérateurs. Ainsi le groupe social étudié est le groupe des récupérateurs. Nous choisirons un acteur, un récupérateur cible. Ensuite nous ferons une investigation approfondie sur sa biographie dans l’intention d’avoir des réponses pertinentes sur notre sujet de recherche.

REVUE DE LITTERATURE

Dans les pages suivantes, nous examinerons comment deux géographes, Youssouf Sané et Ibrahima Sy et un sociologue Carlos Serra ont abordé la question de la mauvaise gestion des ordures ménagères et les différents métiers informels liés aux ordures ménagères.

Le problème de la gestion des ordures ménagères

Ibrahima Sy

Dans la gestion de la salubrité à Rufisque (Sénégal) : enjeu sanitaire et pratiques urbaines.

Ibrahima

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