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Charles De Gaulle

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ur doué d'ʹhabileté. Parce qu'ʹils négocient, ils troquent leur habit de dirigeant pour le costume du comédien. Staline, de son « air rustique », dissimule derrière son « apparence débonnaire » un zèle sans commune mesure (p. 93). Il tient à rassurer son interlocuteur : « Communiste habillé en maréchal, dictateur tapi dans sa ruse, conquérant à l'ʹair bonhomme, il s'ʹappliquait à donner le change » (p. 78). Face à « l'ʹhomme d'ʹacier » masquant sa rudesse et son jeu de rôle, le chef du GPRF endosse à son tour son rôle en feignant l'ʹindifférence : « J'ʹaffectais ostensiblement de ne pas prendre intérêt aux débats » (p. 95). c) Le « tragi-­‐‑comique » d'ʹune scène insolite De Gaulle traite ce passage avec un lexique théâtral. Lorsque Staline porte un toast en l'ʹhonneur de ses collaborateurs, le Général y voit une « scène extraordinaire » (p. 94). En effet, Staline « Trente fois, [...] se leva pour boire à la santé des Russes présents » et leur adressa un mot personnel, rappelant leur

fonction et leurs savoir-­‐‑faire. De Gaulle conclut ainsi : « Cette scène de tragi-­‐‑ comédie ne pouvait avoir pour but que d'ʹimpressionner les Français » (p. 95).

II] Un enjeu politique sous tension

a) L'ʹenjeu

A l'ʹinstar de toute tragédie, les négociations franco-­‐‑russes sont marquées du sceau d'ʹun enjeu clé: l'ʹavenir de la Pologne. Alors que Staline quémande la reconnaissance du Comité de Lublin, sous domination communiste, de Gaulle reconnait le gouvernement polonais réfugié à Londres (p. 83). C'ʹest l'ʹindépendance de la Pologne, de fait, qui est discutée : c'ʹest « le véritable enjeu du débat » (p. 83). Seulement, derrière les masques, les acteurs ne font pas un seul impair à leur texte. b) Les péripéties L'ʹintrigue théâtrale est faite de péripéties : ces négociations de même. D'ʹabord, les Russes, par la voix de Molotov, clament : « Etant donné que votre gouvernement est provisoire, qui donc a, chez vous, qualité pour ratifier ? » (p. 82). La menace d'ʹune impossibilité de négociations plane sitôt les Français parvenus à Moscou. Ensuite, les Russes usent du chantage : si signature d'ʹune alliance il y a, le Comité de Lublin doit être reconnu par la France (p. 84-­‐‑85). Enfin, la dernière tentative russe fut pleine de malice : « un communiqué [...] proclamerait l'ʹétablissement de relations officielles entre le gouvernement français et le Comité de Lublin et [...] serait publié en même temps que l'ʹannonce du traité franco-­‐‑russe » (p. 92). c) L'ʹintérêt dramatique Alors que les Russes intimident la délégation française en parlant des « gens de Londres » avec noirceur (p. 84), Staline feint d'ʹapaiser les tensions en manifestant ses volontés de négociation (p. 88), puis il semble faire croire à l'ʹabandon de toutes conditions quant à la signature du traité franco-­‐‑russe : « Bah ! nous nous entendrons tout de même » (p. 85). De Gaulle, en parallèle, voyant en Staline le comédien né, brandit la menace d'ʹune rupture des négociations (p. 96). Seulement, de ces intimidations réciproques – qui révèlent la pugnacité de ces grands acteurs – débouche un accord, dont Staline reconnait l'ʹintensité : « J'ʹaime avoir affaire à quelqu'ʹun qui sache ce qu'ʹil veut, même s'ʹil n'ʹentre pas dans mes vues » (p. 98).

III] La chute

a) Une rupture soudaine

« [...] au point où en étaient les choses, on risquait fort que de Gaulle rentrât en France sans avoir conclu le pacte » (p. 96-­‐‑97). Malgré un imparfait du subjonctif laissant planer le doute sur l'ʹissue, il n'ʹen demeure pas moins que le lecteur croit, à ce moment, les négociations achevées. D'ʹautant plus que, lors du banquet offert par Staline en l'ʹhonneur de ses hôtes, les négociations étaient « toujours au point mort » (p. 92). L'ʹéchec est palpable avant même que le Général se décide à rentrer en terres françaises. Cette brutale rupture, vise, néanmoins, à choquer, interpeller, afin de préserver la conclusion d'ʹun accord. Cependant que l'ʹhomme de fer trinque avec ses collaborateurs, il suit toujours les pourparlers de près. Mieux, il les dirige. b) Un accord sur le fil La perspective d'ʹun échec est tout aussi effrayante pour Staline que ses proches : « Sans nul doute, le ministre soviétique (Molotov) était profondément marri de voir s'ʹévanouir un projet poursuivi avec ténacité »

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